J'observais ce petit être et j'eus un choc... Elle était merveilleuse ! Rien au monde ne pouvait être plus magnifique qu'elle. Absolument rien ! J'approchais doucement ma main pour frôler sa joue rose et à cet instant tout ce qui m'entourait disparu ! Tournant sur moi-même je m'apercevais que je me trouvais dans une cellule humide et sinistre. Non ! NON ! Comment cela était-il possible...
Soudain, je me redressais brusquement... dans mon lit ! Par la barbe de Merlin, c'était bien la première fois que je cauchemardais que j'étais enfermé. Cela faisait pourtant des années que j'agissais en tant que mangemort et jamais je n'avais eu ce genre de « craintes ». On aurait presque pu croire que son arrivée avait tout changé et elle n'était là que depuis quelques jours. Mais quelques jours inoubliables, bien que je prenais soin de ne pas trop en faire devant de tierces personnes. Mais je ne cachais pas que j'étais comblé...

Bref, l'image des deux merveilleuses beautés effaça mon cauchemar et je me décidais à me lever. Un coup d'œil à l'éphéméride et je me rendis compte que nous étions aujourd'hui le 2 janvier. Bouse de dragon ! Je devais me bouger. C'était aujourd'hui qu'il me fallait me rendre à la gare de King's Cross. En effet, le Maître nous avait ordonné de nous y rendre en oubliant sûrement qu'un adulte sans enfant paraîtrait plus que louche surtout en ces temps inquiétants ! Je cherchais donc une idée aussi sublime que ma personne pour me fondre dans la foule tout en prenant ma douche matinale.
En sortant de cette dernière, je n'avais toujours pas eu d'illumination et je me prenais à penser que je n'aurais sûrement pas le temps d'aller les voir aujourd'hui. J'eus un soupir d'agacement mais le devoir passait avant le plaisir. Surtout quand il s'agissait d'une mission pour le Seigneur des Ténèbres. Ayant fini de m'habiller, je pris la direction des escaliers lorsque je trébuchais et me rattrapais de justesse à la rambarde. Me retournant, je vis la valise d'Alecto traînée en haut du grand escalier.

- Rangez moi ce capharnaüm ! hurlais-je en m'adressant à mes elfes de maison.


*Je vais devoir me faufiler entre les bagages plus tard alors j'aimerais... *

La voilà ! L'illumination. Les bagages étaient la clé.,, J'allais me faire passer pour un bagagiste ! Je n'aurais aucun problème à m'approcher du Poudlard Express en me faisant passer pour un employé de la gare. Merci Alecto ! Merci. Je t'adore sœurette !
Tout en buvant un café bien noir, j'élaborais mon plan. Obtention de la tenue et tout le tsoin tsoin. Après une dernière révision mentale, je me plaçais devant le miroir de l'entrée et effectuais quelques modifications. Ainsi donc je me retrouvais affublé de longs cheveux noirs graisseux, d'une moustache drue tout aussi sombre et d'horribles lunettes à verres épais qui ne modifiait pas ma vue. J'enfilais mon manteau et transplanais tout près de la gare...

Était-ce mon jour de chance ? Peut-être bien ! Ma route vint à croiser celle d'un employé de la gare coté sorcier... Je le savais car j'avais déjà vu l'homme à l'époque où j'étudiais à Poudlard. Bien entendu, l'homme n'avait, lui, pas de chance. Après avoir obligé le bagagiste à me suivre dans une ruelle sinistre, un Avada Kedavra le libéra de sa journée de travail, ainsi que de sa pitoyable vie et m'offrit une tenue officielle. J'abandonnais le corps et filais me changer dans un coin tranquille. L'uniforme m'allait bien qu'il soit nettement plus inconfortable que le pire de mes vêtements ! Cependant, j'étais fin prêt à accomplir une nouvelle mission pour le Maître et prenais sans tarder la direction de la voie 9 ¾.

Arrivé sur le quai, je pus constater que le plus gros de la foule n'était pas encore là contrairement à l'effervescence du départ. J'avais moi-même connu l'excitation du retour à Poudlard mais ce temps était loin derrière moi à présent. Aujourd'hui, sur ce quai, je ressentais pourtant moi aussi une grande fébrilité... J'attendais les ordres du Lord tout en sachant que les agents du Ministère qui devaient être là pour assurer la sécurité ne nous faciliteraient pas la tâche à mes camarades et moi !

Sans réelle surprise, Dana se retrouvait seule sur le quai 9 ¾. Seule… tout était pour le moins relatif. Elle n’était simplement pas accompagnée de ses parents. Cela ne la dérangeait pas outre mesure. Elle n’aurait pas supporté d’être en présence de sa mère dans un lieu si public. Si tout un chacun était habitué à la voir, il n’en était pas de même pour la ministre et elles auraient dû bénéficier du double de renforts. Il était inutile de préciser pourquoi l’absence de son père la soulageait. Elle était presque heureuse de ne plus avoir affaire à lui avant les vacances d’été. Elle était une sorcière douée de raison et avait parfaitement conscience qu’il n’agissait de la sorte uniquement parce qu’il l’aimait et s’inquiétait pour elle, mais elle ne supportait pas d’être étouffée. Inutile de dire que lorsqu’elle sut qu’elle devrait rentrer pour Noël et passer ses vacances en sa compagnie elle n’avait pas été ravie. Certes, elle avait pu découvrir un nouveau pays et passer quelques jours loin de la lugubre atmosphère régnante en Grande-Bretagne mais ses regards inquisiteurs et désapprobateurs avaient réussi à rendre ces quelques jours inconfortables. Pour être donc honnête, la Serdaigle était plus qu’heureuse de retourner entre les murs de Poudlard. Ses résultats n’avaient jamais été aussi bons, son association grossissait plus qu’elle ne l’aurait espérer et elle allait retrouver un semblant d’indépendance.

Elle acquiesça au geste d’un des aurors et se mit à avancer son chariot au plus grand mécontentement de Zeppelin. Ce dernier poussait des hululements à donner un mal de crâne encore plus violent qu’un lendemain à avoir consommer un peu trop de whisky-pur-feu. Après réflexion, elle avait décidé de laisser Cloudy, son chat, chez ses parents et de repartir avec le hibou de Robert. Il lui serait bien plus utile. Elle n’aurait pas ainsi à se rendre à la volière à chaque fois qu’elle souhaitait envoyer un message aux nombreux membres de l’AFT. Courrier qui ne tarderait pas à arriver puisqu’elle avait bien entendu travaillé sur leur prochaine réunion. Elle avait utilisé chacun de ses temps libres à la bibliothèque magique du coin prétextant un devoir particulièrement compliqué en métamorphose. Ce qui n’était pas, en soi, un si gros mensonge leur parchemin ayant réellement été une plaie à effectuer, elle avait simplement réussi à le boucler dans les premiers jours. Et quelque part, elle ne faisait qu’étudier. Certes, chaque leçon ou cas sur lequel elle se penchait avait un lien généralement infime avec l’usage de la magie noire, mais il s’agissait bel et bien de recherches d’informations.
Quelques instants, il lui arrivait de se sentir coupable à l’idée de mentir à son père, de se trouver une telle passion pour ce qui formellement interdit mais ses remords cessaient rapidement de la ronger dès lors qu’elle songeait à ces deux nuits. Sainte-Mangouste et Pré-Au-Lard. Dès lors qu’elle se remémorait son sentiment d’impuissance face à ses adversaires. Elle n’en avait pas démordu et était plus motivée que jamais à combattre le feu par le feu, prendre leurs adversaires à contre-pied. Il ne s’agissait cependant pas de les attaquer mais bel et bien de pouvoir se défendre à force égale en cas d’offensive. Le pouvoir de leur faire goûter de leur baguette, manger les propres sorts qu’ils se plaisaient à envoyer. Sans limite, sans règle. Créer sa propre justice.

Dana ne pouvait néanmoins pas faire cela seule. Par habitude, elle se mit à scruter la foule afin d’essayer de repérer Stanley, Lyra ou Evelyne. Elle était généralement de nature indépendante, appréciait de travailler seule afin d’avoir un contrôle absolu sur son travail. Elle savait cependant qu’un avis externe pourrait l’aider à améliorer son discours et le contenu de leur prochaine session. Un faible instant elle crut reconnaître la chevelure unique de son amie Gryffondor. Rien de certain avec les trois employés du ministère lui bloquant la vue. Oui, elle avait hâte de rentrer à Poudlard et d’apprécier à nouveau un semblant de solitude.

Sephora s'assit sur sa valise et tenta de la boucler avec difficulté. Christopher, dont les bagages étaient déjà prêts depuis bien longtemps, la regarda s'acharner sur la pauvre fermeture éclair avant d'avoir pitié d'elle et de l'aider dans sa tâche, ce qui fut loin d'être aisé. Sephora était quelqu'un de très désordonnée, bien plus que la plupart des autres sorciers ou moldus de sa génération, alors faire ses valises s'était toujours révélé une tâche ardue. Elle aurait pu le faire en un claquement de doigts à l'aide d'un sortilège. Mais petit un, Sephora s'évertuait à ne plus parler et utiliser la magie devant ses parents, petit deux, elle avait oublié le sort qui faisait ça, et petit trois, elle ignorait où sa baguette était fourrée. Quelle piètre sorcière faisait-elle... Après une multitude d'efforts, la fichue valise était enfin close. « Mince ! J'ai oublié ça ! » s'écria-t-elle en regardant sa penderie. « Et ça aussi ! » en jetant un coup d'oeil sur son burau. Chris soupira. « Seph, t'as pas besoin de robes ! On en est en pleine saison hivernale ! » Elle lui tira la langue. Quel rabats-joie celui-là ! Décidément, il ne comprenait rien aux filles. Qu'importe qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il grêle, qu'il neige, Sephora ne portait jamais que des robes, même s'il faisait moins dix degrés dehors, elle s'en fichait. C'était sa marque de fabrication. Jamais vous ne verrez la jeune fille en pantalon, ça non ! « C'est pour ça qu'il existe des trucs pour se protéger du froid, ça s'appelle des collants ! Hyper pratique !  » Il enchaîna : « Et pourquoi tu prends des livres ? T'sais même pas lire ! » blagua-t-il ! Il n'en fallut pas plus pour que la jeune blonde lui saute dessus et commence à le chatouiller, à lui tirer les cheveux pour se venger. Depuis Halloween, elle avait repris du poil du dragon comme on disait dans le monde sorcier. Désormais, excepté quelques petits vertiges lorsqu'elle était fatiguée ou faisait un trop gros effort, elle avait retrouvé toute sa forme et sa pêche d'antan. Tant de chose avait changé ces derniers mois. « Les enfants, faut partir ou vous serez en retard ! » Même si Christopher et Sephora étaient en âge de transplaner, leurs parents avaient insisté pour les accompagner jusqu'à Londres en voiture. Ils descendirent les escaliers et Christopher ouvrit la bouche pour dire d'un ton qui se voulait sans appel : « Non c'est bon, on va y aller seul. » Sephora regarda sa mère, puis sa tante. Un foulard sur la tête, elle sortait à peine d'un cancer. La rémission semblait bien se passer, mais Chris ne semblait pas vraiment de cet avis et refusait qu'elle fasse la moindre petite chose qui pourrait la fatiguer. Dont, les longs trajets en voiture. « Non, mais ça nous fait en plus de temps pour discuter avant le départ tout ça... » Un sourire triste passa les lèvres des deux mères. C'était toujours le même cirque avant chaque rentrée. Sephora était désormais habituée. Ils profitèrent tous les six de ces derniers instants en famille jusqu'aux prochaines vacances. Puis, après des effusions chaleureuses, ils se quittèrent.

Les deux cousins transplanèrent avec leurs valises et atterrirent dans une salle invisible aux yeux des moldus, où les sorciers pouvaient aller et venir tranquillement sans mettre en péril le secret magique. C'était vraiment très pratique. La gare King's Cross était bondée. Sorciers, moldus, tous s'y mélangeait. « Chris ! » appela une voix de fille. Le cousin de Sephora se retourna et prévint la petite blonde : « On se retrouve dans le train ! » Elle acquieça et se rendit vers l'accès magique qui donnait sur le quai 9 ¾. Elle était sur le point de traverser lorsqu'elle reconnut une silhouette familière au loin. Elle s'empressa de rejoindre celle-ci, lui tapota l'épaule et dit : « Alors comme ça, on est nostalgique de Poudlard au point de venir à King's Cross le jour de la rentrée ? » James se retourna vers elle. Elle lui sourit doucement. Elle ne l'avait pas revu depuis leur dernier « rendez-vous » en compagnie de Sirius. Celui-ci changerait probablement sa vie. Cela lui faisait bizarre de penser qu'ils étaient désormais liés par autre chose que de l'amitié : l'Ordre du Phénix était une organisation secrète dans laquelle Sephora avait bien l'intention de s'investir comme elle le devait. Voldemort devait payer, Voldemort devait mourir. Et pour cela, pour voir contribuer à cela, il fallait qu'elle travaille dur pour obtenir ses ASPIC et pouvoir entrer à l'école des aurors. Elle se demandait si elle en avait les capacités. Elle était loin d'être la première de la classe. Mais durant ces vacances prolongées, Sephora avait pour la première fois de sa vie plongée la tête la première dans ses manuels pour se remettre à niveau après son absence, et aussi pour tenter d'améliorer ses notes. Mais en même temps, elle avait l'impression que ces derniers jours étaient passés à une vitesse incroyable. Elle avait passé beaucoup de temps en famille, et avec Evey aussi, elle avait travaillé... puis les fêtes de fin d'année étaient arrivées. Elle était partie en Australie rejoindre Maël pour voir un de ses matchs et passer le nouvel an avec lui... ( ce qui en passant, n'avait pas beaucoup plu à sa mère, mais elle avait beaucoup insisté... ). Bref, elle était très contente de rencontrer James un peu par hasard. Ils échangèrent quelques banalités lorsqu'elle reconnut son tennis-man préféré au loin, accompagné de son petit frère Alexandre. Elle se sentit rougir. Elle n'entendait plus James, tout ce qu'elle voyait, c'était lui. Elle sentit sa gorge se serrer. La dernière fois qu'ils s'étaient vu, ils s'étaient embrassés. Sephora avait beaucoup apprécié le rapprochement entre eux deux. Elle aimait beaucoup Maël... Mais celui-ci nettement moins apparement. Il lui avait dit qu'il ne pouvait pas faire ça à Evelyne... Celle-là, si Sephora la voyait, elle lui arrachait les yeux. Elle reporta son regard sur James qui semblait attendre une réponse. « Hein quoi ? Excuse-moi, j'ai été distraite. »

Bam Tac Toc. Le ballet de ma balle de tennis se poursuivait, inlassable, depuis plusieurs heures. Je vivais en décalé, là. Le garage aménagé en quelques sorts en terrain d’entraînement était mon refuge, et j’essayais de reprendre pied en Ecosse, avec beaucoup de mal. Il faisait nuit, dehors, je pouvais le voir au travers de la lucarne qui donnait sur le jardin. Nuit noire, comme une nuit d’hiver. La chaleur de l’Australie me manquait déjà. Le jour aussi. L’été. L’ambiance. Sephora. Je me pris la balle de tennis dans la figure, ne l’ayant pas vue revenir, dans un moment d’inattention, et je soupirai en posant ma raquette. L’ennui était quelque chose d’horrible lorsqu’on avait vécu une semaine aussi intense que celle que je venais de vivre. J’avais encore des étoiles plein les yeux. Les mêmes étoiles que celles qui me narguaient, là haut. Je laissai tomber définitivement ma raquette que je rangeai avec précaution dans son sac adapté sur une étagère, et je sortis prendre l’air, m’emmitouflant dans un manteau. Quatre heures du matin en Ecosse, Midi et demi en Australie. J’étais incapable de trouver le sommeil. J’avais pris un portoloin ce matin vers neuf heures, j’étais arrivé à la maison aux alentours de trois heures du matin, et je m’étais presque aussitôt réfugié dans ma chambre, ne devant pas faire de bruit pour ne pas réveiller Alex et Maman. Je m’assis par terre, dans la pelouse de notre jardin, et je m’y allongeai, les bras croisés en oreiller, les yeux observant la voûte céleste. Il y avait une lumière dans la maison, sûrement mon Père qui était, comme moi, incapable de trouver le sommeil. Il m’avait proposé une potion mais je l’avais refusée, comme pour ne pas laisser filer entre mes doigts mes derniers instants de… liberté.

L’Australie… j’y avais passé trois semaines, trois longues semaines. Alexandre et Maman étaient venus une semaine et demi, mais n’avaient pu rester plus longtemps, et c’était mon père qui avait pris le relai après. Les matchs, la foule, la fatigue, le stress… l’adrénaline aussi. Sephora, surtout. Elle était belle et bien venue, et je considérais que c’était à elle principalement que je devais mon classement plus qu’honorable. Première compétition internationale et j’avais concédé un seul set au numéro huit mondial. Première compétition internationale et j’avais été grisé par le succès en n’étant éliminé qu’en quart de final, contre celui qui allait par ailleurs perdre la finale quelques sets plus tard. Je n’avais pas espéré gagner, je n’avais même pas imaginé pouvoir passer les huitièmes, c’était tellement… Je fermai les yeux, et malgré le froid glacial, je me surpris à sentir la chaude brise australienne qui m’avait donné tant de fil à retordre face à John Marks.

Maël ? Mais qu’est ce que tu fais dehors ?! Rentre, tu vas attraper froid ! Tu retournes à Poudlard dans sept heures, j’espère que tu es au courant…

Poudlard. Etrangement, je n’appréhendais pas tant que ça mon retour à la civilisation sorcière, et j’avais même hâte de revoir le château. Mais je devais bien l’avouer, je serais bien resté un mois de plus en Australie, où Sephora et moi avions échappé tant et si bien que plus rien n’avait existé d’autre que nous… Jusqu’à ce que je ramène Evelyne dans la conversation bien sûr. Les secondes, les minutes et finalement les heures s’égrenèrent lentement, bien trop lentement à mon goût, jusqu’au réveil du reste de la famille. J’en avais profité pour jouer aux échecs avec mon père, faire ma valise pour Poudlard (autrement dit échanger une partie de mes tenues moldues pour mes uniformes et mes livres de cours.

Maël, Alexandre, on doit vous laisser un peu plus tôt, ça va aller ?

Euh… ça devrait aller pour trouver notre chemin, oui… on a juste à traverser le portail, Maman…

Comme à chaque fois, mes parents ne pouvaient pas rester. Je n’étais toujours pas fatigué, même si je sentais la fin d’après midi approcher pour mon horloge interne. Je n’avais même pas faim alors que le soleil était bientôt à son zénith. Mes parents étaient anxieux, ça se sentait. J’écoutai leur sermon d’une oreille distraite en cherchant mes amis parmi les sorciers et moldus qui peuplaient les quais de King Cross. Ce n’était pas comme si je ne me doutais pas qu’il allait me falloir me ménager les jours à venir, et qu’il fallait que j’aille me coucher tôt ce soir, et que je sois attentif, et que… je poussai un soupir sans même le vouloir qui clôtura la discussion à sens unique. Finalement, Alexandre et moi passâmes le portail dans un même mouvement et je le laissai partir de son côté, non sans lui avoir bien dit de ne pas louper le train et de ne pas trop s’éloigner et de ne pas trop faire de bêtise.

Un large sourire s’étira sur mes lèvres et une légère teinte rosée s’empara de mes joues lorsque j’aperçus Sephora, qui se tourna presque au même moment dans ma direction. Je tirai ma valise allégée dans sa direction et sans trop regarder avec qui elle parlait, je franchis la distance qui nous séparait en quelques pas pour la prendre dans mes bras avec un grand sourire :

« Miss Jones, ça fait tellement longtemps que l’on ne s’est pas vu ! »

Je riais, bien sûr, puisque nous nous étions vu il y avait de cela moins d’une semaine. D’ailleurs, notre bonzage à tous les deux détonnait un peu au milieu des peaux pâles hivernales des autres élèves de Poudlard. Ca me faisait bizarre de porter à nouveau une écharpe, un manteau et même des gants (qui étaient dans mes poches, je n’avais pas eu le courage de les mettre), après avoir passé près de trois semaines en short et en tee-shirt. J’avisai soudain la présence de Potter et mon sourire gela presque instantanément.

« Ca y est Potter, ils se sont enfin résolus à te renvoyer en première année, trop désespérés par ton âge mental ? »

C’était physique. Je n’aimais vraiment pas Potter. Ca datait de quelques années maintenant, mais j’avais toujours mon humiliation portée par Black en duel au travers de la gorge. Et plus encore, j’en voulais toujours à Potter de m’avoir enfoncé les semaines qui avaient suivi. Les Maraudeurs étaient vraiment une plaie. Je ne comprenais pas pourquoi Sephora était amie avec eux et encore moi ce qu’elle pouvait leur trouver. D’ailleurs, si Potter était là, Black ne devait pas être bien loin… Et l’autre non plus, là, le petit gros. Ah ben, tiens, voilà, Pettigrow. Et le quatrième non plus. J’avais déjà oublié son nom. Du coin de l’œil j’aperçus Evey et je lui fis un signe pour lui dire de nous rejoindre… Je ne comptais pas lâcher Sephora, et je me doutais bien qu’elle n’allait pas lâcher son grand copain Potter. Alors… autant être plusieurs contre l’adversité. Moi, de mauvaise foi et rancunier ? Si peu.

J'avais dû me rendre au Ministère pour de nouveaux examens. Moins pratique que Sainte Mangouste, mais le service des pathologies cérébrales n'était pas encore réinstallé dans les nouveaux locaux de l'hopital des sorciers flambant neuf qui avait été bâti. Je ne savais absolument pas quand ils me foutront la paix. Probablement jamais. Il y avait dans ma tête des secrets qui les intéressaient beaucoup trop, ces grands pontes du service des aurors, des oubliators ou de la police magique. Il convenait de donner des réponses à ces messieurs... Mais honnêtement, je me désintéressais presque totalement de celle que l'on pouvait leur fournir était donné que j'étais avant tout quelqu'un de secret ; je faisais tout pour protéger ma vraie nature et toutes les informations que j'avais été amené à détenir bien malgré moi, et à me rappeler de manière fortuite par l'explosion d'un artefact magique de grande puissance. On vulait sans cesse me débriefer, jauger la puissance de ma mémoire et de mes souvenirs. J'en avais de plus en plus conscience ; je ne saurais me cacher indéfiniment. Je n'avais tout simplement pas le talent et les compétences de sorcier nécessaires à masquer le retour de mes souvenirs. Ce n'était plus qu'une question de jours, sinon de semaines. J'avais faillit me trahir moi même aujourd'hui. Et pour surveiller mon retour, on m'avait demandé de prendre le Poudlard Express, dans le wagon spécialement affrêté pour les adultes et membres du personnel du château où l'on enseignait la magie aux jeunes sorciers de ce pays. Probablement la dernière fois que j'entreprenais ce voyage. Arrivé dans la gare, je dus faire face à un pressentiment qui me déplaisait fortement. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais très vite, j'eus une goutte de sueur froide qui me dégoulina le long du dos. J'étais de plus en plus sujet à ce genre de réactions. J'essayais de passer outre en me disant mentalement que décidément, quelque chose n'allait pas bien là en haut...


J'arrivais sur le quai, et attendit mon tour. Ne parvenant ni à calmer mon pressentiment, ni la migraine qui faisait son grand retour juste derrière mes yeux. Faire semblant de ne pas reconnaître tous les gens que je croisais était une épreuve de plus dont je n'étais pas certain d'avoir la force de remporter. Se faire discret était la clef de ma survie depuis mon passage au tribunal. J'achetais le journal, et regardais les nouvelles que j'abandonnais finalement bien vite. Trop mal au crâne. Relevant les yeux, j'eus soudain le sentiment malsain qu'Elle était là. Elle. Enfin.

Il y a des semaines que je n'avais pas remis les pieds en Angleterre. J'avais quitté le sol de la reine lorsque notre boutique avait été détruite. Je ne voulais pas m'engager dans cette guerre, je ne voulais pas en être une des victimes collatérales de ce conflit … Toutefois, les hiboux de mes parents s'étaient faits de plus en plus pressant, me demandant de les rejoindre pour quelques jours en Angleterre. Et puis, c'était toujours rassurant de revenir là où on a grandi. Durant ces quelques semaines de fuites, de fugues, de reconstruction, je m'étais concentrée sur mon rêve, celui d'avoir ma boutique. Je m'étais transformée en véritable femme d'affaire, établissant une étude de marché, en prospectant auprès des populations entourant Salem pour voir si une boutique de bonbons remporterait un franc succès ou serait un véritable bide. Je ne voulais en aucun cas que mes rêves se brisent une nouvelle fois.

J'avais donc réussis à trouver un petit local dans le village sorcier des Etats-Unis, je m'étais mis en recherche des bonbons que je pouvais proposer aux palais américains. J'avais travaillé d’arrache-pied pour obtenir un résultat qui me satisfaisait. Il ne manquait plus que la décoration de mon local, trouver tout ce qu'il me fallait pour rendre cet endroit sombre et défraîchi en un lieu frais et coloré. J'étais épuisée et je considérais que je pouvais m'accorder quelques vacances. D'autant que la date de Noël approchait et que je me voyais mal passer ces vacances seule.

Le transplanage longue distance n'était réellement pas mon fort, le transport par réseau de cheminé c'était encore moins mon fort. Et puis, papa ne semblait pas ravi de nous voir apparaître au milieu du salon, sans s'annoncer. Donc pour le coup, j'ai pris la décision de rentrer par un moyen plus traditionnel pour les moldus et surtout pour mon père. Je pris le bateau, l'avion était encore trop cher pour mon petit porte monnaie. J'ai réussis à avoir un billet relativement peu cher, mais j'ai été reléguée dans les logements pour pauvre. Heureusement j'étais seule dans ma cabine, ce qui me donna l'occasion d'agrémenter mon lieu de vie comme je l'entendais. Un coup de baguette magique ici et là et tout pris une dimension plus qu'agréable. Ce qui eu pour résultat que je sortais de ma cabine que lorsque l'appel de l'air se faisait senti, mais très vite je rentrais, car le mal de mer me prenait à la gorge. Je n'étais décidément pas faite pour les voyages longue distance !

Au bout d'une petite semaine, j'avais rallié le port de New York à celui de Southampton. Arrivé au port, je pris mes bagages, je n'avais pas le temps de souffler que je pris le train direction Londres. Arrivée à la gare, mon père et ma mère m'attendaient, je pu constater que ma volonté de prendre des moyens de transport moldus avait touché mon père. Un grand sourire s'étalait sur son visage, sur celui de ma mère également, mais j'ai eu le droit à une petite réflexion gentillette de la part de ma mère « pourquoi tu n'as pas transplané jusque chez nous ? ». Cette petite phrase avait été accompagnée d'un rire, une petite moquerie à l'adresse de mon père.

Nous avons passé des vacances très sympathique ensemble, je me suis ressourcée auprès de mon père et de ma mère. Malgré le fait qu'elle était absente souvent, j'observais que son visage avait perdu de sa fraîcheur, qu'elle paraissait inquiète. Je me demandais ce qu'il se passait et dés que j'essayais d'en savoir plus, elle détournait toujours le sujet. Je ne l'avais jamais connu comme cela … Le travail au ministère ? Un problème avec mon père ? Mon absence la pesait-elle ? Elle aurait été plus expansive sur ces sujets. Là, elle me cachait quelque chose. Et je sentais que je n'allais pas être ravie de savoir de quoi il s'agissait. Les vacances touchaient à leur fin, mon père reparti au travail et ne m'accompagnait donc pas à la gare. Nous avions donc pris la décision avec ma mère de transplaner jusqu'à King's Cross, en passant par le quai 9 ¾. Il était rempli d'élèves qui repartaient chez eux, étrangement cela me faisait penser aux rentrées de septembre et non au retour des vacances, il y avait bien plus de monde que d'habitude ! Ma mère me confia que le château avait été fermé durant les vacances, ce qui expliquait la population d'élèves plus importantes !

Je respirais un bon coup, m'imprégnant de cette atmosphère. Je revivais les instants d’insouciance au château, quand je me comportais comme une enfant qui ne souhaitais pas grandir. Bon j'avoues il y a certains points qui n'avaient pas changé, j'avais toujours une chevelure rose, mais j'essayais de m'habiller plus classiquement, quoique j'aimais vraiment agrémenter mes tenues de couleurs criardes, mais c'était moins, affreux ! Je me tournais vers ma mère et la regardait dans les yeux. Je lui pris les mains et pris une nouvelle inspiration.

Bon maintenant, dis moi ce qui te tracasse ! Je ne partirais pas avant de savoir et toi tu ne partiras pas d'ici avant de m'avoir tout dit !

Je ne saurais dire si j’étais arrivé trop ou bien si cela était dû à l’excitation, mais je trouvais le temps long. J’avais hâte que l’action qui prouverait notre puissance ne commence… Mais en attendant de pouvoir débuter l’extermination de toute cette vermine, il me fallait patienter ! Cela me permit d’observer la gare d’une manière différente. Lors de mes années d’études, je ne l’avais jamais vu aussi dépeuplée. J’arrivais souvent à la dernière minute, toujours même… Et pourtant ! Pourtant cet endroit avait été l’antichambre de mon refuge. Oui, Poudlard avait été mon havre de paix à partir du moment où les conflits avaient commencés au manoir !
Si j’avais été nostalgique j’aurais presque pu avoir envie de renoncer à la mission qui se préparait. Mais je n’étais absolument pas ce genre de personne ! Oui, j’avais passé de bons moments sur ce quai mais pas assez formidables pour que je me les remémore en regardant les élèves et leur famille arriver. Cependant, une question me vint à l’esprit et cette interrogation concernait la petite merveille qui avait pointé le bout de son nez il y avait deux jours. Bien que le temps soit encore loin pour penser à ce genre du sujet, je vins à me demander si Mélinda étudierait à Poudlard ou Beauxbâtons. Après tout, Krystel n’était-elle pas française ? Peut-être voudrait-elle que notre fille étudie dans son pays. Il faudrait que je pense à lui demander.

Me concentrant de nouveau sur le moment présent, je remarquais que la foule était de plus en plus dense. Je pus même observer certains visages que je connaissais, de vue pour la plupart. La première que j’avais remarquée était la fille de notre très chère Ministre ! Entre nous, j’aurais volontiers massacré cette gamine mais pour commencer, j’aurais désobéi au Maître et de plus je me serais facilement fait repérer. La foule n’était pas encore assez dense à mon goût. J’abandonnais mon observation pour ranger les quelques bagages qui s’étaient entassés sur le chariot près de moi. Quelle excellente idée de déguisement j’avais eu pour accéder sans soucis au Poudlard Express. Je retins une grimace en voyant mon hideux reflet dans la vitre et c’est au travers de cette dernière que je reconnus ce sale veracrasse de Potter !
Il n’était pas censé être en deuil celui-là ? Bref, je reprenais mon poste et faisais de légers signes têtes polis aux personnes qui me saluaient. C’est alors que je vis l’un de mes camarades. Enfin, en théorie car en pratique je n’avais jamais eu aucune confiance en Liam… Bizarrement, je remarquais que ce dernier était accompagné d’un enfant et il ne me semblait pas qu’il ait été père. Je vins donc à penser qu’il s’agissait d’un leurre. C’était une bonne idée si on mettait de coté le fait qu’il faille se trimballer un boulet sûrement sous Imperium.

Continuant ma tâche de bagagiste, je constatais à présent que la foule était des plus importantes ! Jamais il ne me semblait avoir vu autant de monde… même pour les rentrées de début d’année. Comment ces fous réfléchissaient-ils ? Pensaient-ils être plus forts que nous ? Si c’est le cas c’est qu’ils n’avaient rien compris. Face à nous, plus de monde voulait dire plus de morts ! Lorsque cette pensée alléchante me traversa l’esprit, je me retins de sourire de plaisir. Cependant, cette jouissance s’envola dès que je le vis apparaître sur le quai… Torben ! Une intense soif de meurtre m’envahit. Il était clair que si j’avais la possibilité de massacrer le Moldave, je le ferais sans hésiter une seule seconde. J’abhorrais ce type petit un petit moment déjà mais sa visite au cimetière n’avait fait qu’augmenter ce sentiment.
A ce moment, je dus ranger un bagage et perdis de vue mon ancien ami. En le cherchant, mon attention se posa sur Monsieur-Air-Supérieur-Potter que je trouvais beaucoup trop joyeux à mon goût ! Le simple fait de voir ce minable sourire m’agaçait au plus haut point. Mais je savais qu’il ferait bientôt, très bientôt, moins le malin.

Et je ne me trompais pas. A peine cette idée avait traversé mon esprit qu’un sort vert fusa au travers de la foule pour percuter un homme de plein fouet. Ce dernier s’écroula mort sur le sol car bien entendu le sortilège de la mort ne pardonne pas ! Je trépignais d’impatience… Cet éclat de lumière verte avait été le signal que j’attendais ! Déjà la foule se précipitait vers la sortie mais cette dernière n’était qu’un simple cul-de-sac à présent. Pensaient-ils vraiment qu’ils pourraient bénéficier d’une lueur d’espoir en s’empressant du coté moldu ? Naïfs qu’ils étaient… Déjà d’autres sorts fusaient.
Alors que je cherchais un endroit stratégique afin de retrouver celui que je rêvais de voir mort, j’aperçus Potter qui semblait avoir eu une idée intéressante et étonnante venant de son cerveau ! Monter sur le train… Concept ingénieux, pour moi bien entendu. L’élimination d’un autre Potter pourrait magnifier mon CV mangemoresque. J’entrais donc dans le train, tenant ferment ma baguette et en essayant de prendre un air effaré le mieux possible. Car, je n’étais qu’un pauvre employé après tout ! Il fallait maintenant que j’essaie de me positionner juste en-dessous de Mister Potter. J’avais décidé qu’être celui qui ferait chuter le célèbre maraudeur était plaisante. Et puis après Torben, il était tout de même une cible de choix après tout !

Mes maux de tête empiraient encore, quand j'entendis un espèce de cri qui me semblait complètement inarticulé, ou en tous cas inaudible au dessus de la masse des conversations qui avaient lieu sur les quais de la voie 9 ¾. Je ne savais pas quoi en penser, mais mon instinct me nouait les tripes. Quelque chose de louche se préparait, et je fermais les poings de manière totalement instinctive, bien conscient que l'absence de baguette allait s'avérer totalement problématique. Je n'avais rien pour me défendre, sinon mes poings. Autant la violence physique avait, je l'avais déjà remarqué, tendance à surprendre totalement des sorciers bien trop dépendants de leurs méthodes magiques, cela revenait pourtant à ne pas avoir grand chose, sinon rien. Je grimpais en vitesse dans le wagon du milieu, souvent réservé au personnel du château lorsque des employés prenaient la route de Londres. Je reconnus du regard un ou deux professeurs déjà installés, mais devant leur absence totale de signe de reconnaissance, je m'isolais dans un coin. C'est là que je la vis. Immobile, le regard fixé vers moi. Ignorant la foule qui passait autour d'elle, l'ignorant à son tour. Krystel... Elle était là, parfaitement visible et identifiable. J'étais le seul à faire attention à elle. Je savais bien qu'elle m'avait reconnu, elle aussi. Je me relevais, face à la fenêtre, et je posais mes mains sur celle ci, comme pour diminuer la distance qui nous séparait. Je ne parvenais pas à identifier la lueur dans ses yeux, et c'était bien la première fois. Amour, tristesse, honte, colère ? Peut être un peu de tout ça à la fois, mais son expression demeurait indéfinissable. Elle semblait attendre quelque chose, raide et immobile. Je sentais quelque chose venir, quelque chose que je ne parvenais pas à saisir. Je le sus d'instinct ; il s'agissait d'adieux. Je le sentais dans mes tripes ; c'était la dernière fois que je voyais celle qui aurait dû être la femme de ma vie, celle que j'aurais dû arracher à cette existence qui était aujourd'hui la sienne quand j'en avais eu l'opportunité. La respiration qui s'accélère, je perds le contrôle. Je baisse la vitre pour l'appeler au moment même ou un autre sorcier, venu de nulle part, fend la foule.


| Les traîtres y auront droit les premiers, ensuite viendra le tour des sangs de bourbe et des moldus ! |


L'homme tira sa baguette. Je n'ai plus le temps de rien. Je passe la tête par la vitre à moitié baissée. L'homme tend son arme vers moi.


| Krystel je ... |


[i]BANG ! Le monde s'écroule, je ne vois plus rien, je suis propulsé en arrière, contre la paroi. Ma tête cogne extrêmement violemment contre quelque chose, je perds conscience. Juste avant de m'endormir, je sens le feu...


Je reprends mes esprits quelques secondes ou quelques minutes plus tard. La tête à l'envers, le corps comprimé. Le feu est derrière moi. Ce salopard a démoli le wagon à l'aide d'un sortilège d'explosion, et une lampe brisée a dû provoquer l'incendie sur les banquettes arrières. Je ne vois personne d'autre. Dehors, des hurlements. Je sens le sang couler d'une profonde blessure au fond. Le feu gagne sur moi, lèche mes chaussures. Je crie mais personne ne vient, personne ne peut venir. J'essaie de briser la porte pour m'échapper, donne un coup de pied, puis deux, puis trois. Une secousse me fait basculer sur le côté. Une autre, plus forte, me précipite contre la banquette enflammée. La douleur est atroce, je suffoque, je hurle, je pense à mes parents que je vais enfin rejoindre, à ma quête que je laisse en suspend, à mes sœurs, qui seront mieux sans moi. A Alice. A Krystel. Tout devient noir, et j'arrête de crier. Un courant d'air souffle sur mon visage, je suis ailleurs, dehors.


Torben Badenov n'est plus, il appartient au passé douloureux d'une Angleterre meurtrie, touchée par le mal. Son histoire prend fin ici, comme celle de beaucoup d'autres sorciers.