Franchement, jusqu'alors, on ne pouvait rêver mieux comme mariage. C'était magique, magnifique, extraordinaire. Je n'arrivais pas à me détacher des deux futurs mariés. Ils étaient tellement surs d'eux, dans leurs regards, je voyais qu'il n'y avait aucuns doutes, rien ne semblait entraver leur bonheur. Mes yeux à moi, brillaient de mille feux. C'était tellement beau, l'amour à l'état pur... Mes prunelles dérivèrent rapidement vers le témoin de James, et restèrent scotchées dessus pendant quelques secondes avant de secouer la tête et de me reconcentrer sur Monsieur et bientôt Madame Potter. Un silence pesant s'était fait sur l'assemblée. Je souris. Qui oserait sérieusement ? Qui oserait crier le fameux "Je m'y oppose !" ? Ces trucs là n'arrivaient que dans les films. C'était la vrai vie. Rien à voir avec les nombreux livres de romances que je lisais à mes heures perdues, où il y avait toujours une vieille sorcière, un ami jaloux, ou un plaisantin pour venir entacher le bonheur parfait des mariés. Pourtant, à l'instant précis où j'entendis la voix d'Harry, je ne compris pas tout de suite. Qu'est-ce qu'il voulait ? Le mage avait-il oublié de dire quelque chose ? Je fixais le jeune Over, et soudain, cela fit tilt dans ma tête. Il voulait empêcher le mariage ? Mais pourquoi ? Aux dernières nouvelles, Harry s'entendait plutôt bien avec James non ? Ce n'était pas clair dans mon esprit. Il me fallait plus d'informations. Je l'écoutais, et je sentais mon cœur flancher. Je n'entendais plus rien, seule une phrase revenait à mon esprit : Sirius a couché avec Lily... Sirius a couché avec Lily... Sirius a couché avec Lily... Sirius a couché avec Lily... Sirius a couché avec Lily... Sirius a couché avec Lily... J'étais perdue, je ne comprenais rien ! Ce n'était pas possible ! J'avais la bouche sèche, j'étais immobile, je n'arrivais plus à bouger, je sentais les larmes qui montaient à mes yeux... Ma pauvre maman et ma pauvre tant qui avaient passé tant de temps à me préparer... J'ignorais si les petites gouttes qui commençaient à s'agglutiner sous mes paupières cherchaient à m'approprier la peine que devait ressentir James en ce moment, ou plutôt ma propre peine.

Je croisais le regard d'Hécube qui semblait ne rien comprendre elle non plus... Et Sirius parla. Il niait. Je voulais le croire. Je le devais. Je ne voulais imaginer une seule seconde qu'il puisse faire ça à son meilleur ami ! C'était impossible ! D'accord, il fallait l'avouer, l'ancien Gryffondor était un garçon plus que volage, mais coucher avec la fiancée de son meilleur ami, qui était sa meilleure amie de surcroît ? Plus j'y repensais, plus tout cela me faisait penser à une mascarade. Mais Harry ? Pourquoi faisait-il cela ? James ne voulait plus le voir. C'était dit, c'était fait.

« Mais comment peut-il leur faire ça ? »

Cette histoire était totalement tordue. On aurait presque dit une blague. Je la trouvais d'ailleurs de très mauvais goût. C'était pitoyable. Harry ou comment faire rater un mariage en dix leçons. Je n'avais pas envie de penser à ce scenario improbable. Ce n'était pas comme ça que je m'étais imaginé cette journée ! Pourquoi il fallait toujours que quelqu'un complique tout ! J'avais envie de sortir, j'avais envie d'aller mettre une baffe à Harry pour qu'il se réveille, au passage, taper Sirius, et me barrer en courant, retourner chez mes parents, pleurer comme une madeleine en regardant Grease. C'était plutôt un bon programme, qui me tentait pas mal. De toute manière, comment pouvaient-ils rattraper le coup maintenant ? Cette intervention avait gâché le mariage, et j'en voulais à Harry d'avoir fait subir ça à James. Mon regard se posa sur Lyra, et je me demandais ce qu'elle pouvait bien penser à ce moment là. Et Lily ? Elle n'avait rien dit, pourtant, elle devait forcément ressentir quelque chose ! Comment prenait-elle cela ? J'étais peinée pour elle, et puis toute cette agitation, toute cette contrariété, ce n'était pas bon pour le bébé ! D'accord, je ne portais pas Evans dans mon cœur, mais je n'étais pas insensible non plus. Voilà pourquoi je ne devais pas tomber amoureuse, ça finissait toujours pas des larmes. D'ailleurs, les traîtresses avaient coulé sur mes joues sans que je m'en aperçoive, sans que je ne leur ordonne. J'étais trop sensible. J'avais l'impression de partager la peine de mes amis, même si eux, ignoraient encore que j'étais là. Mais comment pourrais-je chanter désormais ? Chanter après ça ? Cela paraissait presque dérisoire.

Choquée. Éberluée. Scandalisée. Abasourdie. Quel mot aurait-il le mieux convenu pour décrire ce que ressentait Selena en ce moment précis. Lorsqu'elle avait vu cette silhouette s'avancer dans l'allée elle avait grincé des dents. Elle en aurait mis sa main à couper : il y avait toujours quelqu'un pour s'interposer au mauvais moment. Seulement, elle aurait cru que ce geste viendrait de quelqu'un d'autre, quelqu'un qui peut-être lui aurait semblé plus hostile à la relation de James et Lily... quelqu'un dans le genre de Severus Rogue, peut-être, quoique celui-ci fût sans doute échaudé de s'immiscer entre eux, après tout ce qui s'était passé - c'était d'ailleurs bien l'impression qu'elle avait eu lorsqu'elle l'avait croisé à Manchester quelques jours plus tôt. Mais pour ce qui était de Harry... C'était un ami de James, qui n'était arrivé à Poudlard que deux ou trois ans plus tôt, et qui avait rejoint l'Ordre du Phénix en même temps que son fils. Un garçon étrange... ou plutôt qui produisait une impression étrange sur Selena, parce qu'en le regardant il lui semblait voir quelqu'un d'autre. A dire vrai, et malgré tout ce que cela pouvait avoir de bizarre, il lui rappelait James. Ils avaient échangé quelques lettres pendants un moment, avant tout parce qu'elle était intriguée, et cherchait à en savoir plus sur lui. Il était vrai que ces derniers temps, avec tout ce qui s'était passé et les préparatifs du mariage, elle avait négligé cette correspondance, et il y avait bien longtemps qu'elle n'avait eu de ses nouvelles. Il ne lui avait pas cependant semblé qu'il était en mauvais terme avec James, même si elle avait été étonnée de ne pas le voir au début de la cérémonie : après tout il y avait pas mal de monde, et elle ne pouvait pas apercevoir tout le monde. Le retrouver ici, au centre de l'allée au beau milieu de la cérémonie lui faisait désagréablement sentir à quel point elle était maintenant en dehors des histoires de la vie de son fils. Qu'avait-il donc pu se passer entre eux ?

Selena s'était raidie au fur et à mesure des paroles d'Harry. Peut-être comprenait-elle mal ce qu'il était en train de dire. Insinuait-il vraiment que Lily n'étais pas sincère envers James ? Non, non elle ne pouvait croire cela. Elle connaissait bien sa belle-fille, tout comme elle connaissait Sirius et sa loyauté indéfectible envers James. Mais comment être sûre qu'elle ne s'était pas laissé bercer par ses illusions ? Etait-il possible que le jeune homme dise la vérité ? Il semblait tellement triste, tellement sincère... Et comme un poison le doute s'insinuait lentement dans le coeur de Selena. Ces histoires concernaient les jeunes, elle n'était qu'un observateur extérieur, et ne voyait donc que la partie émergée de l'iceberg. Comment savoir si ce qui lui parassait inconcevable ne pouvait avoir au moins une part de vérité ?

C'était à ce moment là que la pièce s'était brutalement assombrie, pour laisser apparaître au vu de tous une vision de malheur. Selena était atterrée devant ce spectacle, ne parvenant pas comprendre ce que tout ceci signifiait. Ce pouvait-il être une scène réelle ? Elle promena son regard de Lily à Sirius, de Sirius à Lily. Non, non ce n'était pas possible. Mais qui irait inventer une chose pareille ? Le jour d'un mariage en plus. C'était terrible. Même si jamais par malheur c'était bien un souvenir réel, ce n'était ni le moment ni l'endroit pour en faire part à James. Un tel déballage au milieu de tout ce monde était abominable. Mais alors que son sang continuait de se glacer dans ses veines, un pressentiment d'une autre nature agita Selena. Il y avait quelque chose d'anormal, de vraiment anormal. Comme si de la magie noire était à l'oeuvre. Elle se leva d'un bond, en serrant sa baguette. Mais il était trop tard : déjà la lumière se rallumait, sans que personne n'ait pu agir.

Bien vite, Sirius se mit à crier son innocence. Selena lui jeta un regard légèrement de biais. Bien sûr qu'elle le croyait, mais...tout cela avait l'air si réel. Ce fut alors que James s'avança face à Harry et le fit se relever, lui chuchotant des paroles que Selena ne distingua pas, mais qui ne semblaient pas très amicales. Il revint vers Sirius, posant une main sur son épaule pour l'assurer de son soutien. Selena se sentit fière de son grand garçon. Il savait toujours quoi faire, et se montrer digne quelles que soient les circonstances : un de ses amis venait de tenter d'empêcher son mariage de façon affreuse, malgré tout il se comportait en homme. Oui, sont petit garçon avait décidément bien grandi. Son regard se porta alors vers Lily, qui n'avait encore rien dit, puis sur son ventre que l'on devinait déjà rebondi : cette agitation n'avait rien de bon pour le bébé qu'elle portait. Elle jeta un oeil à celui qui était à l'origine de tout ceci, et qui se tenait encore dans l'allée, l'air terriblement triste et sincère. Selena s'en trouva profondément bouleversée. Tout cela n'aurait jamais dû arriver. Ces histoires ne la regardaient pas... et maintenant elle ne savait plus que penser, à part que ce beau mariage qu'elle et Lily avaient si bien préparé était gâché. Une larme perla au coin de son oeil, qu'elle s'empressa d'essuyer, serrant fort la main de Jack dans la sienne. Elle n'avait pas à réagir avant d'en savoir plus. Mais elle avait à présent la certitude que dans ces temps troublés, rien ne pouvait en fin de compte empêcher la noirceur de les rattraper. Pas même un mariage.

Les secondes s'écoulèrent. Le temps se libérait. Remus dut se faire force pour réussir à détourner les yeux de Marlène. Il se demandait comment elle, elle se sentait, de voir sa meilleure amie se marier. Ressentait-elle la même chose que lui ? Enfin, de toutes les façons, il ne pouvait pas la rejoindre tout de suite. Il devait attendre... Afin donc que l'attente soit plus facile, Remus tourna les yeux pour les reporter de nouveau sur James et Lily. Il accorda de nouveau attention à ce... A ce silence. Silence qui lui paraissait inquiétant ; un silence où dans l'atmosphère semblait se trouver quelque chose d'étrange... Des prémices de quelque chose. Comme si les lettres du mot « danger » flottaient dans les airs. Il ignorait si c'était parce qu'il avait tendance à toujours voir les mauvais côtés des choses ou alors parce qu'il semblait sentir des choses que d'autres ne sentaient que trop tard, mais c'était cette impression qui se faisait en lui.

Tous faisaient toujours silence, et attendaient... Attendaient, espérant que personne ne vienne perturber le mariage. Les pensées du lycan s'en allèrent vers toutes les personnes susceptibles de refuser que ce mariage se fasse. Le nom de Harry lui vint aussitôt à l'esprit, et Severus Rogue... Il détestait James, pour il ne savait quelles raisons mais ils se détestaient mutuellement. Néanmoins, il ne pouvait pas penser que l'ex-Serpentard soit assez fou pour venir ici aujourd'hui et s'opposer à ce mariage, seul contre tous. Non... Il effaça bien vite ce nom de l'esprit. Le jeune homme Vert-et-argent ne lui avait jamais donné l'impression d'être aussi fou... Peut-être accordait-il trop foi aux gens, mais c'était ainsi qu'il le ressentait. Alors, ne restait plus que Harry... Il ne savait pas exactement ce qui le faisait penser ainsi mais, d'après ce qu'il connaissait de l'histoire, Harry pensait Lily ne pas être digne de son père... Il était évident qu'il voulait le protéger bien entendu, mais cela n'expliquait pas tout... Remus refusait de s'avouer que Sirius ait pu un jour trahir ainsi son frère de cœur en embrassant la fiancée de ce dernier...

Plus les secondes passaient, plus son cœur semblait s'accélérer de la même façon que son doute, son angoisse. Il se demandait si les mariés ou les invités ressentaient cette même angoisse. Il osa un regard alentours mais son regard ne s'accrocha pas aux deux silhouettes cachées dans l'ombre tout au fond de la salle – comme les autres, ses yeux glissèrent sur eux sans dénoter quelque chose d'étrange ou d'anormal. Pourtant, lorsqu'il vit la silhouette de Harry se détacher du fond et venir se profiler sur l'allée menant aux mariés, un horrible pressentiment s'immisça au fond de lui. Il ne vit pas Lily tendre la main vers lui ; il se contenta de garder son regard fixé sur Harry, le souffle comme suspendu et espérant presque intérieurement pour qu'il rebrousse chemin au dernier moment. Il aurait pu être heureux que finalement il soit venu au mariage de ses parents, et pendant quelques secondes il pensa bien que c'était là l'unique raison de sa venue, mais bien vite il déchanta lorsqu'il vit son regard. Alors il le vit ouvrir la bouche et s'adresser à son père... Plus que de la colère, c'était de la détresse qu'il lisait dans sa voix.

Pauvre Harry... Remus ne put s'empêcher de ressentir une immense peine pour le jeune homme. Profondément et sincèrement. Mais il ne pouvait pas savoir ce qu'il faisait, c'était impossible ! Ses mots l'intriguèrent. Encore une fois, cette histoire l'inquiétait... Il avait confiance en ses deux amis mais c'est comme si… Harry semblait vraiment croire en ce qu'il avançait. Pourtant Remus s'y refusait. Il y avait quelque chose qu'il ne comprenait pas. Et avant même que quiconque fasse quelque chose, toutes les lumières s'éteignirent et les fenêtres se voilèrent, comme si quelqu'un venait de « voler » toutes les lumières. La première réaction du lycan fut de porter sa main vers sa poche pour en ressortir fébrilement sa baguette. Une horrible vision alors se mit à se former devant les yeux de tous et Remus, clignant plusieurs fois des yeux comme s'il pensait à une illusion d'optique, ne put toutefois s'empêcher de diriger les yeux vers les silhouettes grisées de Lily et Sirius qui se trouvaient très, très, proches l'un de l'autre et qui ne tardèrent à s'embrasser... C'était très réel. Très réel... Même trop ! C'était tellement réel... Tellement réel qu'il eut la sensation que justement il y avait quelque chose qui clochait. Cela ne pouvait pas être possible ! Apparemment, par il ne savait quel sortilège diabolique, le souvenir de Harry tel qu'il s'en souvenait venait de prendre vie dans la salle... Puis, Harry parla. Remus réfléchissait. Il était perplexe, perdu, choqué par les propos de ce dernier.

Pourtant, sans savoir quoi au juste, Remus avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Et puis, il la sentait. Il le sentait... Quelque chose, dans les airs. Qui a dit que la magie ne laissait pas des traces ? Il fut persuadé de la sentir. De la magie noire. Etait-ce possible qu'il y ait un mangemort dans le coin ou que Harry ait été ensorcelé ? Cela paraît invraisemblable... Sans savoir que penser de ce qu'il venait de voir, Remus resta ainsi, écoutant d'une oreille tour à tour Sirius puis James répliquer. Leurs paroles se mirent à résonner dans son esprit mais il savait déjà qui il croyait... Le ton de sa voix ne mentait pas ; il était paniqué... Paniqué que son secret soit découvert ? Non, c'était une autre genre de panique. Peur de perdre un ami, un frère. Sirius avait toujours un peu volage mais il était certain que jamais il ne risquerait de perdre la confiance de James. Ces visions n'étaient pas vraies, ce n'était pas possible ! Même si elles le semblaient... Le lycan avait toujours appris à ne pas se fier aux apparences car elles étaient souvent trompeuses. Combien de probabilités y avait-il aujourd'hui pour qu'elle le soit aussi ?

Qu'était-ce que ces deux claquements de mains qu'ils avaient entendu et qui avait semblé signifier la fin de ces images qui venaient de semer le doute et la confusion dans les esprits ? Il ne s'était même pas rendu que la lumière était revenue. Immédiatement, son regard se porta vers l'endroit où il avait vu Harry sortir de l'ombre précédemment et, instinctivement, Remus sortit des rangs et fila voir vers cet endroit où plus tôt les deux hommes s'étaient tenus – du moins, à proximité. Il ne vit rien. Rien du tout mais il semblait encore ressentir cette sorte d'aura que laissait la magie noire derrière elle... Il n'avait même pas fait attention au fait que la plupart des regards, outrés, se dirigeaient droit sur la mariée.

Il y avait quelque chose qui clochait, il le savait. Son regard, aussitôt cherche Dumbledore es yeux parce que selon lui le mage aussi grand soit-il a toute sa confiance et la solution à toutes les énigmes. Alors naturellement, il tourna les yeux en direction de Dumbledore comme si lui seul avait la solution à cette inextricable histoire.

A quoi s'était-il attendu ? Il n'en savait à vrai dire rien. Au fond, il avait toujours su qu'il ne trouverait rien à cet endroit. Ceux qui étaient responsables cela ne l'avait certainement pas attendu mais c'était comme si Remus aurait pu trouver quelque chose, un indice qui lui aurait dit que tout ceci n'était que machination. Pourtant, il n'y avait rien. Rien du tout le silence qui ne lui répondait même pas. Il n'y avait sans nul doute plus personne dehors non plus... Plus personne hormis un couple de vieilles personnes qui passa devant le bâtiment à ce moment-là et qui se rendaient au cimetière. Sans doute pour poser un bouquet de fleurs sur la tombe d'un de leur enfant mort trop jeune. Enfant que la mort avait emporté à l'âge de trois ans d'une maladie qui aujourd'hui avait heureusement trouvé un remède.

Silencieux, Remus demeura là, les sourcils froncés, inquiets. Il était persuadé que, quelques instants auparavant, il y avait eu quelqu'un au fond de cette salle. Il ne savait pas comment il avait cette intuition ou si c'était tout simplement le fait qu'il soit lycanthrope et que ses instincts étaient plus développés que ceux des simples sorciers – qu'il le veuille ou non – mais il en était persuadé, la situation des soi-disant souvenirs de Harry avaient quelque chose d'irréel ! Il se rendit alors compte que James tenait un certain discours à son fils... A Harry. Il lui disait qu'il allait trop loin... Il avait choisi entre son fils et son meilleur ami. Clairement. Il ne savait pas pour qui il avait le plus de peine à vrai dire, mais de toutes les façons, son choix à lui était déjà fait... Il croyait ses amis. Il les soutenait. Pourtant, son regard se posa sur Harry … Sa détresse semblait réelle. Son désir d'aider son père... Remus reporta les yeux sur Lily, puis James, Sirius tout en revenant près des bancs aux premières loges qui était sa place. Même si Harry lui faisait de la peine et qu'il savait qu'il souffrait lui aussi, il était incapable de ne pas croire ses amis... Il fit un pas en avant mais s'arrêta.

Comme dans un film d'horreur, il passait alternativement son regard sur Lily, James, Sirius, Harry, tentant de déchiffrer leurs expressions. Il essaya également de rencontrer le regard de Marlène un peu plus loin, totalement décontenancé. Les alliances étaient toujours dans sa poche. Il ne savait pas ce qui devait se passer ensuite. Il chercha un instant le regard de James puis Lily et enfin Dumbledore. Que devait-il se passer maintenant ? Le mariage allait-il continuer ou devait-il s'interrompre ? Après tout, quelqu'un venait de s'y opposer...

Le mariage devait continuer, coûte que coûte ! C'était ce que tous deux voulaient. Ils s'aimaient. Ce n'était ni la jalousie d'un enfant venu du passé et encore moins ses visions qui allaient changer l'amour que se portait deux personnes... Remus ne voulait pas un instant croire que ces images puissent être vraies. Pas un seul instant. Sirius ne ferait jamais ce genre de choses, ni Lily... Ce qui s'était passé dans la salle commune des Gryffondors. Cela n'avait aucune incidence et n'avait été qu'un malentendu. Juste l'effet d'une malencontreuse potion à laquelle nombre d'entre eux avaient été les victimes.

Aujourd'hui, il restait persuadé qu'il y avait eu de nouveau de la magie à l'oeuvre... Pas une potion mais de la magie noire. Il le sentait. Il l'avait senti. Il essaya d'adresser un sourire rassurant à ses amis, pour leur faire comprendre qu'il les croyait et qu'il les suivait mais ce fut une bien maigre tentative. Convaincante, il l'espéra.

Il était certain d'une chose : Harry, d'une manière ou d'une autre, avait été abusé. Il regarda de nouveau vers Harry, toujours là. Il semblait encore vouloir faire face. Qu'allait-il donc se passer ? Lily n'avait pas encore pris la parole pour répondre à James qui attendait qu'elle lui confirme ou infirme les propos de leur fils. Et surtout, une question ne cessait de s'immiscer dans son esprit. Pourquoi ?

Je ne pouvais pas réaliser ce qui était en train de se passer. Pas aujourd’hui, pas le jour sensé être le plus beau de ma vie. Qu’avais-je fait pour qu’Harry m’en veuille et s’acharne à ce point, jusqu’à aller mentir et projeter une telle illusion ? Sa sincérité et son entêtement commençait à me faire peur. Et s’il avait vu, par je ne sais quelle sorte de magie, que j’avais faire du mal à James ? Peut-être finalement avait-il raison ? Peut-être devions-nous arrêter là et ne pas continuer notre histoire, annuler ce mariage avant qu’il ne soit trop tard et que celui que j’aime en paye le prix fort ? Je ne savais plus où j’en étais. Oui j’aime James. Non jamais je ne lui ferais de mal intentionnellement. Mais si cela arrivait quand même ? Si finalement tous mes efforts, toutes mes actions seront vain(e)s et qu’au bout du compte il serait malheureux à cause de moi. Devrais-je tenter et me dire qu’au mieux j’aurais fait de mon mieux ? Pouvais-je « jouer » de la sorte avec nos sentiments mutuels ?

S’il n’y avait pas eu Marlène, je me serais effondrée. Mes jambes m’avaient lâché dans un premier temps, sous l’effet de la surprise. Je me reprenais cependant bien vite, parce que l’heure était grave et que je sentais comme une aura de danger rodait. Je n’avais pas ma baguette – il m’aurait été impossible de la prendre avec ma tenue – et je me sentais tout à coup toute nue, on ne peut plus vulnérable. S’il arrivait quelque chose, je serais incapable de défendre qui que ce soit et je n’aimais pas cette sensation. Pourtant, il s’agissait de mon mariage, je n’avais donc pas besoin d’une arme. Et pourtant, j’aurais pu donner le peu de gallion qui pouvait me rester sur mon compte en banque pour la tenir dans mes mains, et la sentir réconfortante et sécurisante.

Je n’avais pas bougé, pas prononcé un seul mot. Les ténèbres avaient fait de nouveau place à la lumière, après que quelqu’un est frappé deux fois dans ses mains. Qui ? Je l’ignorais et pour l’heure, c’était le dernier de mes soucis. Je restais blottie contre ma demoiselle d’honneur alors que des regards accusateurs se tournaient vers moi et que la famille de James murmurait contre ma personne et la trahison qu’ils pensaient s’être produite auprès de Sirius. Leurs propos venaient jusqu’à moi, m’accusant d’être une opportuniste, n’en voulant qu’à l’argent et qu’au renom des Potter, moi pauvre fille de moldus que j’étais. Je ne pouvais pas leur en vouloir, même si une grande rancœur montait en moi. Pourquoi diable étaient-ils venus s’ils avaient déjà des idées toutes arrêtées sur ma personne ? Pour qu’elles sont vérifiées ? Et bien ils en avaient eu pour leur argent dans ce cas.

James s’était tout de suite précipité vers Harry pour lui parler. J’étais trop loin pour entendre le moindre mot, et tant mieux. Je n’avais pas envie de connaitre les lourdes paroles qu’ils s’échangeaient. Et puis Sirius se mit à crier son innocente, à se défendre comme un diable contre ce que l’on venait de voir. Les regards se tournèrent vers lui, avant de revenir vers moi, qui n’avais toujours rien dis, rien réfuté, pas même bougé. J’apercevais des regards inquiets, sans doute pour la santé de mon enfant, des parents de mon fiancé, et de mes amis, qui ne savaient sans doute pas quoi en penser. Je ne pouvais pas les blâmer, moi-même j’avais encore du mal à réaliser. Celui avec qui j’aurais dû être marié à cet instant si Harry ne serait pas intervenu revint vers moi et me demanda de lui parler, qu’il me croirait. Je suis quelque part légèrement déçue. Comment pouvait-il croire un seul instant que ce que nous avions vu avait pu se produire ? Même si les images étaient très réalistes, jamais, non jamais cela n’était arrivé et n’arriverais. Je finis alors par ne plus être passive. Je posais mon bouquet sur le banc du premier rang et avança vers l’allée centrale.

♪ N’attendez pas de moi que je me justifie ou me défende comme Sirius l’a fait. Que toutes les personnes qui me pensent capables d’un tel acte se lèvent et s’en aillent de cette pièce. Comme vous par exemple M. Albert Potter, grand oncle de M. Jackson Potter, ainsi que votre femme Agatha et vous deux enfants Barbara et John. ♪

Avec l’aide de Selena, la mère de James, j’avais mémorisé chaque visage, chaque nom. Je n’avais pas voulu mettre dans l’embarra mon fiancé et lui montrer que je m’intéressais à lui et donc par extension à sa famille. Je connaissais ainsi toutes les personnes de l’assemblée, même si je ne les avais jamais rencontrés. Me finalement vers le principal intéressé, je lui dis

♪ Je n’ai pas non plus de réponse à t’apporter James. Tu le sais très bien, tu n’as aucune obligation, si ce n’est celle de suivre ce que te dit ton cœur. Tu ne seras pas lâche si tu décides de t’en aller tout de suite. Personne ne t’en voudra, ni ta famille, ni tes amis, ni même moi. ♪

Je lui fis un sourire un peu triste, puis m’écartais du chemin. S’il voulait s’en aller, je respecterais sa décision et n’essayerais pas de le retenir. Non pas parce que je ne l’aime pas, mais au contraire parce que je l’aime. Renoncer à lui pour qu’il soit heureux plutôt que de le retenir et le forcer à un mariage qui lui ferait perdre sa joie de vie, était à mes yeux le meilleur choix à faire. Oui je voulais devenir sa femme, oui je voulais passer le peu de temps qui me restait à vivre à ses côtés. Mais pas au détriment de son épanouissement. Je ne voulais pas qu’il ait des regrets ou des doutes. S’il m’acceptait comme femme, il devait me donner sa totale confiance. C’était pour ça d’ailleurs que je n’avais pas démenti ni acquiescé les paroles de notre fils venu du futur. Parce qu’il connaissait déjà la réponse à l’interrogation que tous se posaient. De nombreuses personnes quittèrent d’ailleurs leur place et firent à James des gestes l’encourageant à en faire de même. Peu m’importait qu’il y ait cent personnes ou trois. Tout ce qui comptait c’était que si mon fiancé restait, il le faisait parce qu’il me connaissait assez pour savoir que jamais je n’aurais pu faire une telle chose, et qu’il avait envie de parcourir un chemin avec moi. Même si j’attendais son enfant, il n’avait pas d’obligation à avoir envers moi. Il le savait très bien.

Remus ne savait plus que penser. Son regard passait alternativement de Harry à James, de Lily à Harry, puis de Sirius à Marlène, et de nouveau de James à Harry et James à Lily... Il assistait sans réactions aucunes même si son esprit n'en pouvait plus de tourner à plein régime. C'était absolument un cauchemar. Ils étaient en plein cauchemar. James avait raison dans ses paroles... Harry devait un minimum de respect à sa mère. Sans elle, il ne serait même pas là aujourd'hui. Sans elle, il n'existerait même pas. Il fallait être deux pour faire un enfant et puis c'était grâce à elle qu'il avait survécu une première fois. Pouvait-on ainsi renier sa mère ? Il essayait de se mettre à la place du garçon, il essayait de comprendre ce qui s'était passé mais la seule chose à laquelle il pensait était qu'il était devenu fou... Ou alors que, d'une façon ou d'une autre, il avait été abusé. Il tentait de comprendre mais quelque chose lui échappait. Il essayait de se mettre à la place du garçon, mais à sa place lui, jamais il n'aurait parlé ainsi à sa mère... Il ne parvenait tout simplement pas se mettre à sa place. Il n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Il n'arrivait pas à savoir ce qui lui avait passé par la tête pour déblatérer de telles choses à celle qui lui avait quand même donné naissance.

Normalement, le lien entre une mère et son fils restait toujours le plus fort, quoiqu'il arrive... Que s'était-il passé pour que ce lien, chez Harry et Lily, se désintègre tant ? Il se doutait que l'un comme l'autre souffrait, quand bien même ne le reconnaissaient-ils pas. Ils étaient malheureux de ce qui arrivait, au fond ils devaient un peu encore tenir à l'un et l'autre, n'est-ce pas ? Au fond... Très au fond alors... Mais à entendre Harry, sa mère ne comptait plus pour lui. Elle n'était plus rien... A l'instar de son père ?

Il y avait forcément eu quelque chose qui s'était produit. Forcément. Il était persuadé d'avoir ressenti cette aura maléfique provenant d'un coin de la salle. Il en était sûr. Il savait que quelque chose de mal s'était trouvé quelque part, un peu plus tôt... peut-être qu'il avait influencé Harry ?? Que pouvait-il ? Que devait-il dire ? Devait-il faire part de ses inquiétudes ? Si jamais il ne disait rien,, peut-être s'en voudrait-il ? Ou devaient-ils forcément passer par cette étape pour que l'histoire évolue normalement ? Devaient-ils absolument par là ? Mais que se passerait-il ensuite... ? Dan s le présent – passé ? - de Harry, ils avaient agi envers Peter d'une façon qui leur avait retombé dessus dans le futur. C'est pour cette raison que Remus, pendant l'année passée, avait essayé de rattraper un peu les erreurs qu'ils avaient commises envers Peter. Cela n'avait pas changé grand-chose puisque le pauvre garçon s'était tout de même éloigné... Comme si au final les choses ne pouvaient être changé malgré tous les efforts que l'on fournissait. En devait-il être de même pour Harry ? Devait-il s'éloigner ? Pourtant, le passé avait d'ores et déjà changé puisqu'à présent car Harry s'était éloigné de sa mère et ne la considérait même plus comme telle. Comment pouvait-on ainsi renier sa mère ? Comment pouvait-on renier un lien qui se devait d'être plus fort que tous réunis... ?

Il se trouvait toujours derrière James lorsque Lily s'avança et qu'elle s'adressa à toute l'assemblée et en particulier à ceux qu'elle savait allaient se lever et partir. Interdit d'ailleurs, Remus suivit des yeux ces derniers tandis qu'ils se dirigeaient vers la sortie. Mais peu importe... Ceux qui restaient seraient les plus importants. Lily ne voulut rien dire afin de ne pas influencer James... C'était à lui de décider qui croire ou non. Le lycan lui adressa un regard en biais, devinant le doute et la confusion mais également ce qu'il ressentait pour Lily, c'est-à-cire son amour... Elle avait raison, il devait décider par lui-même. A lui de croire ou non qui détenait la vérité. C'était sur cela que se baisait une relation saine. La confiance. Bougeant à peine les lèvres, le lycan se rapprocha juste assez derrière lui pour lui chuchoter ce qui suivit. Il n'avait pas besoin de parler fort, il était assez près pour qu'il l'entende. De plus, il parla d'une voix lente et compréhensible, insistant parfois sur certains mots.

« Sois honnête avec toi-même James. Lily a raison. Si tu l'aimes, si tu crois que ton bonheur est là, à portée, alors fonce. N'écoute pas les rumeurs ni les gens qui murmurent sur votre dos. Ce n'est pas avec eux que tu vas vivre, mais avec Lily... Ce n'est pas à eux de décider. Alors si tu le veux vraiment au plus profond de toi, fonce. La vie est souvent bien trop courte... Plus courte qu'on ne peut l'imaginer. Ne gaspille pas ton temps avec des rumeurs... Le vrai Amour rencontrera toujours des obstacles. Vous me l'avez déjà dit, pour Marlène, tu t'en souviens ? Pense avec ton cœur. Tu dois le sentir là-dedans. Seul ton cœur sait. Personne d'autres. Pas même Harry. Ne laisse pas les autres choisir ton destin pour toi et fais confiance à ton cœur. Suis-le, c'est ton meilleur guide... Et n'ai surtout pas de regrets. »

C'était cela l'Amour. Faire confiance à l'autre. Lier sa vie avec quelqu'un, c'était pour la vie. Choisir entre son fils et son amour pour la femme qu'il aimait... Qui sait, peut-être un jour Harry regretterait tout cela et reviendrait vers lui ? Peut-être qu'il s'en voudrait d'avoir rendu son père malheureux parce qu'il l'avait empêché son mariage ? Si James était heureux ainsi, avec Lily, alors son fils devait être heureux pour lui aussi... S'il l'aimait vraiment, s'il tenait à lui, alors il devait faire passer le bonheur de son père avant et si James était heureux avec Lily, alors il ne pouvait pas se mettre en travers de leur chemin... James ne devait pas regretter par la suite d'avoir laissé passer sa chance. L'important était ce qu'il ressentait au fond de lui... Il devait puiser dans son cœur et savoir réellement s'il faisait confiance, ou non, à Lily... Lily, ou Harry ? Et Sirius...

• Contexte ᴥ
  30 septembre 1978, Godric Hollow. Beaucoup de mariages se sont déroulés dans cette pièce, que qu’ils soient sorciers ou moldus. Pourtant, malgré le nombre innombrable de ces derniers, jamais encore aucun ne s’est déroulé comme celui de James Potter et de Lily Evans. Pour sûr, il restera unique dans les annales et tout le monde s’en souviendra. Avec l’intervention du futur enfant du couple, une division s’est opérée au sein même des invités. Certains se sont levés et s’en sont allés de la pièce après que la fiancée du riche héritier est refusée de se justifier devant qui que ce soit, pas même de celui qu’elle comptait prendre pour époux. Quand à ce dernier il s’est expliqué dans un murmure que personne ne put saisir avec son fils qui vint d’entacher un jour qui aurait du être le plus beau de sa vie. Une sorte de malaise règne dans la pièce, si bien que mêmes les « surprises » des mariés ne savent pas quoi faire, tout comme le témoin du futur époux, on ne peut plus incriminé. Le marieur ne peut pas s’empêcher de lui lancer des regards noirs, ainsi qu’à la femme enceinte, mais garde tout de même le silence. Après tout ce n’est pas lui d’intervenir. Il continuera la cérémonie ou l’interrompra selon la décision de James. Tout repose sur l’ancien gryffondor qui se voit offrir l’opportunité de s’en aller et de ne pas décevoir une bonne partie de sa famille qui voit en sa fiancé une opportuniste..
  
  
• Ordre de passage ᴥ
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J'étais triste. Je n'arrivais pas à défaire les images qui revenaient sans cesse dans ma tête. Lily couchant avec Sirius. Sirius couchant avec Lily. J'essayais de me persuader qu'elles étaient fausses, et au fond de moi, j'étais certaine qu'elles l'étaient. C'était impossible, c'était improbable, c'était de la folie pure et dure. Personne ne pouvait y croire. Mais vous savez bien, il y a toujours cette petite voix dans votre tête qui vient semer le doute et la zizanie, rien que pour avoir le plaisir de vous torturer l'âme et l'esprit. C'était ce que j'étais, je n'en pouvais plus. Une véritable pile électrique. Je ne pouvais plus rester là. Il fallait que je sorte. De toute manière, c'était fichu. Étant donné l'état dans lequel j'étais, ce n'était même pas la peine que j'essaye de chanter parce que cela allait être raté. Et puis de toute manière, qui s’intéresserait à leur musique après un coup pareil ? Je sentais une boule au fond de ma gorge qui n'avait absolument rien à voir avec le stress, mais je pouvais la ressentir, elle était là, à me narguer. Je me tournais vers Hécube, et lui dit :

« Je suis vraiment désolé Cube, mais je ne peux pas. C'est trop tard de toute manière. Tu nous vois chanter après ça ? C'est le pire mariage que j'ai jamais connu. »

Nous nous étions entraînées à chanter pour cette journée... Nous avions tout prévu. La musique, les paroles, nous les avions apprises et mémorisés en un temps record. Nous avions répété comme nous avions pu. J'avais réussi à convaincre mon père et mon oncle de nous prêter leurs saxophones, et pourtant, tout tombait à l'eau. J'avais tant attendu ce moment. Bien entendu, je l'avais aussi tant redouté... Mais la perspective de pouvoir apporter ma petite touche de bonheur dans celui de James m'avait rendu folle de joie. Mais pourtant, tout s'était écroulait en une fraction de seconde. Harry ne pouvait-il pas faire sa petite crise de jalousie à un autre moment ? N'aurait-il pas pu prendre James à l'écart et lui parler d'homme à homme au lieu de venir gâcher le mariage de la sorte ? J'étais affreusement déçue de son comportement.

Sans attendre sa réponse, j'ouvris la porte brusquement, faisant retourner quelques visages sur moi, mais, je m'en fichais. Je ne souhaitais qu'une seule chose, aller réconforter Lyra. Nous n'étions pas si proches que cela, elle et moi. En fait, à vrai dire, au début, je ne pouvais pas la voir. C'était sans doute dû au fait que j'avais eu un faible pour Harry à un moment, et que celui-ci m'avait laissé espérer qu'il pouvait peut-être y avoir quelque chose entre nous deux... Puis finalement, il m'avait laissé tomber pour aller vivre une parfaite idylle avec la moldave. Enfin, parfaite idylle, c'était vite dit. Je n'avais absolument rien compris à tout le charabia qu'il avait déblatéré. Il était fou amoureux de James ou quoi ? C'était ça le truc ? Il était gay ? Et Lyra dans l'histoire ? Je marchai la tête haute, je passai rapidement devant Sirius, lui adressant un regard qui en disait long, me pointai devant Harry et lui crachai à la figure :

« T'es content de toi maintenant ? T'es vraiment qu'un abruti fini ! »

Mes yeux ne reflétait rien d'autres que de la colère et de la tristesse. Je criai :

« LYRA ATTENDS-MOI ! »

Je me lançais à sa poursuite, mais je l'avais perdu de vue le temps que je parle à l'autre idiot d'Over. J'étais terriblement déçue par les hommes aujourd'hui. Comment je pourrais encore avoir confiance en l'un d'entre eux à présent ? C'était évident, les hommes étaient tous des salop*s. Ils ne cherchaient rien d'autre qu'à nous faire souffrir. Bien entendu, il y avait des exceptions. Remus. C'était un garçon comme ça que moi, j'avais besoin. Ou quelqu'un comme Mathias. Pas quelqu'un comme Sirius. Pourtant, mon cœur semblait vouloir prendre le dessus sur la raison. Je n'avais pas arrêté de songer à l'après-midi qu'on avait passé ensemble cet été. Il était venu hanter mes rêves sans que je ne le veuille réellement. Il m'agaçait. Mais pourtant... J'avais ressenti quelque chose de bizarre quand je l'avais revu aujourd'hui. Il ne m'avait pas vraiment donné de nouvelles depuis la rentrée. Voire même aucune. Je devais l'avouer, moi non plus. Pourquoi ? Parce que l'orgeuil m'animait. Je ne voulais surtout pas qu'il croie que j'étais enfin tombée dans ses filets. Je m'y refusais, mais je savais aussi que la pression commençait à devenir tellement insupportable... Quand j'avais croisé son regard, je m'étais sentie si étrange, presque fébrile, mais en même temps si bien. J'avais eu envie de me noyer dans ses beaux yeux... HEIN ? Pourquoi je pensais à lui alors que j'avais le devoir d'aider mon amie ? Je le trouvais assise contre un mur, les yeux baignés de larmes, la tristesse dans le regard, et la peine dans le cœur. Soudainement, j'eus envie de pleurer avec elle, d'exorciser ma douleur à moi, même si elle devait sans doute être moindre comparée à la sienne. Je m'assis près d'elle, enroulai son épaule de mon bras, et me calai contre elle, lui offrant une source de réconfort. Je cherchais en moi les mots qui pourraient la consoler mais je n'en trouvais aucun. Je ne savais pas quoi lui dire, et en fait, j’espérais que ma présence lui suffirait. On était pas les meilleures amies du monde, mais ce que je savais, c'est qu'elle n'avait certainement pas mérité cela. Harry n'était qu'un lâche. Il m'avait fait souffrir moi, et maintenant, c'était au tour de Lyra. Pourquoi les hommes sont si durs ? Pourquoi ? Pourquoi ils ne sont jamais ce qu'on voudrait qu'ils soient ? Pourquoi Sirius n'était pas exactement celui que j'attendais, mais pourquoi je ne pouvais m'empêcher de me sentir trahie ? J'avais l'impression qu'une lame s'était enfoncée droit dans mon cœur, et voulait que je souffre. Cette lame remuait en moi, me brisant un peu plus. La journée avait pourtant si bien commencée. Je murmurai doucement à la petite moldave :

« Cela va aller Lyra, promis, ça va aller... Tout va s'arranger, fais moi confiance... »

Je mentais. Enfin, j'ignorais si je le faisais ou pas, mais au fond de moi, je voulais que tout s'arrange, que le mariage se termine dans la joie, qu'on oublie cet incident, qu'Harry s'élève soudainement et crit quelque chose comme : 'Poisson d'avril !' Même si ce n'était pas l'époque. Je priais pour que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, une mauvaise farce. Je ne voulais pas laisser Lyra seule, mais en même temps, de tous les mots réconfortants qui me venaient à l'esprit, aucun ne pouvait consoler sa peine et calmer sa douleur. S'il s'avérait qu'Harry était réellement amoureux de James, la seule chose qui pourrait la guérir, c'était le temps. Et le temps, pour chacun d'entre nous, c'était plus ou moins long.

Le premier mariage auquel j'avais assisté dans ma vie, c'était celui d'une de mes lointaines cousines, dont je ne me souvenais même pas du nom. Une mademoiselle Black qui se mariait avec un monsieur Selwyn, c'est tout ce dont je me rappelais. Faut dire que je devais pas avoir plus de 10 ans à l'époque et que, pour ma défense, ce qui m'avait le plus intéressé pendant ce mariage, ce n'était pas le couple, mais plutôt les personnes que l'on trouvait sous les tables. J'avais ainsi fait la connaissance de quelques jeunes garçons de bonnes familles qui comme moi s'ennuyaient à mourir. Mais ils m'avaient vite paru insupportables, je m'en rappelle, et j'avais vite regretté la compagnie de mon amie moldue de l'époque, Camille ... J'eus un pincement au coeur en songeant à Camille. Si je ne regrettais en rien mon enfance, car contrairement à la plupart des enfants, je n'avais pas été aimé, ou choyé, et cela n'avait pas été agréable tous les jours, je ne pouvais que reconnaître que tout était plus simple à cette époque. A cette époque, il y avait mes parents, que je ne comprenais pas à cause de leur haine des moldus. Il y avait Andromeda, ma cousine préférée, à qui je confiais mes angoisses. Il y avait Regulus, mon petit frère que je voulais protéger, et dont je voulais qu'il suive mon exemple. Et il y avait Camille, mon amie qui m'avait fait découvrir la vérité sur ceux qui étaient censés nous être inférieurs. C'était tout. Je ne me posais pas plus de questions que ça, et même les ujets épineux devenaient d'une facilité déconcertante. Toutes les situations auxquelles j'étais confronté pouvaient se résumer en quelques mots. Ce n'était pas comme maintenant.

Car comment résumer la situation que nous étions en train de vivre ? James se mariait avec Lily, mais leur fils venu du futur avait décidé de s'opposer à ce mariage car il avait imaginé que sa mère - qu'il détestait - avait trompé James avec moi. Et pour en rajouter une couche, il venait de déclarer à James qu'il l'aimait, devant tout le monde, ce qui avait fait fuir sa petite amie présente au mariage, qui s'était méprise sur sa déclaration. Qui aurait pu comprendre en même temps ? Qui aurait pu ne serait-ce qu'une seconde que Harry aimait James comme un fils aimait son père ? Personne, bien entendu. A vrai dire, quand on résumait ainsi ce que l'on vivait, ça semblait tout bonnement irréaliste, même pour quelqu'un comme moi qui était né et avait grandi dans un monde magique. Et pourtant ... Pourtant, Harry était belle et bien mon filleul, le fils de James et Lily. Et il venait tous de nous trahir de la pire des façons.

Parce que oui, je me sentais trahi par Harry. Si le sentiment qui avait primé, c'était la peur de perdre James, maintenant que je sentais la main de mon ami sur mon épaule, maintenant que j'étais certain qu Cornedrue me croyait, il naissait en moi une formidable colère envers Harry. J'avais fait confiance au voyageur du temps. Véritablement. Je m'étais énormément rapproché de lui ces derniers mois, peut-être trop, comme le pensait Lily. Elle avait d'ailleurs sûrement raison. N'empêche que de savoir que Harry accordait aussi peu de foie à ce que je lui avais dit, à ce que je lui avais juré, ça faisait mal. Ainsi ne m'avait-il pas cru quand je lui avais dit que jamais je ne pourrais faire ça à James, qu'il s'était trompé ? Je n'avais qu'une envie, à cet instant, cogner Harry. Vraiment. J'avais toujours eu le sang chaud, je m'étais déjà battu, mais jamais je n'avais eu envie de cogner quelqu'un comme ça. J'avais envie de le secouer comme un saule cogneur, j'avais envie de lui foutre des beignes, juste pour qu'il se rende compte qu'il avait failli ruiner ma vie, celle de James, celle de Lily. Les larmes qu'avaient fait couler sur ses joues les paroles de James ne m'émouvaient pas, je ne ressentais aucune pitié à son égard, j'avais juste envie de lui hurler dessus et de lui foutre des baffes. De lui dire combien il m'avait blessé, parce qu'il m'avait blessé, oui, énormément.

La main de James sur mon épaule me faisait toutefois garder mon calme. Si jusque là, j'avais fixé Harry, les yeux remplis de colère, de rage, de déception, je m'étais à présent détourné. J'avais posé mon regard sur Lily, puis sur Marlène qui la soutenait, sur Remus, et enfin sur James. J'avais cherché le regard de mon meilleur ami, mais celui-ci s'était adressé à Lily. Il lui avait demandé de lui dire sa version des faits, et alors, tout reprendrait normalement. Je me remis à respirer correctement. Tout allait reprendre, rien n'était fichu. Lily allait dire la vérité, bien entendu et ... Non, comment avais-je pu croire que tout serait aussi simple ? Bien sûr, il fallait que Lily complique encore les choses. S'était-elle réellement senti obliger de demander à ceux qui n'étaient pas heureux de partir ? Je devinai que le départ de certains membres de sa famille blessait James, plus qu'il ne voulait le montrer. Mais surtout, je devinai que les paroles de Lily lui faisaient mal, et je posai brièvement ma main sur l'épaule de mon frère. Elle ne se justifiait même pas ... Un instant, j'admirai son cran, son culot. On venait de l'accuser de tromper son fiancé le jour-même de son mariage, et elle ne prenait même pas la peine de rétablir la vérité. Non. Elle demandait simplement à James de suivre son coeur. Elle aussi, j'eus envie de la secouer comme un saule cogneur, mais je savais que ce n'était pas à moi de réagir, de parler. Ce n'était pas mon affaire, mais celle de James. Mais ne pouvaient-ils pas, tous autant qu'ils sont, se comporter normalement, pour une fois ? Logiquement ? Classiquement ? Sans réfléchir, sans faire de plans sur la comète, juste se comporter normalement. Non, ça ne semblait pas être possible et j'en voulais à Lily de faire souffrir James encore plus que ce qu'il avait déjà souffert.

James se tourna alors vers moi et me parla pour la première fois depuis que Harry avait largué sa bombe. Nous avions pour l'instant échangé de simples regards, ce qui suffisait largement entre nous. Néanmoins, les paroles de mon frère me réchauffèrent le coeur, et je fus encore plus rassuré que ce que je ne l'étais déjà. Il me croyait. Il me croyait et pas ce petit c*nnard de Harry. Je souris à ses paroles, qui me rappelèrent des souvenirs. Des souvenirs de nos années à Poudlard. On avait quoi ? 13 ans à l'époque. Et on ne réfléchissait à rien. Rien ne nous importait, si ce n'est le fait d'être ensemble et de nous amuser. Tout était plus simple ...

»» Comment aurais-je pu oublier ? A la vie, à la mort, Cornedrue. Je ne te trahirai pas. Jamais.

James se tourna alors vers Lily, et de nouveau, lui parla. A cet instant, je fus fier de lui, parce que c'était exactement ce qu'il fallait faire je le savais. Je savais aussi qu'à sa place, je n'aurais pas réagi ainsi. Je n'aurais pas su être ainsi, parce que je n'étais pas James, et que James me valait 1000 fois. J'étais fier de mon frangin, et j'espérais, je suppliais Merlin pour que Lily se rende compte à quel point elle l'avait blessé, qu'elle se rende compte à quel point elle avait de la chance qu'il ne l'ait pas planté là. Qu'elle lui saute dans les bras et que tout reprenne. A cet instant qui s'avérait fatidique, j'entendis un cri, et je me retournai brusquement. Parce que cette voix, je l'avais reconnu, et elle me fit frissonner des pieds à la tête.

Que faisait-elle là ? Vêtue d'une robe qui lui allait à ravir, perchée sur des talons plus hauts encore que ceux qu'elle portait lors de notre dernier rendez-vous - et sur lesquels elle n'avait pas su marcher - elle était resplendissante. Nul doute qu'elle s'était préparée pour le mariage, elle n'avait pourtant pas été invitée. Je lui aurais bien proposé d'être ma cavalière, seulement Lily ne l'aimait pas tant que cela, et je préférais inviter au mariage de mes meilleurs amis quelqu'un qu'ils appréciaient, comme Evey.

En la voyant, j'avais ouvert la bouche de surprise et écarquillais les yeux. Elle était magnifique, réellement magnifique. Et puis, soudain, je réalisai ce que sa présence signifiait. Elle avait assisté à tout. Elle avait entendu les accusations de Harry, elle avait vu les images qui avaient été projetées. Elle avait entendu aussi, je l'espérais, mes cris pour me défendre, elle avait vu que James me croyait. Sans vraiment savoir pourquoi, j'eus soudain peur qu'elle croit réellement que j'avais couché avec Lily. Je n'étais pas amoureux de cette fille, non, ça j'en étais certain. Je ne voulais pas être amoureux quoiqu'il en soit. Elle m'attirait juste, j'avais envie de sortir avec elle, envie de la garder un peu plus longtemps que les autres, parce qu'elle était sympa, drôle, rafraichissante, belle, intelligente ... Mais pourquoi une boule s'était formée dans mon estomac à l'idée qu'elle me pensait coupable de ça ?

Mais alors qu'elle passait devant moi, à une vitesse folle, elle me lança un regard qui me rassura autant qu'il me glaça. Je devinai qu'elle me croyait, mais qu'elle m'en voulait quand même pour une raison qui restait obscure. Les filles, elles réfléchissent trop, et elles sont bien trop compliqués ! Pourtant, j'eus la satisfaction de voir Sephora engueuler Harry, lui crier dessus, ce que je n'avais pas pu faire moi-même car je ne voulais pas gâcher encore un peu le mariage de mes amis. Puis la jeune fille disparut aussi rapidement qu'elle était arrivée en courant après Lyra pour la consoler sans doute. Pauvre Lyra ... qui croyait que la déclaration de Harry avait un tout autre sens que ce qu'elle était réellement.

J'eus soudain envie de courir après Sephora, mais je me retins. La belle blonde et sa brève apparition accaparaient mon esprit, et mes yeux songeurs restèrent longtemps fixés sur l'endroit où elle avait disparu, avant de me tourner vers Lily de nouveau, pour écouter ce qu'elle avait à répondre à James. Je ne pouvais pas abandonner mon meilleur ami maintenant, mais il faudrait que je discute avec Sephora, et le plus tôt possible.

Que devais-je faire ? Quelle était la meilleure solution ? J’avais toujours tout fait pour que James soit heureux, mais cela ne semblait pas suffire. Le regard déçu qu’il posait sur moi en cet instant m’en disait loin. Je n’avais qu’une seule envie : m’en aller et oublier toute cette journée. Elle aurait dû être merveilleuse, mais elle n’était que gâchis et j’en étais une des responsables. Si seulement j’avais pris le temps de parler avec Harry. Edit Cluedo du forum : « Dans la dernière lettre reçue à celui qui m’a vu sous une douche, il y a très longtemps, je crois que je lui ai indiqué ce que je savais à propos de ce sujet ». Si seulement je l’aurais obligé à ouvrir les yeux au lieu de le laisser de côté et de ne plus vouloir me battre contre lui. Peut-être ne se serait-il pas conduit d’une telle manière avec nous aujourd’hui ? Je lui en voulais, énormément et je ne sais pas si un jour je pourrais lui pardonner d’avoir agis comme il venait de le faire. Je m’en voulais aussi, tout comme j’en voulais à James, à Sirius, à Marlène de rester figer sans m’aider. J’en voulais à la terre entière de m’avoir pris tout le bonheur que cette journée aurait dû m’apporter, ainsi qu’à James. Tout n’était plus que gâchis. Pour couronner le tout, des « invités surprises » faisaient leur apparition, dont une gryffondor qui semblait très intéressante pour Sirius vu les regards qu’ils s’étaient échangés. A crois que tout le monde pouvait tout se permettre, sans aucun respect. C’était plus que je ne pouvais le supporter. Je me tournais vers James, colérique et triste

♪ Ne pas me battre pour toi ? Je ne fais que ça James ! J’ai toujours fais passer ton bonheur et ton bien être avant celui de tous les autres. Lorsque les choses sont devenues ingérable avec Severus, je l’ai laissé pour toi alors qu’il était celui avec qui j’ai grandi, mon meilleur ami. Lorsqu’on s’en est pris à toi à Pré-au-Lard, je t’ai protégé. Lorsque tu as eu à choisir ton avenir, j’étais prête à ne pas te voir souvent, à élever notre enfant seule si tu voulais devenir joueur de quidditch professionnel. Lorsque que je suis tombée enceinte, j’ai décidé de garder cet enfant parce que c’était le nôtre, renonçant à tous les rêves que je pouvais avoir. Lorsque j’ai su que nous allions… J’ai pris les mesures nécessaires pour qu’il ne t’arrive rien. Lorsque tu as voulu que Sirius et Harry vivent avec nous, j’ai dit oui parce que cela te faisait plaisir. Lorsque Harry a commencé à agir comme un imbécile je t’ai poussé à continuer à le côtoyer parce que je savais combien cette relation était importante pour toi. Lorsque tu as crûe une première fois qu’il se passait quelque chose entre Sirius et moi j’ai arrêté de lui parler pour te rassurer. Non tu ne peux pas venir me dire le jour de notre mariage que je me suis jamais battue pour toi ! Je t’ai toujours fais passer en premier, même si cela me faisait du mal ! Et je l’ai toujours fais sans aucun regret parce que je t’aime et que cela a toujours été le plus important à mes yeux ! Tu crois que c’est facile pour moi ? J’ai perdu toute ma famille. Je n’ai aucun avenir, et le peu de gallions que je possédais sont passés dans le mariage. Je ne suis qu’une enfant de moldue à présent orpheline qui est à l’origine de la mort de sa sœur et de son père ! Je n’ai plus rien James, plus rien sauf toi et notre enfant. Et à présent Harry m’annonce que je vais te rendre malheureux, que je vais te briser avec une sincérité qui n’est pas à remettre en cause. Ais-je le droit après cela de te demander de rester, de me montrer égoïste ? De t’imposer une vie avec une femme qui ne pourra sans doute que malheur et problème ? Tu as tout pour toi James. Tu es intelligent, cultivé, riche héritier avec une famille prête à tout pour toi, des parents encore présents et une lignée de sorcier dont la réputation n’est plus à faire. Un avenir brillant s’offre à toi. Et dans tout cela je devrais me montrer égoïste, te demander de rester, de supplier de me pas me laisser seule ? Ce ne serait pas me battre pour toi, bien au contraire ! Est-ce que te perdre me fait peur ? Non cela me terrifie et me brise le cœur. Je préfère malgré tout te savoir loin de moi et heureux plutôt qu’à mes côtés, retenue par un honneur, et malheureux. Tu vois je t’aime assez pour te laisser partir alors que je sais que jamais je ne pourrais me remettre de ta perte ! Tu peux me reprocher beaucoup de choses James, mais pas celle de ne pas me battre pour moi ♪

J’étais essoufflée, en colère contre James, et contre toutes ses personnes qui n’avaient rien à faire là, dans cette discussion. Je décrochais le voile de mes cheveux et le jetais par terre. Toute cette journée n’était qu’un beau gâchis. Le peu de fierté qui me restait ne supporterait pas que je m’écroule devant toute l’assemblée. Je n’allais pas m’enfuir comme le faisait les femmes dans les films mélodramatiques moldus. Non il n’était pas question que je ne prenne pas mes responsabilités en main. J’avais trop souvent par le passé essayer de fuir et cela ne m’avait jamais réussi. J’avais fait une promesse à James, celle de ne plus jamais me laisser abattre comme j’avais pu le faire, et de ne plus fuir. D’ailleurs je refoulais très difficilement ma peine, et j’essayais quand même, malgré toutes mes hormones qui me poussaient à pleurer encore et encore. Non je devais me montrer forte. J’en avais fait le serment à celui que j’aimais. Jamais je n’aurais pu m’imaginer que notre mariage puisse se dérouler d’une telle manière. Est-ce que cela valait vraiment le coup de continuer ? Cette journée était une catastrophe et il fallait sans doute y mettre un terme plutôt que de s’engouffrer un peu plus dans cette voix qui semblait sans issu.

Me laissant glisser contre ce mur, je ne voulais même pas y penser, mais toutes ces images ne cessaient de me revenir. Une envie de tout détruire, de le tuer, de je ne sais pas. Comment pouvait-il faire ça, quand on dit qu’on tient à une personne, on ne balance pas l’inverse devant une assemblée. Toutes ces belles promesses ? Du vent bien sur, mais comment tu peux être aussi stupide pauvre fille, vraiment stupide. Pourtant je le savais que la confiance était quelque chose qu’on ne devait pas attribuer si facilement, mais alors l’art, même pas l’art, le talent de tomber les deux pieds dans le chaudron. Pourquoi je l’avais embrassé ce jour, puis encore d’autres fois, jusque croire ses belles paroles, un monde meilleur. J’avais déjà cru Tumodel, pour qu’il se réalise qu’il ne soit qu’un imposteur qui m’avait embrigadé dans ma naïveté et alors que je crus voir la porte de sortie, je venais de me faire plaquer de manière on ne peut plus indirecte, et on ne peut plus… Sournoise et vicieuse pour me briser en mille morceaux. Non, il y avait je savais des tonnes de choses à dire, pour me faire comprendre que voilà, mais là, non il y a des choses qu’on ne peut pas recevoir, qui sont trop dur, mélodrame ? Pire que tout ce mariage, j’eus envie que tout s’arrête que je me retrouve la veille, et qu’on me dise je ne sais pas que Poudlard refusait qu’on se rende à Godric’s cela aurait été plus facile, voilà. Je me pris la tête dans les mains pour tenter de me cesser de pleurer. S’il y avait quelqu’un qui avait eu besoin de se venger de moi, ça venait de marcher. Bravo imbécile heureux.

A quoi bon j’avais pu rêver ? Oui j’avais rêvé, et comme tous les beaux rêves, ça avait une fin c’est ça. Ouais y en a marre des contes de fée qu’on nous raconte, vous savez ces genre de légende où le prince charmant vient sauver la jolie princesse prise au piège par le vilain méchant. Ouais Lyra, t’es un peu trop naïve quand tu t’y mets vraiment beaucoup trop naïve. Et pourtant je ne pensais pas l’être à ce point là, mais alors là, c’était le pot au rose venait juste de se dévoiler. Il aimait les garçons, il aimait les garçons, bordel mais c’était quoi le problème ? Je crois que j’avais eu beaucoup de spécimens, des imbéciles, des pauvres gars, des décalés, bref, tout mais alors un homme qui aime un homme. Ah non ! Là, tout mais tout sauf ça.

Puis soudain, une petite blonde vint vers moi, d’une certaine manière j’avais envie que ce soit Harry pour lui crier un bon coup dessus comme j’avais l’art. Avec deux ou trois insultes en russe, pour qu’il comprenne que jusque sur le ton, j’étais en train de vouloir le tuer si je le pouvais, et si je n’étais pas trop bonne. Elle me prit par l’épaule et je posais ma tête sur son épaule, et je me laissais à couler les larmes. Elle tentait de me dire que tout irait bien. Non rien n’irait bien, rien parce que justement, je ne pouvais ne pas me rendre compte de ce qu’il venait de me faire. Une envie de rentrer à Poudlard, de retrouver Regulus et Lux, et de pleurer, de crier en russe que seule Lux pourrait comprendre. Une envie de m’en aller. De rentrer chez moi, en Moldavie finalement, Torben avait raison :


« Comment a-t-il pu ? Je croyais en lui, vraiment, du moins j’avais confiance pour une fois, j’avais envie d’y croire, et voilà comment ça se finit. Que des imbéciles ! »

Je parlais plus pour moi qu’autre chose, étant donné que la dernière phrase avait été dite dans mon dialecte. Oui, j’avais envie de me terrer là, mais j’avais Sephora au moins qui était venue me soutenir et me consoler. On avait beau ne pas être très proche, si ce n’est disputes puis réconciliations, mais au moins je savais qu’elle était quelqu’un de bien au fond. Je séchais mes larmes, même si ça n’arrangeait en rien mon visage.

HJ : particulièrement nul:/ désolée

… Sirius. Il le croyait quand il affirmait que tout cela était un mensonge. Il ne savait pas pourquoi Lily refusait de le dire aussi, au moins tout serait éclairci - il comprenait que James veuille l'entendre dire de sa bouche – mais il restait perplexe. Certaines choses demeureraient sans doute un mystère insondable. James leur dit à tous les deux qu'il les croyait mais à Lily, qu'il voulait l'entendre dire qu'au moins elle avait eu peur de le perdre. Au fond il le comprenait... Tout restait donc suspendu à ce qu'allait répondre Lily. A l'issue de ceci, tout serait donc décidé... Le mariage allait-il continuer ? Ou allait-il s'arrêter là, comme ça ?

Dans le même temps, quelque chose d'autre s'immisçait de plus en plus en lui et ses yeux se dirigèrent vers la jeune femme présente aux côtés de Lily et habillée d'une robe resplendissante. Il venait alors de se rendre compte de quelque chose. Parce qu'on ne savait jamais de quoi était fait le lendemain. Pour toutes ces raisons, il ressentait l'envie, là, de rejoindre Marlène, de la prendre dans ses bras et de lui demander de l'épouser. Il ne voulait pas la perdre maintenant. Lui serait capable de le dire aussi. Il fallait qu'il se trouve au mariage de deux de ses amis pour prendre conscience vraiment que d'une seconde à l'autre, tout pouvait basculer et que le bonheur n'était jamais acquis. Avant la fin de la journée, il prit la décision de le lui demander. Pas ici, pas devant tout le monde parce qu'il était très réservé de s'afficher ainsi devant tout le monde... Il y avait trop de monde mais dès qu'ils seraient un peu plus seuls.

Après tout, savait-on hier que Harry allait venir pour instaurer le doute dans l'assemblée et faire même douter les mariés ? Si jamais le mariage prenait fin, Harry aurait gagné... Du moins, pour le moment. Ils finiraient par se réconcilier ? Ils finiraient par prendre conscience que l'un manque autant à l'autre qu'il lui manque à lui ? Ce qu'il restait de l'assemblée demeurait suspendue en attendant la suite des évènements. Remus lui-même passait son regard de l'un à l'autre, espérant que Lily allait dire quelque chose, n'importe quoi... Enfin, non, pas n'importe quoi. Parce que ce qui lui importait le plus à lui, c'était que tous ses amis soient heureux et il savait que si Lily ne faisait pas un effort pour s'expliquer au moins un peu, et bien James serait très malheureux... Mais Lily aussi, même si elle voulait se montrer forte et ne pas montrer qu'elle souffrait la plupart du temps. Remus se mit à regarder partout autour de lui, s'arrêtant encore sur les visages qui tous étaient dirigés sur Lily et James en particulier et il se prit à essayer de définir qui est-ce qui croyait les visions envoyées et ceux qui ne les croyaient pas.

Et puis, tout d'un coup, il pensa à Hécube. Hécube et Sephora et inconsciemment, les rechercha du regard. Elles qui avaient préparé une surprise pour James et Lily en ce jour qui aurait dû être inoubliable. Inoubliable... C'était certain, c'était bien partit pour l'être, mais pas dans le bon sens. Il en ressentit soudain une profonde peine. Elles avaient cherché une chanson, elles s'étaient entraînées durs, il les avaient aidées à trouver un endroit où se cacher en attendant qu'arrive leur tour et qu'elles puissent devant tout le monde faire leur petite surprise. Et maintenant... Peut-être que tout était gâché. Sephora allait-elle revenir ? Il n'en savait rien... Quand elle était partie en courant, elle n'en avait semblé avoir envie. Peut-être qu'Hécube allait-elle la chercher après... ? D'ailleurs, en pensant à elle, Remus se mit à la chercher des yeux afin de voir si elle aussi était sortie de la petite pièce où elles se trouvaient précédemment cachées.

A cause d'une foutue vision, ou alors de la jalousie d'un enfant ? Enfin, d'un adolescent, mais c'était pareil au final. C'était l'enfant venu du futur de James et Lily. Et en même temps... Serait-ce le même qui grandissait dans le ventre de Lily ou était-ce un autre ? E futur n'avait-il déjà pas en quelques sortes été changé ? Serait-il le même ? C'est alors qu'il sursauta lorsqu'il vit la porte de là où se tenaient Hécube et Sephora et tandis que nombres visages se tournaient dans cette direction, Remus reconnut la jeune fille qui alla se planter devant Harry pour lui crier dessus qu'il n'était qu'un abruti fini. Remus n'aurait pas employé ce mot ; c'était peut-être parce qu'il était trop gentil, ou alors il cherchait encore à comprendre le pourquoi du comment de cette situation... Quoiqu'il en soit, après avoir hurler à l'adresser de Lyra de l''attendre, elle s'en fut à sa poursuite. Il la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle fut sortit. Allait-elle revenir ? Peu probable... Remus n'y fondait pas de certitudes à dire vrai. Le mariage paraissait bel et bien foutu... Comment le rattrapait à présent ? Même si Lily daignait enfin dire à James ce qu'elle avait vraiment sur le cœur ; c'est-à-dire qu'elle avait eu peur de le perdre elle aussi...

Fut une époque, Remus ne disait rien non plus aux gens à qui il tenait. Il ne disait pas qu'ils lui manquait. Comme s'il avait peur de le dire pour que tout disparaisse. Comme si le dire faisait disparaître tout... Il avait comprit que c'était ridicule depuis quelques temps, et qu'il valait mieux dire aux gens ce que l'on ressentait, combien ils représentaient pour nous avant qu'il ne soit trop tard. Ce n'était pas quand il était trop tard qu'il fallait faire quelque chose. Détournant enfin les yeux de là où avait disparu Sephora, le lycan reporta les yeux sur ses amis et... Haussa un sourcil en se rendant de l'air un peu ailleurs de Sirius. Il semblait continuer de fixer là où Sephora s'était trouvée un peu plus tôt et où elle avait disparu... C'était étrange. Serait-il possible que... Qu'il y ait quelque chose entre ces deux-là ? Remus, fin observateur, se fit doucement cette observation et retint un sourire amusé. Pourtant, le sourire ne concordait pas forcément à l'actuelle situation et à peine fut-il formé sur son visage, qu'il le fit aussitôt disparaître. S'avançant alors, Lily répondit de nouveau un très long monologue, qu'elle n'avait pas à lui imposer davantage, qu'elle n'avait pas d'avenir – là, c'était un peu exagéré... Il suffisait de se prendre en mains pour et on pouvait en retrouver un … N'était-ce pas ce qu'on lui avait appris à lui-même? - mais il fallait admettre qu'évidemment, dans l'histoire, elle avait montré à James nombre de fois qu'elle tenait beaucoup à lui...

Merlin que cette histoire était compliquée... Pourquoi au fait la vie ne pouvait-elle être simple ?

Du coin de l'oeil, il vit Evey s'avancer alors, se rapprocher du couple, se pencher pour ramasser le voile de la mariée que Lily avait jeté par terre et que les yeux de Remus, obscurcit d'un léger voile, fixait toujours. Il releva donc les yeux en même temps qu'il l'entendit se mettre à parler à l'adresse des deux. James. Lily. Le lycan ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. C'était tout vrai, ce qu'elle disait. Au fur et à mesure que ses paroles se déversaient, les souvenirs eux aussi se mirent à affluer dans l'esprit de Remus. Ils avaient toujours été l'image même d'un couple pour lui, ce qu'il avait envié depuis qu'il les voyait ensembles. Ils avaient été ce que lui-même s'était longtemps refusé avant qu'il n'accepte d'aimer lui aussi et qu'il ne se mette en couple avec Marlène...

Qu'était-ce un mariage ? Ce n'était après tout qu'un bout de papier, une cérémonie officielle qui disait au restant du monde qu'untel était lié à la vie à la mort avec quelqu'un. Ce n'était cependant pas important... Ce n'était qu'un papier. Le plus important restait ce qu'ils ressentaient l'un envers l'autre et tout ce qu'ils avaient traversé jusque là, tous les moments de bonheur mais aussi de peine. Tout. Ils étaient en couple bien avant d'être marié... Ils s'étaient donnés l'un à l'autre avant aujourd'hui.

« Evey a raison... Un mariage, c'est juste l'officialisation d'une relation aux yeux du monde. Le plus important reste cependant les sentiments. Le plus important, ça reste nous. Lors d'un mariage, il y a deux personnes principalement, pas le reste du monde. Dès la cérémonie finie, il n'y aura plus que les deux principaux intéressés. Mais vous êtes un couple depuis bien longtemps. Vous êtes un couple bien avant que le mot mariage ait été prononcé. Vous êtes même un exemple pour nombre d'entre nous... Enfin, au moins quelques-uns… dont j'en fais partie », termina t-il d'un ton plus bas. « C'est l'exemple d'un amour qui survit à la condition et au niveau social. Le vrai Amour ne doit en effet pas être guidé par cela. L'argent ne fait pas forcément le bonheur... Mais les sentiments que vous vous portés, oui. C'est la sincérité, le dévouement l'un pour l'autre... Sans pour autant abandonner ses propres rêves ». Il adressa un très léger regard vers Lily cette fois, car c'est elle qui avait parlé de cela dans son discours. « Dans un couple, on ne doit pas être seul à abandonner ou poursuivre ses rêves. On doit être deux pour tout faire. Chacun doit être heureux, épanouis et ensembles. Alors les petites difficultés, il faut les combattre, les surpasser. Aimez-vous juste, aimez-vous simplement... Et ayez simplement la bénédiction de vos amis, vos vrais amis. » Insistons sur le mot « vrai » bien entendu. « Simple précision... J'ai toujours les alliances en poche. Si une quelconque décision vient à être prise, prévenez-moi juste... »

Il ajouta ces derniers avec une expression très sérieuse d'inscrite sur ses traits bien qu'ayant un très léger sourire et reprit d'une voix un cran plus bas.

« … Mais ce qui s'est passé aujourd'hui m'a au moins fait prendre conscience d'une chose importante, alors merci... »

Une chose à côté de laquelle il ne désirait pas passer à côté.

Sur ce, il termina sur ces derniers mots en gardant volontairement le suspens. Pas la peine d'essayer de poser des questions, il ne s'expliquerait pas davantage. Ils verraient bien en temps et en heures. Il adressa simplement un léger et discret regard à l'adresse de Marlène.

• Contexte ᴥ
  30 septembre 1978, Godric Hollow. Beaucoup de mariages se sont déroulés dans cette pièce, que qu’ils soient sorciers ou moldus. Pourtant, malgré le nombre innombrable de ces derniers, jamais encore aucun ne s’est déroulé comme celui de James Potter et de Lily Evans. Pour sûr, il restera unique dans les annales et tout le monde s’en souviendra. Avec l’intervention du futur enfant du couple, une division s’est opérée au sein même des invités. Certains se sont levés et s’en sont allés de la pièce. A présent les (ex ?)futurs-mariés semblent se déchirer et ne pas arriver à se comprendre. Des invités surprises s’en vont, passant non loin de ses derniers, dont l’une attirant le regard d’un témoin. D’autres essayent de ramasser les pots cassés mais cela est-il encore possible après la déclaration, que beaucoup pense amoureuse, que vient de faire Harry ?
  
  
• Ordre de passage ᴥ
  Tout le monde a une semaine pour poster dans cet ordre de passage. Vous n’avez pas vraiment d’instructions pour cet ordre de passage. Vous pouvez interagir par deux fois pendant ce dernier si vous le souhaitez

James était drôlement beau en costume de marié. On ne pouvait pas en dire autant de Lily. C'était incroyable, mais quand Hécube détestait vraiment quelqu'un, il semblait qu'il n'avait vraiment aucune chance de lui plaire un jour. Elle était venue au mariage pour chanter, certes, pour eux deux, mais enfin, tout le monde savait bien qu'elle était surtout là pour James. Enfin, tout le monde... pas vraiment tout le monde puisque normalement personne à part Remus ne savait qu'elles étaient là, avec Sephora. Hécube, pendant que le mariage commençait, regardait encore Evey. Elle était vraiment belle... plus que la mariée. Plus que tout le monde. C'était inhumain d'attirer l'attention comme ça au profit de celle qui aurait dû être la vedette. Elle sourit légèrement. Malheureusement, ce sourire était destiné à ne pas durer: une silhouette s'avança alors qu'ils attendaient... qui était-ce ? Elle avait déjà vu ce garçon, sans doute. Mais elle n'arrivait pas à mettre un nom sur ce visage. Quoiqu'il en soit, ce qu'il déclara la laissa figée sur place. Non, ce n'était pas possible ? Et alors, une apparition dans les ténèbres montra quelque chose d'horrible. Non, ça non plus, ce n'était pas possible ? Non, pas Sirius et Lily. Déjà, c'était forcément truqué, parce que Sirius avait bon goût: la preuve, il avait couché avec elle ! Donc il n'avait pas pu coucher avec Lily, c'était impossible. Cette vision disparut brusquement, mais le mal était fait. Les invités ne savaient plus où se mettre, ni où regarder. Hécube ne regardait même plus. Elle avait reculé de quelques pas, au milieu de leur pièce secrète. Sephora, elle n'avait pas lâché la scène des yeux. De toute façon, elle n'y faisait déjà plus attention, elle était perdue dans ses pensées.

A côté, l'agitation gagnait peu à peu tout le monde. Elle entendit des voix s'élever, différentes personnes, sans écouter ce qui se disait. Elle était un peu à l'ouest, dans les nuages, jusqu'à voir Sephora s'excuser et partir précipitamment. ♫ Attends ! ♫ Mais qu'est-ce qu'elle faisait ? Non, elles n'allaient pas chanter après ça, mais elle ne pouvait pas quitter sa cachette comme ça, elle n'était même pas censée être là ! Malheureusement, Hécube n'eut même pas le temps de réagir, encore moins de la retenir, Sephora courait derrière Lyra, si elle avait bien vu. Oui, c'était Lyra. Qu'est-ce qu'elle devait penser ? Maintenant, Hécube se souvenait où elle avait vu Harry: ce devait être par son intermédiaire. Et comme elle détestait plus ou moins tous les amis de Lyra, elle devait sûrement détester Harry également et donner raison à Lily et James. Voyant soudain Evey se lever et se diriger vers Lily, Hécube reprit plus ou moins ses esprits. Elle sortit de sa cachette à son tour et se dirigea vers elle. Remus prit son parti. Même si elle se sentait un peu intruse, ici, elle était entouré des deux personnes qui comptaient le plus pour elle. Donc tout irait bien. ♫ C'est bien, Evey... Tu es vraiment quelqu'un de formidable... ♫ Elle profita du contexte pour lui prendre la main. Cela n'avait rien de bizarre, c'étaient juste de amies qui se serraient les coudes en un moment délicat, non ?

Tout était censé se passait bien. Tout devait être parfait pour le mariage de sa meilleure amie. Marlène avait tellement envie que Lily et James soient heureux. Qu’ils passent une journée de rêve, et oublient les soucis qui ont pu ternir ces derniers mois. Mais non… comme toujours, il fallait qu’une ombre apparaisse sur le tableau. Et la jeune femme fut bien surprise de la voir arriver sous la forme de Harry. Harry… elle ne l’avait pas vu depuis la fin de l’année scolaire, et force était de constater qu’il lui avait manqué. Pendant ces quelques mois, elle avait été déchiré entre l’envie de soutenir sa meilleure amie, et son inquiétude pour l’état d’esprit de son ami Harry. Au point qu’elle n’avait pas été le voir, mais avait tenté de lui envoyer des hiboux. Elle n’avait pas eu de réponses. Lui en voulait-il ? L’avait-il oublié ? Où était-il seulement trop occupé pour lui répondre ? Elle n’en savait rien. A présent, il faisait face à l’assemblée présente pour le mariage de James et Lily… pour contester ce dernier. Et casser totalement l’ambiance. Malgré l’amitié qu’elle ressentait pour lui, Marlène ne put s’empêcher de rester bouche bée, et de lui en vouloir ensuite pour son comportement. Malgré toute la détresse qu’il ressentait, ce n’était pas le moment de tout mettre sur la table. Il y avait d’autre moment pour régler les comptes, et ce n’était certainement pas aujourd’hui. Gâcher le mariage de ses parents n’allaient surement pas arranger les choses, et ne lui apporteraient pas beaucoup non plus.

Son intervention fut suivis d’une vision quasi cauchemardesque, mais qui était tellement absurde aux yeux de Marly, qu’elle ne pensa pas une seconde que ce puisse être la vérité. Il était évident que ce maléfice inventait les scènes qui défilaient sous les yeux de tous. Marlène ne doutait pas un instant de Lily et de Sirius. Soutenant Lily, cette dernière étant visiblement sous le point de s’écrouler sous le poids des émotions, Marlène se contenta de rester silencieuse à ses côtés. Elle ne savait pas trop quoi dire. Elle avait peur d’intervenir pour rien, de dire des bêtises qui pourraient renforcer le mal déjà présent. Elle se mordit la lèvre, suivit les différents échanges comme s’il s’agissait d’un duel de baguette, tournant la tête de droite à gauche. Elle croisa plusieurs fois le regard de Remus, qui semblait tout aussi perdu qu’elle. La situation lui échappait, et elle se sentait totalement dépassée, et frustrée. Quand enfin Evey intervint pour exprimer ce que tout le monde pensait –du moins les amis proches, ceux qui étaient persuadés que le mariage n’était là que pour confirmer l’amour de Lily et James -, Remus puis James l’appuyèrent, et Marlène ne put que faire de même. Elle hocha la tête, et d’un geste discret, posa sa main dans le bas du dos de son amie Lily, pour lui montrer son soutien. Et lui rappeler qu’elle était là, à ses côtés, peu importe le choix qu’elle ferait. Elle crut toutefois bon d’ajouter :

« Les gens qui vous aiment et vous soutiennent sont restés ici, jusqu’au bout, pour être témoin de votre union et de votre amour…La balle est dans ton camp, ma Lily. »

Les mots étaient peut-être simples, voir niais et inutiles, peut-être même hors sujet, tant Marly avait été larguée lors des évènements. Mais la jeune femme avait senti le besoin d’intervenir à son tour, juste pour exprimer son soutien et le fait qu’elle accompagnerait le couple, peu importe la décision finale.

Harry n’en menait pas large malgré les apparences. Droit comme un i, le visage fermé, on aurait pu croire que tout ceci ne le touchait nullement. Pourtant, même s’il voulait empêcher ce mariage, il savait très bien qu’il faisait souffrir son père et la culpabilité le rongeait. Il fermait les poings pour s’empêcher de montrer aux yeux de tous qu’il tremblait. Il observait un point précis dans l’espace pour s’interdire de pleurer. Malgré tout, les larmes finirent par perler lorsque Lyra passa à ses côtés sans un regard, le visage dévasté par la douleur et les sanglots. Il venait de détruire leur parfaite idylle. Il venait de la briser alors qu’elle avait toujours été là. Et pourquoi au final ? James le rembarrait avec brio lui crachant des mots de haine qui lui restaient en travers de la gorge. « Mais tu le savais que ça allait arriver, n’est-ce pas ? » Bien sûr qu’il le savait. Il s’était douté dès la première seconde que James ne l’écouterait pas, qu’il n’accepterait pas ses dires et qu’il le rejetterait. Mais voilà, l’entendre dire ces vérités avec des mots aussi crus le déstabilisait. Pourtant, il n’en laissa rien paraître. Il était hors de question de perdre la face maintenant, il devait tenir le coup. « Encore un peu, juste un peu, c’est bientôt la fin. »

Malgré tout, les larmes étaient bien présentes. Preuves vicieuses que tout ceci ne le laissait pas de marbre. Harry allait tourner les talons lorsque la future mariée prit la parole d’un ton sans réplique. Le jeune Auror avait beau la détester, il dut reconnaître qu’elle faisait preuve d’un courage admirable en cet instant. Pourquoi avait-elle décidé de l’écarter ? Pourquoi l’avait-elle abandonné ? Était-ce parce qu’il y avait désormais le bébé pour le remplacer ? Plus besoin du grand, le bébé sera là alors virons Harry. Même James s’y mettait… Sirius, tous… L’ancien Gryffondor inspira profondément pour s’exhorter au calme. « Ne t’embarque pas dans ce genre de considérations, tu vas dévier de tes objectifs. » Paralysé par la violence de James, perdu dans ses pensées, Harry resta là sans broncher alors que d’autres parlaient pour tenter de récupérer tant bien que mal ce mariage si mal parti. Evans, Remus, Harry ne distinguait pas ce qu’ils pouvaient bien dire, il s’en fichait pour être franc. « Tu devras bien l’abandonner lui aussi, tu le sais, pas vrai ? » Oui, il savait ce qu’il devait faire. Il les avait éloigné tout doucement, lui et Marlène, parce que c’était ce qu’il y avait de mieux. Il serait resté pour James mais ce dernier le refusait.

« T’es content de toi maintenant ? T’es vraiment qu’un abruti fini !»

Harry n’eut pas le temps de répondre que la jeune Gryffondor poursuivait sa course pour retrouver Lyra. Content ? En un sens, peut-être… Il ne savait plus réellement maintenant. Lui, un abruti ? Sans conteste mais qu’est-ce que pouvait bien lui faire de le savoir ? « Ça ne changera rien, n’est-ce pas ? » Non, cela ne changerait rien, ni son annonce, ni ses mots porteurs de quiproquo. « Si tu veux aller au bout de tes choix, c’est ce qu’il fallait faire. » Oui, mais tout ceci restait difficile. Il aurait préféré éviter les larmes de Lyra, il aurait juste voulu voir son sourire avant de… La voix d’Evans éclata dans la salle, le ramenant ainsi à la réalité. Elle déversait sa verve contre James et ce dernier allait quand même la pardonner parce qu’il l’aimait. « Sombre idiot aveugle. » Inspirant profondément, Harry observa une dernière fois les personnes présentes en ces lieux. Son visage passa de Remus à Evey – qui venait de prendre la parole – à Selena, sa grand-mère, tout en poursuivant vers Sirius et James. Il finit par Lily, sa mère, celle qui lui avait donné la vie. Un fin sourire fleurit sur les lèvres du jeune homme. Il l’aimait autant qu’il la détestait. Si seulement elle ne l’avait pas écarté (et surtout de cette manière).

Harry ferma les yeux, imprimant pour toujours ces visages. Ses yeux, à elle. Il était fin prêt, il pouvait le faire. Il allait tourner les talons mais il se ravisa. Il devait encore dire quelque chose, une dernière fois. Faire ses adieux. Il attendit que James finisse son monologue et il s’avança jusqu’à arriver face à elle. Il commencerait d’abord par Evans… Non, Lily… Maman… Il poursuivrait avec James, puis Sirius, Remus et enfin Marlène. Chacun méritait des adieux. « Oui, qu’importe ce qui nous a mené à ce qu’il arrive aujourd’hui, chacun mérite la vérité… En quelque sorte. » Inspirant profondément, Harry s’approcha de Lily, lui prit les mains et l’observa en silence. Il n’avait jamais remarqué cette petite fossette au niveau de sa pommette droite, ni même les taches de rousseur qui parsemaient ses joues. Il aurait tant voulu pouvoir l’admirer mais la vie avait choisi une autre voie pour lui. Harry finit par la prendre dans ses bras, juste un instant, et il s’écarta. Il ne voulait pas se faire éjecter alors il l’avait éloigné avant que quoique ce soit n’arrive. Il posa ensuite son regard sur James et fit un mouvement dans sa direction avant de reculer. James lui en voulait et Harry ne voulait pas se prendre un poing en pleine tête.

| Lily, je t’aime autant que je te déteste. Tu étais tout pour moi et puis tu m’as rejeté. Quand j’ai voulu savoir ce qui te tourmentait, tu m’as écarté. James n’était pas là et j’avais le sentiment que c’était à moi de te protéger en son absence… Mais tu m’as évincé, tu m’as répondu platement par hibou que ce n’était pas mes affaires. Je ne sais pas pourquoi tu m’as éliminé ainsi du jour au lendemain. Peut-être est-ce le bébé ? Après tout, il est là alors tu n’as plus besoin de ce grand garçon dont tu ne connais rien et que tu n’as pas porté. Pas toi. Je te déteste mais j’aime ma mère. J’aime celle qui a sacrifié sa vie pour me sauver mais… Ce n’est pas toi. Toi, tu m’as trahi, blessé, jeté. | Harry reprit sa respiration avant de poursuivre | James, tu as tout à fait le droit de me haïr. Je ferai pareil à ta place. Sache juste que ces visions n’étaient pas les miennes. Mes paroles, en revanche, étaient sincères. Je ne reviendrai pas sur ce que j’ai dit. Je les ai vus, dans la salle commune. Mais soit, tu ne veux pas me croire alors je ne poursuivrai pas. Je ne changerai pas non plus d’opinion, qu’importe ton attitude. Je veillerai sur toi, d’aussi loin qu’il le faudra. Tu m’as détesté et finalement, regarde, tu me détestes toujours. Je suppose que bébé m’a remplacé dans ton cœur avant même que je ne m’en rende compte. Après tout, je ne suis qu’un gamin perdu qui a traversé le temps pour toi. Je ne suis rien de plus qu’un camarade de place… Je ne t’en veux pas, ça me déçoit, c’est tout. Je pourrai te haïr de la même manière qu’Evans mais va savoir pourquoi, je n’y arrive pas. Sans doute parce que la nuit, je ne cauchemarde pas en te voyant m’abandonner comme elle le fait. | Harry abandonna ses parents et se retourna vers Sirius, Remus et Marlène avant de poursuivre. | Sirius, tu étais tout pour moi. Un ami, un frère, une sorte de père aussi. Tu as été le premier à m’accepter pour ce que j’étais, sans poser de questions. Tu as été mon univers pendant tout un temps et quand je t’ai vu avec Evans, tout s’est écroulé. J’aurais voulu comprendre, j’avais espéré que tu me parles, me dise pourquoi. Je m’en serai foutu si tu avais couché avec elle, si seulement tu ne m’avais pas rejeté en me disant que j’étais un gamin con et arrogant. Mais non… Mais voilà, tu n’as pas voulu comprendre… Tiens, voici les clefs de l’appartement, tu peux y retourner quand tu le veux. Je n’en aurai plus l’utilité désormais. Remus, on n’a jamais été aussi proche que je ne l’aurai souhaité. Pourtant, tu as toujours été très important à mes yeux. Savais-tu que j’avais étudié la transformation en animagus ? J’aurai aimé être plus proche de toi, pouvoir t’épauler quand tu… Enfin, revenir sur le passé ne servira à rien. C’est sans doute mieux ainsi, l’absence sera sans doute moins perturbante. Quant à toi Marlène, tu ne peux pas imaginer à quel point tu as été importante pour moi. D’abord en tant que simple amie puis progressivement en substitution pour cette femme qui m’a trahi. Toujours à m’écouter, toujours là pour moi… J’ai tenté de te parler de mes tracas mais je suppose que je ne me suis pas pris comme il faut. Comme pour Remus, l’absence sera peut-être moins douloureuse, qui sait ? | Offrant un fin sourire, Harry reprit la parole pour la dernière fois. | Adieu. Je sais très bien que vous ne me mêlerez plus de façon volontaire à votre vie mais… Je resterai là. Après tout, je n’ai jamais dit que je ferai pareil. |

Sur ces derniers mots, Harry tourna les talons et quitta ce qui avait été son monde. Pour toujours. « Les adieux ne sont pas ma tasse de thé. » Pourtant, il le fallait. Toutes traces de larmes avaient disparu. Harry avançait avec dignité, fierté, parce que même si tous le refusaient, il était et resterait toujours un Potter. Fier comme son père. Digne comme sa mère. Le jeune Auror remonta lentement le couloir et finit par quitter la salle sans un regard. L’histoire est tel un livre, on tourne une page et on en découvre une autre. Sans jamais revenir en arrière… Harry scruta les environs et finit par apercevoir Lyra en compagnie de Sephora. Il aurait préféré qu’elle soit seule mais tant pis, il ferait avec. Elle était la dernière personne à qui il devait des explications. « Des adieux comme il se doit. » Elle était celle qu’il aurait le plus de mal à abandonner. « Mais il le faut. » Inspirant profondément, le jeune homme s’avança d’un pas décidé. On aurait pu penser qu’il était empli d’assurance mais la manière dont il triturait ce pauvre bracelet qu’il portait au poignet gauche prouvait le contraire. « Ton premier cadeau… » Harry finit par arriver à hauteur des deux femmes et s’agenouilla près de Lyra. Il ignora Sephora, de toute façon, il était trop tard pour rattraper ses erreurs. « Il y a des fautes qui ne se pardonnent pas. »

| Lyra, je… | Harry défit le bracelet, prit la main de la jeune moldave et le déposa au creux de sa paume. | Je ne le mérite pas… Je ne te demande pas de me pardonner, ni même de comprendre ce qui a bien pu se passer. Tout simplement parce qu’il y a des erreurs qui ne se pardonnent pas. Toutefois, je ne veux pas partir sur des non-dits. J’ai déjà commis cette erreur auprès d’une autre jeune femme et avec le recul, je comprends à quel point cela peut faire mal. Tu mérites plus que cela… Par où commencer ? Sans doute par le début me diras-tu, n’est-ce pas ? Alors voilà, sache que… Je connaissais James avant d’arriver à Poudlard. Nous n’étions pas amis, non, il ne me connaissait pas. Disons que… j’avais entendu parler de lui ? Ce n’est pas tout à fait la vérité mais… C’est le mieux que je puisse t’offrir. T’avouer tout serait trop risqué. Pour toi. Pour Sephora. Mon passé est plus sombre que ce que vous ne pouvez l’imaginer alors je mettrai sous silence certaines parties, histoire que cela ne vous soit pas préjudiciable. Je le connaissais donc et… Il était important, en un sens. Il était un peu « une bouée » pour m’empêcher de couler. Seulement je ne le lui disais pas, il n’aurait pas compris, pas plus que tu n’as du comprendre aujourd’hui. Avec le temps, j’ai fini par le côtoyer et… Oui, James est important pour moi. Mais pas dans le sens où tu l’imagines. Il est un peu comme le frère que je n’aurai jamais. Je suis orphelin. Mes parents n’ont jamais eu l’occasion de me donner une famille et il était ce qui s’en rapprochait le plus. Lui, Lily et Sirius. Alors quand j’ai vu Lily et Sirius ensemble, j’ai craqué. Je n’ai pas supporté qu’on lui fasse du mal. Sans doute de la même manière que tu n’aurais pas aimé qu’on fasse du mal à ton frère. J’ai sans doute agi comme un imbécile aujourd’hui mais je ne regrette rien. J’ai tenté de lui ouvrir les yeux, j’ai échoué. |

Harry s’arrêta soudainement. Tout était si compliqué et pourtant si limpide dans sa tête. Il savait ce qu’il devait dire mais les mots lui manquaient. Tout finissait par se bousculer dans sa tête, sortant en tous sens et donnant finalement des explications branlantes, sans queue ni tête. Il sentait que sa voix le trahissait, elle l’abandonnait, elle tremblait. Ses mains aussi tremblaient et Harry abandonna la main de la jeune femme pour éviter qu’elle ne s’en aperçoive. Où tout du moins, il l’espérait. « Tu n’as pas besoin de jouer les héros devant elles. Elles ont été, d’une façon ou d’une autre, celles qui t’ont permis de raccrocher avec la vie. » Les larmes coulèrent sur ses joues et Harry ne les empêcha pas de perler le long de ses joues. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, il aurait voulu demander pardon à Sephora, mais il était paralysé. Il n’arrivait plus à avancer… Il stagnait et il fallait qu’il finisse ce qu’il avait commencé car sa conviction commençait doucement à s’effriter. « Pourtant, il le faut, aussi douloureux soit-il. » Oui, il le devait alors il allait garder courage. Il allait terminer ses explications, il lui devait bien cela. Après… Après… « Oui, après, tout sera fini. »

| Je t’aime Lyra. Sincèrement. Mais je ne peux pas… Je… C’est l’heure des adieux. Je suppose que finalement, ce n’est pas plus mal que tout ceci finisse ainsi. Au moins, tu me détesteras et cela me fera moins souffrir de partir, de te quitter, de t’abandonner. J’ai des choses à faire, des promesses à tenir. Te souviens-tu de cette soirée près du lac ? Ne t’avais-je pas dit que cela n’avait pas d’importance si nous n’étions jamais ensemble ? Je t’offrirai un monde meilleur, sans tracas. Je me battrai pour ce monde meilleur que je veux t’offrir car même si tu évolues dans un monde en paix sans moi, je serai heureux. Je te saurai saine et sauve, je te verrai sourire et c’est tout ce dont j’aurai besoin. Je t’avais dit quelque chose comme cela et je le pense toujours. Je ne suis pas celui qu’il te faut, tout simplement parce que je vais mener des combats que moi seul peut mener. Si je t’embarquais avec moi là-dedans et que quelque chose t’arrivait, jamais je ne me le pardonnerai. Je t’aime Lyra. Plus que quiconque et si ma mort peut t’amener à vivre dans un monde en paix, je prendrai le risque sans hésiter. Je t’aime mon bel aigle, je t’aimerai toujours. Moi, je n’étais rien mais voilà qu’aujourd’hui, je me fais le gardien de ton avenir car je t’aime à en mourir. Adieu belle Lyra. Je t’aime, n’en doutes pas. |

Harry essuya ses dernières larmes et finit par se relever. Il quitta la jeune aigle du regard et posa ses yeux sur Sephora. Il aurait dû s’excuser mais… C’était trop tard et il… Pour une fois, dans sa vie, il ferait preuve de couardise. Alors il la regarda, lui offrit un pâle sourire et s’en alla. Une autre page de son histoire se tournait et Harry poursuivrait, malgré tout, son chemin. La douleur lancinait dans sa poitrine, la séparation était tellement difficile. « Mais c’est pour un mieux. » Avançant fièrement, Harry s’éloigna du bâtiment sans un regard. Il resterait fort et se battrait jusqu’à la fin. Mais seul car c’était son destin. Après tout, il n’appartenait pas à cette époque, il était un intrus dans les couloirs du temps. Il fallait mieux s’éclipser de leurs vies avant que tout ceci prenne des proportions qu’il ne saurait plus gérer. Le jeune homme s’arrêta soudainement. Il abandonnait famille, amis, la femme de sa vie, métier, tout. Il avait laissé un mot à Dumbledore pour lui expliquer. Bref, concis. « Je quitte l’Ordre. Je n’abandonne pas le combat mais je prends une autre voie. » Voldemort était son ennemi, celui qui avait pourri sa vie, jamais il n’abandonnerait la lutte tant que l’autre survivrait. Mais ce combat, désormais, il le ferait seul. Ainsi soit-il… Et c’est sur cette dernière pensée qu’Harry Over transplanna.

Je ne savais plus que faire, plus que dire. Tout le monde parlait et moi je restais là, incapable de prononcer la moindre phrase, de trouver les mots qui réconforteraient James, Lily, qui rétabliraient cette situation. Je ne savais plus que penser, je haïssais Harry, c'était la seule certitude que j'avais. Je le haïssais pour avoir foutu ce qui devait être le plus beau jour de James en l'air, je le haïssais pour m'avoir trahi de la sorte, je le haïssais et pourtant ... Pourtant savoir qu'il avait si peu de considération pour moi, savoir qu'il me faisait si peu confiance au point de croire réellement que j'avais pu coucher avec Lily me faisait mal, un mal de chien - c'est le cas de le dire ... Mais je n'avais plus envie de penser à Harry, j'avais seulement envie de le rayer de ma vie, après tout ce qu'il avait fait. Car après tout, il était la principale source de dispute entre moi et Lily, la principale source de conflit dans notre groupe. Mais en même temps, j'adorais Harry. Enfin, j'avais adoré Harry, je m'étais habitué à sa présence, je ... Je n'avais pas envie de lui dire au revoir, pas au Harry que j'avais connu, celui auquel je m'étais attaché. Mais ce Harry là, celui qui mentait, qui foutait notre vie en l'air, j'avais envie qu'il disparaisse. J'avais envie de le tuer.

Il y avait eu James, Remus. Et puis, maintenant, c'était à Lily de parler de nouveau, pour reprocher à James ses précédentes paroles. Merlin, mais ce n'était pas le moment du grand déballage ! Qu'ils règlent leurs comptes plus tard les amoureux, on était de toute façon tous certains qu'ils allaient se marier un jour, autant que cela soit aujourd'hui, non ? J'avais envie de les secouer comme des saule cogneur et de leur rappeler qu'ils s'aimaient, et que c'était quand même le plus important dans l'histoire. Que l'intervention d'un abruti de gamin ne changerait rien, même si c'était leur fils. Que si James me croyait et croyait Lily, alors je ne voyais plus rien qui retenait ce fichu mage marieur d'unir mes deux amis, et qu'on ait enfin un peu la paix.

Et moi qui n'arrivais toujours pas à ouvrir la bouche. J'avais envie de parler, envie de leur montrer la voie à suivre, et pourtant j'étais intimement convaincu que mon intervention ne ferait qu'envenimer les choses, d'une manière ou d'une autre. Je me taisais donc, attendant, espérant, tandis que tout le monde arrivait à déverser quelques paroles de réconfort et d'encouragement. James parla de nouveau, et je sentais la situation empirer. Mais cela pouvait-il vraiment être pire qu'à présent ? Si la réponse qui s'imposait était non, je n'étais pas au bout de mes surprises ...

Harry. Harry, qui aurait dû se faire oublier, partir, pour ne revenir que bien, bien plus tard, pour s'excuser ou je ne sais quoi encore, s'avança vers Lily. Il la prit dans ses bras un quart de seconde avant de se reculer précipitamment, comme s'il avait peur qu'elle ne le repousse - ce qui était compréhensible. Puis il lui murmura un long discours, long discours dont j'interceptai quelques phrases et qui me firent un pincement au coeur. Harry ... qu'est-ce qu'il fabriquait ? Pourquoi avais-je la désagréable impression que ses paroles sonnaient comme des adieux ?
Après Lily, ce fut vers James que Harry se tourna, et toute la colère que j'avais accumulé envers lui menaça de sortir lorsqu'il dit à mon frère qu'il ne revenait pas sur ce qu'il avait déclaré, qu'il pensait toujours qu'il s'était passé quelque chose entre Lily et moi. Je me retins difficilement quand le gosse se tourna vers moi.

| Sirius, tu étais tout pour moi. Un ami, un frère, une sorte de père aussi. Tu as été le premier à m’accepter pour ce que j’étais, sans poser de questions. Tu as été mon univers pendant tout un temps et quand je t’ai vu avec Evans, tout s’est écroulé. |

Je ... P*tain ! Qu'est-ce qu'il faisait là ? Il voulait nous faire culpabiliser avant de se barrer comme un voleur ou quoi ? Les paroles de Harry créèrent comme une boule au creux de mon ventre et alors qu'il se tournait vers Remus, je murmurais, ne sachant pas vraiment si je voulais qu'il m'entende ou pas ...

»» P*tain, mais tu ne peux pas envisager une seule seconde t'être trompé ?! Tu dis que j'étais tout pour toi, mais tu me fais donc si peu confiance que tu ne me crois pas quand je te jure que je n'ai pas trahi James, que je n'ai pas fais ce dont tu m'accuses ! Je m'en fous de tes belles paroles, Harry, je peux juste pas supporter ce que t'as fait parce que je te faisais confiance !

Je n'étais pas certain qu'il m'ait entendu, et si c'est le cas, il n'avait pas fait gaffe à mes paroles, ou s'en fichait complètement. Dans tous les cas, je ne supportai pas les adieux de Harry. Je trouvai son comportement lâche, disparaitre ainsi ? Après avoir tout fait pour ruiner le mariage de Lily et James ? J'avais récupéré les clés de l'appartement avec la certitude que je n'y mettrai plus jamais les pieds. C'était peut-être un caprice, après tout, je n'avais pas tant d'argent que cela et le vendre pour en acheter ou en louer un autre relevait sans doute de la folie. Pourtant, je n'avais aucune envie d'y retourner.

Je suivis Harry des yeux pendant qu'il quittait la mairie ... Puis je me tournai vers Lily, vers James. Je devais l'oublier, glisser Harry dans un coin de ma tête jusqu'à ce que cette journée soit terminée. J'aurais ensuite tout le loisir d'y repenser. Je pensais bien que l'intervention de Harry avait dû chambouler James et Lily, pourtant, pour eux non plus, ce n'était pas le moment d'y penser.

»» James, Lily ... C'est pas le moment de penser à Harry. Pas aujourd'hui. Demain, vous pourrez vous en occuper si vous le souhaitez, mais aujourd'hui c'est votre journée, et je crois que tout le monde dans cette pièce attend que vous fassiez un choix. Je suis sans doute l'une des personnes qui vous connaît le mieux ici, et je sais que ce n'est pas à moi, ni à personne d'autre de vous dire quoi faire. Je veux juste vous dire quelque chose.
Je n'ai jamais vu personne d'aussi opposé et pourtant d'aussi bien assorti que vous deux. Je n'ai jamais vu personne d'aussi déterminé que James quand il essayait de te convaincre de sortir avec lui, Lily, et je peux te dire qu'il n'y avait pas plus malheureux que lui à chaque fois que tu le rejetais après l'une de ses demandes farfelues. Jamais personne n'a été plus heureux que lui le jour où il m'a appris que vous étiez fiancés, et je peux t'assurer que l'idée d'être père de ton enfant bientôt le rend complètement fou. Depuis toujours, et avant même que vous ne sortiez ensembles, vous étiez le couple le plus populaire de Poudlard, et ce n'est pas pour rien. Quand vous êtes ensembles se dégage autour de vous une sorte de ... d'halo de bien-être, de bonheur et quiconque vous regarde une seule seconde ne peut qu'être persuadé que vous êtes fait l'un pour l'autre. Ceux qui ne s'en rendent pas compte dans cette salle sont aveugles, ou idiots. Pour ma part, la seule certitude que j'ai en cet instant, c'est que vous marier est la meilleure chose que vous pourriez faire, mais qu'au fond, ça ne change pas grand chose. Parce que vous êtes James et Lily, Lily et James, et que vous ayez la même alliance à votre doigt ou pas, que vous portiez le même nom ou pas, vos deux personnes sont indissociables l'une de l'autre.

Je me tus enfin, avant de poser ma main sur l'épaule de James, et de fixer Lily, attendant leur réaction à tous les deux.

Les minutes étaient longues et je n’avais qu’une envie désormais c’était de rentrer. Cette envie tiraillante, ma tête contre l’épaule de Sephora, mes larmes coulaient. Je ne savais même plus ce que je devais penser. Un imbécile, un abruti, pire que ça, même les insultes en moldave ne venaient plus pour dire à quel point j’étais blessée, et ce n’était que le début. Je ne savais plus vraiment quoi penser, je pensais que tout irait bien et une nouvelle fois je m’étais trompée. Pour changer, encore et toujours. BORDEL tout ne pouvait pas être aussi simple, comme avant. En Moldavie, j’avais mes petits copains, j’allais et je venais, tout allait bien, tout semblait bien aller. On n’était pas amoureux, tout était bien, on se disputait, on rigolait. Dans le village, on jouait, on riait entre filles, on dansait aux fêtes, et aux bals. Bref, tout n’était qu’insouciance, depuis que j’étais en Angleterre, j’avais l’impression que l’enfance m’avait été prise en même temps que mon innocence, ma maison et mes deux parents. On perdait tout, et j’étais la seule qui tentais de revivre, et pourtant j’étais celle qui était le plus touchée par ces départs, ces idioties, j’en pouvais plus. Oui, j’étais une adolescente en fin d’adolescence, mais en ce moment, j’avais l’impression que tout le monde voulait me briser. La volonté de leur part ? J’en avais aucune idée, j’avais juste besoin d’un retour à l’innocence pour me donner une nouvelle bouffée d’air frais. Comment se pouvait-il que tout tombe en l’air comme ça, que tout s’effondre, depuis septembre je tentais de garder la tête haute, je me disais qu’il était encore là, et maintenant que mon petit ami me larguait de manière plus ou moins honnête devant toute une assemblée, je me sentais anéantie. Je n’étais pas du genre à craquer, j’étais fragile peut être mais depuis la mort de mes parents je gardais pour moi, je restais secrète, ça avait été le mot de trop, l’émotion de trop. P*tin j’étais encore qu’une gamine. Et là c’était trop, et pourtant ce n’était rien comparé au reste, comparé à ce que j’allais me prendre d’ici quelques minutes. Je ne pensais même plus à James ou à Lily, j’espérais secrètement que tout s’arrange peut être pour eux, je ne les portais peut être pas dans mon cœur mais bon, gâcher le mariage de deux amis, ce n’était pas l’idéal et sur ça je n’étais pas du tout d’accord avec Harry. Pas du tout.

Et soudain, il arriva, mes premiers mots furent en russe avec une fusion entre imbécile, idiot et va te faire voir, mais rapidement il me prit les mains en m’empêchant d’en placer une pour faire son discours. Je baissais les yeux, j’avais beau avoir ses mains dans les miennes, il avait beau être en face de moi, je n’en avais rien à faire. Au début je ne comprenais qu’un mot sur deux, quand le manque de volonté s’y met, je perdais rapidement ma capacité à être bilingue. C’est quand il remit mon bracelet dans ma main, bracelet auquel je tenais particulièrement. Je lui avais donné ce bracelet, il portait chance, je crois que jusque maintenant il avait plus ou moins bien marché. Disons que j’étais en vie. C’était un peu de chance et de magie, et je supposais que ma mère y ait glissé des petits sortilèges disons qu’au moins j’aurais ça. Je lui avais interdit de me le rendre, je lui avais interdit dans ma lettre que je lui avais envoyé au mois d’avril ou de mars je ne sais plus. Pas de le pardonner ? Il était sérieux, parce qu’il croit que là j’étais en mesure de le pardonner, à moins qu’il est une bonne excuse. J’avais beau l’aimé beaucoup trop à mon goût, du moins c’était le premier anglais à qui je tenais autant et avec qui je n’avais pas couché pour l’avoir. Je restais les yeux fermés, refusant de le garder, mais en maintenant ce contact avec ses mains. Pour le rendre réel, j’avais tellement l’impression qu’après ça je ne le reverrais plus. Mais dans le sens plus du tout, son ton était à la fois sincère mais solennel, ça ne ressemblait pas à des excuses, c’était plutôt des explications doublées d’un au revoir, d’un adieu, je ne savais pas. Son lien avec James qui était pour autant pour moi, très inexplicable, la famille qu’il n’avait jamais eu. Orphelin, oui. Je savais ce qu’on pouvait ressentir, j’avais eu la chance d’avoir encore ma sœur et mon frère, même si aujourd’hui je me retrouvais plus seule que jamais. Une famille quand on perd tous ses proches, je comprenais d’une certaine manière, et c’est à ce moment que je relevais la tête. Les mots ne venaient pas, et pourtant… Même si ce n’était pas les excuses que je pouvais lui adresser, je ne savais pas je voulais lui dire que je l’aimais, que je tenais à lui, que je ne voulais pas le laisser partir. Son échec, tout semblait à la fois s’éclairait mais aussi être une grande enigme, grande comme le monde. J’avais l’impression de comprendre mais aussi la sensation qu’il ne me disait pas tout comme il me l’avait dit, mais d’une autre façon de façon plutôt détournée. Je ne savais comment expliquer comment ça se pouvait. J’étais un peu perdue, et quand le silence s’installa, j’essayais de dire quelque chose. Mais les mots en anglais ne venaient plus. Tout ce que je voulais dire, je ne pouvais pas l’exprimer autrement qu’en moldave, alors autant me taire. Je sentis qu’il tremblait. Je n’avais pas envie qu’il reprenne la parole, je sentais que tout cela allait mal se passer. Le lien rompu, j’avais déjà l’impression qu’il s’éloignait et avant même qu’il me déclare tout ce qu’il avait sur le cœur, les larmes commençaient à couler, comme si je sentais que quelque chose était en train de me dire « Ca va mal se passer. Tu le perds. » Cette petite voix de conscience qui m’empêchait de penser seule maintenant. Et ses paroles furent à la fois, les plus belles, mais aussi celle que j’aurai préféré jamais attendre pour le garder à tout jamais.

Je ne voulais pas qu’il parte, qu’il m’abandonne, je préférais partir avec lui, je ne savais pas, mais j’étais immobile en faisant non de ma tête. Je ne voulais pas, les mots ne venaient pas, je pensais juste en moldave, j’avais envie de lui dire tant de choses. Les larmes coulaient plus que trop sur mes joues. J’étais touchée par ce qu’il me dit, il m’aimait j’étais rassurée, mais à quoi bon évoluer dans un monde où il n’y est pas. Pourquoi tout le monde souhaitait me voir en sécurité mais ne pas me laisser vivre ma vie. Pourquoi il pensait que je pouvais évoluer sans eux, ils étaient une partie de moi, lui, Torben, Hannah. J’avais l’impression que toutes les personnes autour de moi partaient pour offrir un monde meilleur, mais finalement. J’avais peur qu’elle me l’offre vraiment mais qu’elle ne revienne jamais. Torben avait disparu dans ses idéaux de vengeance, Harry partait également pour le vaincre. Mon Dieu, mais pourquoi fallait-il que ce soit sur moi encore une fois que ça tombe. Je ne voulais pas, et quand il se relevait je tentais d’attraper sa main, mes gestes étaient maladroits, je l’effleurais doucement. Je le vis s’éloigner, je me relevais pour dire ces quelques mots en anglais maladroit :

« Je t’en prie Harry. Je t’aime, reviens moi, ne m’abandonnes pas, je ne veux pas te perdre, pas toi, je ne pourrais pas avoir ce monde meilleur si les personnes que j’aime n’y sont pas. Je t’aime, me laisse pas seule, où que tu sois, je penserais à toi, car tu m’as ouvert les yeux sur des choses que j’ignorais. Je tiens à toi… Plus que je ne veux bien le croire, mes mots sont maladroits, mes sanglots sont trop présents pour que je puisse tout dire, mais je t’ai… »

Je ne pus finir ma phrase qu’il avait transplané. Toujours contre mon mur, je me laissais glisser, blâmant le ciel en moldave. Maudissant tous ceux qui étaient en train de me quitter, ignorant Sephora quelques instants, je savais qu’elle était là. Les sanglots étaient des larmes de douleur, de perte, et j’étais totalement perdue pour le coup. Je ne savais plus, je ne savais plus si j’étais en mesure d’avancer. Je ne voulais plus quitter l’Angleterre parce que si Harry revenait il ne reviendrait pas en Moldavie, et il allait revenir, je le savais. Parce qu’un monde meilleur sans lui n’était pas possible. J’avais plus envie de rien, je ne voulais plus continuer, je restais là, regardant le ciel, les yeux remplis de larmes. Je ne voulais plus rien, j’étais amorphe, juste bonne à pleurer. J’avais une haine inimaginable pour ce monde des Ténèbres que j’avais rejoins. Tapant du point sur le sol, et je sentis la douleur dans ma main, j’avais encore son bracelet. J’avais son collier aussi autour du cou qui me protégerait. Je ne voulais pas le perdre, maintenant, je ne savais plus où j’en étais. Torben avait disparu pendant l’été et maintenant c’était lui, c’était Harry qui partait en me laissant plus que jamais seule. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas. Tournant mes yeux remplis de larmes vers Sephora, j’avais envie qu’elle me dise que ce n’était qu’un mauvais rêve et avant qu’elle ne dise un mot je dis :

« Pourquoi ? Je suis vraiment trop stupide pour tomber amoureuse, ou pour tenir à des gens qui ne font que s’enfuir. Je ne sais plus où j’en suis Sephora, je ne sais pas. Je ne veux plus rien, je demandais qu’une chose en venant ici en Angleterre que tout aille bien, et c’est limite pire qu’en Moldavie. Pourquoi les gens partent ? Torben qui a disparu, Hannah qui est aux États-Unis et maintenant Harry qui part on ne sait où. Pourquoi tous les gens auxquels je tiens semblent partir, fuir ailleurs, ou chercher quelque chose plus loin. Je ne sais pas. Bordel, pourquoi je l’aime ? Non en fait cette question n’a pas de sens. Pourquoi faut-il que les personnes que j’aime partent, ou disparaissent ? Ils ne comprennent pas que j’ai besoin d’eux ? J’ai l’impression de tout perdre, alors que je ne veux pas. Oh que j’aimerais retourner à cette époque où tout était si simple, où l’on s’amusait avec des morceaux de bois au village. Oh que j’aimerais retourner à l’enfance, quitter ces ténèbres où j’ai l’impression de m’enfoncer et de ne plus voir la lumière. J’en peux plus, je craque Sephora, je craque. »

Il fallait l'avouer, je n'avais pas grand chose à faire dans ce mariage. Je n'étais pas une proche de la famille, loin de là. C'était même plutôt le contraire. Mes rapports avec Lily étaient plus que tendus, et après ce que j'avais fait, cela m'étonnerait fortement qu'elle reconsidère mon cas. Je m'étais tout de même invitée à la fête qui aurait dû être la plus inoubliable de toute sa vie ( bon, là, cela tournait plutôt mal, même très mal ), et j'avais même osé répondre à l'autre abruti. Je n'avais pu m'empêcher de venir apporter mon petit grain de sel. C'était dans ma nature. Je ne pouvais ignorer la détresse de Lyra. Nous n'étions pas vraiment amies à proprement parlé. En fait, j'ignorais la réelle nature de notre relation, mais la voir comme cela, ça m'avait fait de la peine. Cela m'avait rappelé lorsqu'Harry aussi, dans un sens, m'avait quitté. Ce n'était pas pareil, l'histoire de la petite Serdaigle était bien plus triste, bien plus horrible, bien plus affligeante. Comment avait-il pu lui faire cela ? Je n'arrivais pas à réaliser, ni même à comprendre ce qui avait bien pu se passer. C'était trop tordu, c'était trop bizarre. Rien ne s'était passé comme prévu. Pourquoi fallait-il toujours que ce soit les gens biens qui devaient en pâtir ? Lyra, James ? C'était injuste, profondément injuste. Ils ne méritaient certainement pas cela. Entre l'Aigle et moi, c'était plutôt explosif, mais au fond de moi, je savais que c'était quelqu'un de totalement fiable. James ? C'était encore pire. Si un jour, je devais me tourner vers quelqu'un de confiance, James en ferait certainement partie.

Personnellement, j'étais accablée. J'étais blessée alors que je n'étais en rien concernée. Pourtant, je ressentais la peine de Lyra comme si c'était la mienne. Je savais qu'elle aurait préférée voir quelqu'un d'autres, Harry ou même certaines personnes avec lesquelles elle trainait habituellement à Poudlard. Pas de chance, c'était moi qu'elle allait devoir supporter. Je craignais que ma présence ne la gène plus qu'autre chose. Ses larmes étaient teintées d'un désespoir hors norme, et cela me fit énormément de peine de la voir comme cela. Je regrettais d'être venue à ce mariage. Je regrettais d'avoir eu avec Hécube cette idée si saugrenue. Je regrettais d'avoir demander à Remus de nous couvrir, je regrettais tout. J'aurais mieux fait de rester sur Clacton, de passer du temps avec ma famille, avec Christopher, au lieu d'être ici, à subir les mots incompréhensibles et dures à avaler d'Harry Over, ce traître qui faisait souffrir la jeune Moldave. C'était horrible. Je laissai Lyra parler sans vraiment essayer de lui remonter le moral. Je la serrai fort contre moi-même, tentant de lui transmettre un peu de réconfort, mais c'était tout bonnement impossible. Je savais ce qu'elle devait ressentir, enfin, un peu. J'allais ouvrir la bouche lorsque celui que je n'avais pas du tout envie de voir pointa le bout de son nez. Je soupirai, et il ne m'adressa pas un seul regard. Il commença à expliquer certaines choses, et soudainement, je me sentis de trop. Façon, j'étais toujours de trop. J'étais de trop dans ce mariage, j'étais de trop dans la vie de Sirius, et là, j'étais de trop dans ce semblant d'explication. Ces mots là ne me concernaient pas, mais je n'arrivai plus à me lever, j'étais scotchée au sol, écoutant sa voix qui m'avait charmé durant quelques semaines.

Lorsqu'il eut finit, il me jeta un regard. Je vis dans ses yeux tous les regrets qu'il n'osait exprimer. C'était trop tard de toute manière, car toutes les excuses du monde n'auraient rien changé à ce qu'il m'avait fait, à ce qu'il avait fait à Lyra. Je le détestais. À cet instant précis, j'avais envie de le taper. Lui montrer à quel point il nous avait blessé. Mais je n'en avais pas la force, ni le courage. J'étais faible dans ce combat perdu d'avance. Je le regardai s'éloigner sans rien dire, mais Lyra, elle, ne put s'y résoudre. Ses mots me donnèrent envie de pleurer à moi aussi. D'extérioriser ma douleur en même tant que la sienne. Je n'avais jamais été aussi proche d'elle qu'à cet instant. J'eus l'impression que mes yeux sortirent de leurs orbites quand je vis Harry transplaner, et je sentis la déchirure qui animait Lyra. Comment osait-il lui faire ça ? Il l'aimait, elle l'aimait, mais il partait quand même ? Cela ramenait en moi des sentiments refoulés. Je ne voulais plus aimer moi non plus. À quoi cela servait-il ? Même James et Lily, qui pourtant avaient l'air d'être le couple parfait, se déchiraient eux-aussi. Est-il possible d'être heureux ? Je n'en avais pas l'impression.

L'esprit de Lyra semblait être ailleurs, elle s'exprimait d'ailleurs dans sa langue natale, et je n'osai intervenir, de peur de le brusquer. Je ne savais pas quoi faire. Elle se tourna vers moi, ses yeux brillants de larmes qui ne voulaient pas tarir, elle me dit qu'elle n'en pouvait plus, qu'elle craquait, et je la comprenais. Comment pouvait-elle bien vivre après cela ? Tout lui tomber dessus sans qu'elle n'ait rien demandé. La pauvre, j'avais envie de la serrer fort contre moi, et finalement, c'est ce que je fis. Je lui murmurai alors ces mots :

« Je sais qu'il reviendra, c'est certain. Il t'aime, il te l'a dit, il ne peut te laisser ainsi... Il faut avoir confiance en l'avenir, Lyra. Il faut tenir jusqu'à son retour. Je ne dis pas que cela va être facile, car ça va être loin de l'être, mais il faut que tu survives à ça. Je serais là moi, si tu veux parler, il n'y a pas de soucis, je te soutiendrais tant que tu le veux. Tu te dois d'être forte.

Spoiler:

• Contexte ᴥ
  30 septembre 1978, Godric Hollow. Beaucoup de mariages se sont déroulés dans cette pièce, que qu’ils soient sorciers ou moldus. Pourtant, malgré le nombre innombrable de ces derniers, jamais encore aucun ne s’est déroulé comme celui de James Potter et de Lily Evans. Pour sûr, il restera unique dans les annales et tout le monde s’en souviendra. Avec l’intervention du futur enfant du couple, une division s’est opérée au sein même des invités. Certains se sont levés et s’en sont allés de la pièce après que la fiancée du riche héritier est refusée de se justifier devant qui que ce soit, pas même de celui qu’elle comptait prendre pour époux. Quand à ce dernier il s’est expliqué dans un murmure que personne ne put saisir avec son fils qui vint d’entacher un jour qui aurait du être le plus beau de sa vie. Une sorte de malaise règne dans la pièce, et ne semble pas prendre fin. Chacun intervient et rajoute son grain de sel. Le marieur s'est même éclipsé pour aller s'asseoir un peu plus loin, ne servant à rien et commençant à avoir mal aux pieds
  
  
• Ordre de passage ᴥ
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Jamais personne n’aurait pu s’imaginer pire cérémonie. Même l’agent de la mairie chargé de nous unir avait fini par baisser les bras et aller s’asseoir un peu plus bas. En même temps, je ne pouvais pas le blâmer. Avec tout ce qui se passait. Moi-même j’avais du mal à tout suivre, et je ne savais pas si j’avais envie de continuer à essayer de suivre, de passer outre toutes ses personnes, toutes ses choses s’évertuant à gâcher cette journée qui s’annonçait pourtant si bien. J’aurais tout donné, quitte à me damner pour que ma mère soit là. Elle, elle aurait su quoi faire. Elle, elle n’aurait jamais laissé les choses prendre une telle tournure. Elle aurait remis tout ce petit monde à sa place et faire reprendre la cérémonie comme si rien ne s’était passé. Mais elle n’était pas là, et je me sentais bien seule, sans figure sur laquelle m’appuyer, sur laquelle compter. J’avais besoin de faire le point et pour cela je devais tout reprendre depuis le début. A commencer par l’intervention inattendue de Evey. La gryffondorienne était une jeune femme que j’appréciais beaucoup. Nous n’avions jamais vraiment eu l’occasion ni le temps d’approfondir notre relation, mais elle me restait on ne peut plus sympathique, un visage amical réconfortant. Elle s’était approchée de nous, et avait ramassé le voile que j’avais jeté par terre en dépit et de peine. Elle avait fini par me le tendre après un discours sur James et moi. Je ne m’attendais pas à ce dernier, ça c’est sûr. Elle toujours discrète en temps normal, qui n’avait jamais vraiment manifesté pareilles paroles avant. Je ne pensais pas qu’elle avait une telle vision de nous, et quelque part, cela me réconforter. J’avais besoin quelque part de savoir qu’il y avait d’autres personnes qui y croyaient, qu’ils n’étaient pas tous contre cette union, que nous ne faisions pas la plus grande erreur de notre vie. Je la remerciais silencieusement, d’un simple sourire qui pourtant en disant long.

Mon regard se tourna ensuite vers Remus. Une nouvelle fois j’étais étonnée, étonnée que ce jeune homme pourtant si timide ne vienne prendre la parole devant tous et se prononcer. Ce n’était pas du tout son genre, mais plus celui de Sirius ou de James. J’étais émue par ses mots, un peu plus que je ne l’avais été avec Evey, parce que là, il s’agissait de Lunard naturellement, le premier maraudeur avec qui je me suis tout de suite entendue, celui que je connais depuis plus longtemps. Oui j’adore Sirius, et il est ce qui touche de plus près à un meilleur ami, mais c’est également le cas de Remus. D’une manière différente oui, mais c’était tout aussi semblable. J’étais très touchée de l’image qu’il avait de nous, même si cela me faisait peur. Si nous nous trompions, ce n’était pas seulement nos rêves qui disparaitraient, mais également les siens. Je me mordais la lèvre inférieure à cette pensée alors qu’il concluait par le fait qu’il avait toujours sur lui les alliances. Malgré tout, je n’arrivais pas dire le moindre mot. Mon cœur semblait tout serré, et dans mon ventre une boule s’était formée. J’avais envie de pleurer, mais je retenais mes larmes. Parce que je n’avais pas le droit. Parce que je ne voulais plus. Je voulais crier au monde entier de s’arrêter une journée et de me laisser être heureuse avec James, si ce dernier ne voulait pas faire demi-tour. C’était ma plus grande peur, comme je venais de lui dire. S’il me laissait… S’il me laissait aujourd’hui…

Mon regard dériva sur lui, ne pouvant pas tenir plus longtemps sans admirer les traits radoucis de son visage, ses yeux qui semblaient si… Il fit quelques pas en avant et pris le voile que m’avait tendu Evey pour jouer quelques secondes avec avant de briser le nouveau silence qui s’était installé. A ses mots, je fis un pas en avant, et ouvrit la bouche pour le contredire, mais je n’eus pas le temps. Lorsqu’il s’arrêta je refermais ma bouche pour venir de nouveau me pincer les lèvres. Parce que je ne voulais pas l’interrompre, surtout qu’il semblait chercher ses mots. Et puis… J’avais besoin d’entendre cela de sa bouche, que nous n’étions pas stupide de nous entêter, qu’il désirait toujours tenir sa promesses, qu’il m’aimait, peu importe tout ce que je n’étais pas, tout ce que je n’avais pas. Je me rendais compte également que même si nous n’avions pas la même conception de l’amour, nous nous aimons quand même comme des fous, à notre manière. Il finit par m’avouer qu’il voulait que nous nous marrions comme nous l’avons prévu, en me tendant le voile qu’il avait dans les mains.

♪ Oh Jam… ♪

Et là tout dérapa à nouveau.

J’amorçais un geste vers lui, mon regard émeraude teintée de larmes de tristesse et de joie que je retenais. Et comme une écaille de dragon dans la potion, elle débarqua comme si de rien n’était, interrompant sans aucun regret ce qui se déroulait. Pourquoi ? Pourquoi le monde avait-il décidé de se liguer une nouvelle fois contre nous ? Pourquoi personne ne pouvait se comporter comme il aurait dû le faire ? De la même manière que précédemment, je découvrais avec horreur qu’une invitée surprise avait fait son entrée et contrairement à la première qui avait suscité l’intérêt de Sirius, celle-ci se planta à côté d’Evey, - c'est à dire juste à côté de nous – et vint même lui prendre la main en lui annonçant qu’elle était une jeune femme formidable. C’était plus que je ne pouvais le supporter, et les mots de Marlène ne surent pas me calmer, pas même le contact réconfortant de ma main dans mon dos. La main claqua contre la joue de la serdaigle, retentissant dans la pièce, arrachant des cris d’étonnement dans l’assemblée. Etrangement je me sentais beaucoup mieux, moi qui pourtant étais contre la violence. En même temps, celle-ci n’avait pas été volée… Ni contrôlée. On pouvait voir la trace de ma main apparaitre sur sa joue, se faisant rouge vivace. Je la fusilais du regard, lui faisant comprendre que si elle ne déguerpissait pas très vite, je n’en resterais pas là. Je n’aimais déjà par Hécube en temps normal. Dire que je la détestais en cet instant serait un euphémisme. Je reportais toute ma frustration sur elle, qui était pour le coup le bouc émissaire de toutes ses personnes qui s’étaient manifestées contre cette union, qui avaient gâché cette journée. Je m’apprêtais à la baffer une nouvelle fois, toutefois je fus arrêtée par un boomerang.

Harry.

Cela aurait pu se passer mieux. Ses premiers mots me donnèrent un espoir brisé bien vite. Je sentais une nouvelle fois mon cœur de mère se briser et cette fois, je ne pus m’empêcher de verser des larmes silencieuses. Je pris très mal ses paroles envers Marlène, parce qu’il venait de dire tout haut qu’elle était la mère qu’il aurait voulu avoir. Je pris mon visage entre mes mains pour ne pas montrer mes larmes, tournant le dos à l’assistance, à James, à toutes les personnes à proximité. Seul le mouvement de mon torse pouvait laisser apercevoir que je sanglotais, toujours silencieusement. J’essayais de me calmer alors que Sirius s’adressait à nous à son tour. J’essayais de me concentrer sur ses paroles et occulter celle de mon fils, mais c’était trop dur et je n’en étais pas capable. Pas alors qu’il venait de me dire que j’étais une mauvaise mère. Pas alors qu’il venait de m’annoncer qu’il aurait préféré Marly dans ce rôle. C’était injuste, on ne plus injuste. N’aurait-il pas pu se contenter de cracher qu’une seule fois son venin ? Non, il avait été obligé d’en rajouter une couche. Je me sentais vulnérable, honteuse, pathétique même. Sans même avoir ma baguette sur moi, sans même avoir jeté le moindre sort, un biche argenté fit son apparition et vint se coller à mon flanc. Etrange hein ? Pourtant la présence de ce patronus, de mon patronus était réconfortante. Il dégageait une aura positive, de la chaleur, et apaisait ma peine. Je fis signe aux personnes m’entourant de ne pas approcher d’un geste de la main en arrière. Je devais me calmer toute seule, encaisser la réalité qui venait de m’exploser au visage. Je n’en ressortirais que plus forte ensuite. Mon regard se posa l’animal, et j’esquissais un maigre sourire. Je me rappelais de la première fois que j’avais fait apparaitre mon tout premier patronus. J’avais crié sur James et l’avais traité d’imbécile. Pourquoi ? Parce que juste après que « la reine » des forêts était apparue, il avait créé un cerf qui était venu se placer juste à côté d’elle avant qu’il ne vienne me dire que c’était la preuve que nous devions sortir ensemble. Je me rappelle encore la colère que j’avais ressentie à cet instant. D’ailleurs s’il n’y avait pas eu notre professeur, je lui aurais mis une claque, comme celle que je venais de mettre à la serdaigle. Finalement il avait eu raison ce jour-là, même s’il m’avait fallu du temps avant de m’en rendre compte. Allais-je laisser tout le monde me gâcher ce qu’Il avait attendu depuis si longtemps ? Allais-je les laisser réduire mes rêves à néant ? Allais-je leur faire cette joie ?

Ma décision était prise et plus rien ne viendrait l’ébranler.

Je me retournais vers l’agent de la mairie et lui fit signe de venir à ma hauteur. Je lui murmurais quelques mots à l’oreille. Il acquiesça silencieusement et disparu en transplanant. Je fis de même avec Marlène, lui demandant de transmettre ce que je venais de lui murmurer à Remus, ainsi qu’à Sirius et Peter. Quant à moi, je pris la main de James, et sans plus attendre je disparaissais en un tourbillon blanc avec lui. Nous n’allâmes pas très loin, juste dans le grand parc derrière la mairie. J’évitais ce genre de moyen de transport, de peur qu’il ne nuise à mon enfant. On m’avait assuré que cela ne serait jamais le cas, cependant ça ne m’avait pas rassuré pour autant.

♪ Saches que jamais je n’ai jamais abandonné mes rêves pour toi James. Ils ont changé à ton contact oui. Parce qu’à présent, peu importe ce que je ferais professionnellement, ni même les voyages que je ne réaliserais jamais. Peu importe qu’il n’y ai pas les personnes qui j’auraient voulu voir aujourd’hui. Parce que tout cela n’a finalement pas d’importance. Il y a de cela cinq ans, tu te rappelles ce que tu m’as dit ? Tu as affirmé devant toute la promotion des troisièmes années que nous étions fait pour être ensemble. A cette époque, je n’y ai pas cru. Je te pensais fou et prétentieux. ♪ Je posais ma main sur sa joue et lui fis un sourire tendre ♪ Je ne pensais pas qu’un jour, je me tiendrais là, devant toi. Ce n’est pas ce que je m’imaginais pour mon mariage, et te dire que c’est ce dont j’ai toujours rêvé serait un mensonge. Je ne pensais pas que cela tournerait de cette manière. Mais peu importe encore une fois. Parce que le plus important est là : toi, notre enfant et tous nos amis les plus proches. Je veux t’épouser James. Je sais que notre vie ne serait pas facile. Elle ne l’a jamais été après tout. Nous ne serons jamais ce genre de couple modèle que l’on voit à la télévision, tu sais la boite animé noir dans le salon. Je ne sais pas de quoi sera fait demain, et ce qui va encore arriver. Mais je veux être prêt de toi lorsque cela arrivera. Je veux me tenir à mes côtés, comme ta femme, on ne peut plus fière que tu m’as choisi moi. J’ai mis du temps à me rendre compte de l’homme que tu es mon amour. Je ne veux plus perdre la moindre minute. James Potter… Acceptez-vous de me pendre pour épouse ? Pour le meilleur et plus vraisemblablement le pire ? ♪

Je lâchais un léger rire après ma dernière phrase et pris ses mains dans les miennes.

De tous les cauchemars que Selena avait fait à propos de cette cérémonie, celui-là était sans doute le plus horrible de tous. Et pourtant, elle en avait fait des mauvais rêves à l'approche de ce mariage, étrainte par un mauvais pressentiment sorti d'elle ne savait où. Elle avait ainsi rêvé d'une horde de mangemorts envahissant la salle, d'un immense dragon vert venant tout détruire, et même du père Noël faisant exploser un cadeau au milieu de l'allée centrale pendant l'office. Et pourtant rien n'égalait celui de l'invité venu saboter le mariage en projetant aux yeux de tous des images de Lily trompant James avec Sirius. Cela aurait pu être un cauchemar comme un autre, s'il n'y avait pas eu cette horrible sentiment qui lui serrait le coeur, qui lui soufflait que ce cauchemar-là n'en était pas un. Et c'était la triste réalité : elle n'allait pas se réveiller cette fois. Son beau mariage - enfin celui de James et Lily, mais qu'importe -, dont elle avait mis tant de soin à le préparer, était véritablement gâché. Cela ne suffisait donc pas qu'il ait fallu le reporter parce qu'un terrible drame avait endeuillé Lily et toute sa famille ? Il fallait maintenant que quelqu'un vienne la ridiculiser devant toute celle de James. Elle s'adressait d'ailleurs à toute cette foule, qui se levait pour partir. Selena se retourna et croisa le regard de la vieille tante Agatha et de toutes les autres dans son genre, et eut soudain envie de vomir. Toutes ces vieilles bigotes bien pensantes qui étaient sans doute déjà venues avec un a priori, qui avaient sans doute décidé qu'elles détestaient Lily et que ce mariage était une ineptie, tout comme vingt ans plus tôt elles avaient décidé qu'elles n'aimaient pas Selena et que son mariage avec Jackson n'avait rien de souhaitable, voilà qui leur donnait du grain à moudre. Mais s'il n'y avait eu que des invités dans le genre de tante Agatha à partir, ce n'aurait pas été très grave : ils auraient fini par en rire. Elle repéra au moins deux jeunes filles, probablement des amies de James et Lily, qui quittaient la salle en même temps que les autres. Pendant ce temps, devant l'autel, Lily arrachait le voile de ses cheveux. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase : Selena fondit en larmes, assise sur son banc. Ce n'était pas du tout, mais alors pas du tout ce qui était prévu. C'était un véritable fiasco, tout était gâché à un point qu'elle n'aurait pas pu sérieusement envisager, même dans ses cauchemars les plus délirants. Y aurait-il seulement un mariage à présent ? Et toute cette agitation n'était franchement pas bonne pour son petit-fils. Et que dire du repas qui les attendait à la sortie de cette cérémonie ? Oh à quoi bon penser à tout cela. Elle était fatiguée, tellement fatiguée. Elle voulait juste pouvoir pleurer en paix tandis que les jeunes réglaient leurs comptes. Elle aviserait ensuite. Plus tard. Beaucoup plus tard. Jackson sembla le comprendre : il ne dit rien, se contentant de passer un bras autour de ses épaules. Heureusement qu'il était là, lui au moins.

Selena leva enfin les yeux en entendant le bruit d'une gifle siffler l'air. Lily aurait-elle giflé James ? Ah non, seulement Hécube Stonewall. Mais qu'est-ce qu'elle fichait ici, celle-là ? Elle n'était pas censée être à Poudlard ? Elle ne l'avait pourtant pas vue sur la liste des invités... peut-être l'avait-elle manquée. En tout cas, force était de constater que même sans livres à déchirer cette empêcheuse de tourner en rond continuer à être... une empêcheuse de tourner en rond. Qu'avait-elle eu besoin de se mêler des affaire qui n'étaient pas les siennes. Ce fut tout juste si Selena se souvint qui elle était et où elle était pour s'empêcher de crier "Bien fait!". Pour le coup, cela lui permis d'arriver à ralentir son flot de larmes. Et le maître de cérémonie, où était-il passé, cet imbécile ? Il n'était quand même pas parti ? On le payait bien assez pour qu'il reste jusqu'à ce qu'on sache si le mariage aurait lieu ou pas, non ?! Ah, il était là, assis dans un coin. Oh, elle allait lui dire sa façon de penser, à lui ! Les nerfs à vifs et soudain scandalisée, Selena s'apprêtait à se lever pour lui dire de se secouer, de revenir à sa place et de les marier de gré ou de force, mais Lily se dirigea vers lui la première... et il transplana. Comment ça, il transplana ? Mais que lui avait-elle dit, le mariage était-il annulé ? Elle n'eut pas le temps de poser la moindre question : James et Lily venaient de disparaître eux aussi dans un nuage blanc. Selena se leva d'un bond cette fois, en criant :

- Mais où allez-vous ? Ne partez pas ! Et tu ne devrais pas transplaner, Lily !!

Bien sûr, ils ne pouvaient plus l'entendre, et elle pouvait juste se donner en spectacle devant les invités restants. Mais au point où ils en étaient, était-ce bien grave ? Elle éclata de nouveau en sanglots. Jamais elle n'avait vécu un fiasco pareil non, jamais.