L’entraînement d’aujourd’hui ne fut pas très fluctuant. En effet, l’orage grondait au dessus du stade, trempant nos balais et par la même occasion, nos capes, qui s’alourdissaient. De plus, le vent luttait contre la puissance du vol. Les balles s’énervaient, ainsi que les joueurs.
L’entraîneur nous hurla de redescendre, et de nous changer. L’entraînement était finit. Je rangeai alors rapidement mes affaires, et pris une bonne douche, avant de m’enrouler une serviette autour de la taille. Je pris les quelques affaires que j’avais plié sur le tabouret à côté de la cabine et les enfilais. Je ne pouvais pas me permettre de sortir les bras nus. Mes cheveux encore mouillés, j’allais pourtant rejoindre mes compagnons et nous partîmes prendre une bière au beurre dans le pub du coin.
C’est dans ces moments là, que je rends compte de leur ignorance sur le monde, sur la magie. Tout ce qui compte, c’est le Quidditch, et les filles. D’ailleurs, les deux batteurs n’hésitèrent pas à aller à la rencontre de jeunes demoiselles qui devaient certainement refaire une année, voire plus, à Poudlard. Mais aucune gène, dans leurs paroles et leurs gestes, n’était indiquée. Les autres coéquipiers se joignirent bientôt à eux. Je restais donc le seul idiot, assis devant son verre. Ils me firent signe d’approcher. Je leur souriais donc, et m’installais entre deux jolies filles qui, j’en étais sûr, étaient majeurs. Celle de droite, et la plus jolie, portait une longue robe noire par-dessous sa cape, et ses cheveux relevés en une jolie tresse dévoilés la nudité de son cou. C’était de loin celle que je préférais. De toute manière, la femme de gauche s’intéressait à Jordan. Je fis alors plus ample connaissance avec cette créature, qui ne tarda pas à dévoiler ses charmes.
Je me détendis donc, et laissais faire le temps. Au bout d’une longue demi-heure, je tentais une approche, qui réussit. Fier de cela, je l’attrapai par la taille, et sortis pour transplaner avec elle jusqu’à chez moi. Je pris garde à ce qu’elle ne voit rien de compromettant, et l’emmenai dans ma chambre. Après avoir pris soin de l’obscurité, je me laissais aller à quelques heures de plaisir intense.

Ce n’est que vers les alentours de dix-huit heures, que la jeune fille repartit. J’allais donc prendre une nouvelle douche, et choisir un nouvel ensemble. Alecto venant de rentrer, je la saluais avant de donner un coup de baguette dans ma chambre. Les volets s’ouvrirent, les draps se changèrent, et un lit propre et fait apparut dans la chambre. J’entrouvris la fenêtre, et recroisais ma sœur qui s’en allait. Une nouvelle fois, je la saluais, avant de m’enfermer dans une pièce plutôt sombre pour me détendre.
Quelques minutes plus tard, je regardais par la fenêtre. Severus venait de passer la grille, qui se referma dernière lui. Il se rapprochait du perron.
Je descendis alors lentement les marches, et me rapprochais de la porte, tandis que la cloche retentissait. D’un coup de baguette, la porte s’ouvrit sur mon ami et compatriote.

Alors qu’il me saluait de sa voix grave, Severus pénétra à l’intérieur de ma demeure. Seulement, ses paroles n’étaient qu’un murmure, et je dus prêter l’oreille pour faire le discernement entre sa voix et le clapotis de la pluie externe. Nous étions en plein mois de juillet, et pourtant, il pleuvait.
Severus ne souriait pas et regardait avec intérêt le mobilier et l’architecture du manoir. J’attendais qu’il engage la conversation. Après tout, c’était lui qui voulait me voir, et non l’inverse.
Après s’être excusé pour l’eau qu’il avait acheminé sur le carrelage, il me posa un piège. En vrai, je lui avais fait comprendre que je savais la raison de sa visite, alors que j’en avais et n’en ai toujours aucune idée. Alors, avant de lui répondre, je lui tournais le dos et d’un coup de baguette fit disparaître toute l’eau. Puis j’accompagnais mon invité jusqu’au salon. Je l’invitais à s’asseoir dans un des fauteuils, pendant que je prenais place et que je fis venir deux verres de Whisky Pur Feu.

« En réalité, je n’en sais fichtrement rien. »

Je souriais en même que Severus. Mais au lieu de me répondre, celui-ci me demanda si ma famille était rentré. Ne savait-il pas qu’il ne restait que ma sœur, que j’avais épargné ?

« Tu n’es peut être pas au courant, mais la seule famille que j’ai, c’est ma sœur ! »

D’un ton plein de sous-entendus et peut être une pointe d’agressivité, je lui avais balancé cette réplique. Je me levais alors et lui tournais le dos. Comment pouvait-il être aussi ignorant ? C'était quelque chose qui m'agaçait. J'avais horreur de parler de ma "famille" si l'on peut appeler ça comme cela. Pour moi, ils n'existent plus depuis longtemps. Ma baguette les avait tué. Et d'ailleurs, je ne m'en porte pas plus mal. Après tout, ce n'était que deux parfaits idiots.

C'était dans ses habitudes, de tourner autour du pot, ou de l'introduire par des paroles qui n'avaient aucun lien avec le sujet principal. Mais j'avais pris l'habitude de cela, aussi je ne m'en vexais plus. Mais là, le sujet qu'il évoquait était encore douloureux. En effet, parler du mariage de ma soeur et de Regulus, ce n'était pas vraiment un sujet libre. Avec toutes les complications que ce dernier et que cette dernière avaient crée .. Enfin bon, l'histoire avait été réglée. Chaque clan s'en été occupé. D'un côté, ce n'était peut être pas plus mal. Un soucis en moins, ce n'était pas mal. Je souriais alors à Severus qui s'abreuvait le plus délicatemment possible sur le verre de cristal.

" Non pas encore mariée. C'est pour bientôt, comme tu le sais. La date exacte .. je ne m'en rappelle plus. J'ai d'autres choses en tête, et la date doit être notée sur un parchemin, en haut. "

Je désignais l'escalier qui donnait accès au second étage de la demeure. Le parchemin, avec la date, les préparatifs et le reste était consigné sous un tas d'autres papiers.

" Tu es bien sûr invité, Severus. "

Je connaissais ses réticenses face au mariage. Non pas par rapport aux futurs époux, mais dans l'acte. Je ne savais pas exactement les raisons, mais ce sujet devait être douloureux, et de ce fait, je le laissais tranquille là dessus.
En tout cas, j'avais vu son ironie dans la formulation et le ton. Alors j'avais parlé d'un ton léger, avec quelques sous-entendus dans ma voix. J'espérais qu'il les ai compris.

Je hochais la tête en apprenant le motif de la visite de ce dernier. Je m'en doutais un peu, en fait. Mais avant d'attaquer ce sujet, je devais lui poser quelques questions.

" Avant que l'on voit cela, j'ai une question. Enfin, plusieurs. Je crois que tu connais Angel Hell, toi aussi ? Il est venu me toucher quelques mots au sujet d'intégrer nos rangs. Je dois d'ailleurs en parler à notre Maître, après la prochaine réunion. Et toi ? "

J'écoutais alors sa réponse, tout en me levant. D'un geste de la main, je l'invitais à me suivre au second étage. Je montais les escaliers, tout en continuant d'écouter et d'interchanger avec Severus.
Je me rapprochais d'une porte, donnais un coup de baguette et le verrou se tira, J'entrais et demandais à Severus de prendre place. Cétait ici, que nous allions apprendre la Légilimencie.

Severus était venu apprendre une forme de magie, et j'avais détourné la conversation sur la rencontre du vieillard. Au moins, j'aurais d'autres informations à communiquer à mon Maître, quand j'irai lui en toucher quelques mots.

" En fait, si j'ai bien suivi ce qu'il m'a dit, je suis le dernier à l'avoir vu. En somme, il t'a rencontré bien avant moi, c'est donc tout à fait normal qu'il ne m'est pas mentionné. "

J'avais pris une voix explicative. J'aimais bien faire mon prof de temps en temps avec Severus, vu que lui même avait travaillé à Poudlard durant plusieurs années. Mais le sujet que nous abordions était extrêmement plus intéressant qu'un cours de potions. Cela dit, je le gardais pour moi, et j'espérai que Severus comprenne la blague.
Tout de même, je trouvais bizarre qu'Angel ait contacté trois mangemorts mâles différents. Pourquoi ? La raison m'échappait, s'il y en avait une. J'écoutais donc avec attention la suite du récit de mon ami.

" Je l'ai rencontré il y a une semaine. J'ai promis au vieillard d'en parler au Maître à la fin de la réunion prochaine. J'ai constitué un dossier. "

Je sortais ma baguette et prononçais quelques mots pour faire venir le paquet de parchemins sur la table. Je rangeais alors la précieuse tige de bois et m’approchais des feuillets. Je laissais le temps à Severus de découvrir les informations que j’avais recueilli. Il devait certainement toutes les connaître, mais c’était peut être plus prudents qu’il en sache autant que moi.
Dans un murmure, Severus laissa entendre qu’il ne connaissait pas les intentions d’Angel.

« D’après ce que j’ai compris, il travaille sur un projet qui pourrait intéresser le Seigneur des Ténèbres. Mais je ne vois pas pourquoi il avait besoin de voir trois mangemorts différents. Un seul lui aurait suffi, non ? C’est suspect. »

J’avais moi aussi parlé dans un murmure. Peut être un peu plus audible que l’autre mangemort qui hantait les lieux avec moi. Severus laissa échapper un petit rire sarcastique, et un sourire s’était dessiné sur ses lèvres. Se fichait-il de moi ? Non, impossible. Il devait certainement réfléchir au cas de notre cher vieillard. Lui non plus, n’avait pas l’air de le porter dans son cœur. Mais il était inutile d’en reparler, après tout, c’est au Maître de choisir la voie que le vieillard devra prendre.

Je me tournais et me levais pour sortir un livre d’un tiroir du bureau collé au mur de la petite pièce. Je l’attrapais et le passais à Severus. C’était avec cela que j’avais appris à métriser la magie qu’il venait apprendre.

Avoir accès à mes souvenirs, à mes pensées les plus profondes, c'était comme si je me dévoilais au grand jour. Que j'avouais tous mes crimes, toutes mes aventures, tout. Même si je savais pouvoir faire confiance à Severus, je préférais garder quelques informations pour moi. Pour pouvoir les fournir moi même au Seigneur des Ténèbres et en être ainsi récompensé. Même chez les mangemorts, la concurrence était de la partie. Sauf quand nous devions travailler ensemble, nous gardions chacun notre part d'information. Ainsi chacun avait quelque chose à rapporter à notre Maître.
Bien que j'ai fait part à Severus du dossier sur Angel, je souhaitais conserver d'autres petites choses pour moi. Après tout, lui aussi, se garder bien de tout nous raconter. Et puis, le dossier Hell était commun avec Severus et Torben. Ce dernier ayant disparu on ne savait où, il ne restait plus que l'ancien professeur et moi même pour en assurer la liason avec le Seigneur des Ténèbres.

Je jetais un oeil vers le mangemort. Puis je me levais et me poster à la fenêtre, cherchant des yeux une proie. Moldu, sorcier, peu importe, tant qu'on n'entrait pas dans ma tête, mais dans celle d'un autre. Je pivotais et demandais à Severus de me rejoindre. De là où nous étions, nous pouvions voir à des kilomètres alentours. Et, malgré l'obscurité, la pluie et l'heure, un groupe de jeunes personnes se promenaient non loin de la demeure. Ils étaient une bonne dizaine. Alors un de plus ou un de moins, je ne trouvais pas cela dérangeant. Surtout qu'après, il suffisait juste d'un coup de baguette pour leur faire tout oublier.
Je proposais alors cette solution à mon acolyte.

" Pourquoi ne pas en prendre un de cette bande ? "

Le ton de ma question s'était estompé à mesure que je la terminais. Je venais de réfléchir à de possibles conséquences. Si jamais l'un d'eux arrivait à nous reconnaître, nous dénoncer. Si jamais un arrivait à s'enfuir et à expliquer tout ce qu'il se passait ?
Non, finalement, c'était bien trop dangereux. Surtout que nous étions chez moi ! Et Alecto, si jamais une percisition il y avait, une reconnaissance de mangemort ou autre, elle serait impliquée. Elle saurait également ma véritable identité, mon vrai métier. Bien trop risqué.
Je fis alors non de la tête et entraînais Severus vers deux fauteuils qui se faisaient face. Je pris place dans l'un et invitait mon ami à s'asseoir dans l'autre.
Un clin d'oeil lui suffit pour lui faire comprendre qu'il avait alors le droit d'entrer dans ma tête.

Maîtriser l'occlumencie. J'avais vu les bases, il y a plusieurs années. J'en avais eu besoin à un moment. Mais depuis, je ne m'en étais plus servi. Peut être même que je ne savais plus comment faire.
C'était quelque chose de stressant, oui. Savoir que Severus, qui est pourtant un ami, aller pénétrer mon esprit me rendait fou. Qu'allait-il trouver ? Dans ses yeux, je voyais la petite flamme qui dansait, impatiente de faire des découvertes.
Mais je souhaitais néanmoins rester de marbre, pour ne pas laisser mon acolyte penser que j'étais un faible. Je me tournais alors vers lui, et attendais qu'il fasse les premiers pas.

Quand il commença à lever sa baguette, je mis directement ma main sur la mienne. Et lorsqu'il prononça la formule, je criais la mienne pour me protéger de son attaque. Hélàs, j'avais quelques problèmes pour me souvenir des paroles exactes. Mon sort ne marcha pas. Couvert de honte, je me levais et fusillais le mangemort du regard.
Je me jetais pratiquement sur le livre et tournais les pages à une vitesse folle. Ma baguette tomba au sol. Je n'avais pas l'air de m'en soucier, puisque je continuais à chercher ce que je voulais. Quand enfin je tombais dessus, je lus rapidement la formule, et refermai d'un coup sec le bouquin. Je me retournais, faisant voler cape et robe, et m'asseyais en face de mon interlocuteur.

" Bon recommençons ! "

J'avais parlé d'une voix brute et précipitée. Je m'étais rassi, et attendais que Severus recommence. Je n'osais plus le regarder. Mais quand j'entendis les paroles, je pointais ma baguette vers lui et jetais le sort de défense. Raté ! Cela me mit dans une rage folle. Je me levais et cognais le fauteuil avec mon pied. Je me précipitais à la fenêtre et lançais un sort pour l'ouvrir. Je passais la tête à travers la fente et pointais ma baguette vers le ciel. Je prononçais inaudiblement quelques mots, et voici un grand éclair qui apparut. Avec sa tête d'aigle, comme mon patronus, il entra dans la pièce et fonça droit sur Severus. Je l'arrêtais à quelques centimètres de son visage. Enfin, je laissais le sortiliège s'évanouir.

En tout cas, je n'avais pas l'intention de m'excuser. Enfin, pas à voix haute. Je le fis comprendre à mon ami mangemort par un signe de tête, et me rassis en face de lui.

" Je ne me rappelle plus de cette formule ! "

Mon ton était encore un peu brusque, mais ma colère avait considérablement diminué. Je levais la tête vers Severus, attendant une réponse.

Il avait vu Krystel. C’était peut être cela qui m’avait mis hors de moi. Toujours était-il que Severus avait reculé devant l’aigle électrique qui s’était infiltré par la fenêtre. Il en avait même lâché sa baguette. Lorsque je laissais fondre l’animal, le mangemort glissa un regard vers moi. Neutre. Comme toujours. Et cette attitude m’énervait aussi.
Ce n’était certainement pas le bon jour. En effet, mes crises de colère étaient excessives. Mais en même temps, j’étais toujours comme ça, très sensible une fois que mes nerfs arrivaient au bout du rouleau.

Severus me rappela la formule. Je m’obligeais à ne pas répondre et à me rasseoir. Mes doigts enroulés sur ma baguette, j’étais prêt à riposter. Il avait vu Krystel, donc un souvenir, une partie de mes pensées. Surtout qu’à l’instant où il avait pénétré mon esprit, je ne pensais pas à elle. Il était allé plus loin. J’attendais son attaque pour pouvoir lancer le sortilège.
Il me demanda, sans vraiment le dire directement, de lui laisser le champ libre. Alors devais-je rester assis comme un idiot pendant que quelqu’un sondait mon esprit ? Non. Je n’avais pas pour habitude de laisser les gens faire leurs petites affaires sur mon corps sans rien dire. Mais bon. Si je voulais en finir rapidement, autant le laisser faire.
Je desserrais mes doigts, et posais mes mains sur mes genoux, essayant de me concentrer sur les éléments que je voulais bien partager. Je pensais alors à des choses anodines, qui ne risquaient pas de dévoiler une partie de mon intimité, ou des choses que je souhaitais ne pas partager.

Je me concentrais alors sur la première fois où j’ai fait face au Seigneur des Ténèbres. Quand il m’a marqué. La joie qui est entrée dans mon corps lorsque j’ai vue la superbe trace sur mon avant bras. Et je travaillais sur ce souvenir. En revanche, je gardais pour moi toutes les actions que j’ai pu faire pour le Seigneur des Ténèbres. Missions ou actes individuels, ce n’était pas à Severus d’y comprendre ou d’y lire une quelconque signification. Et même, c’était assez privé, mangemort ou pas.

Cela faisait plusieurs minutes qu’il était dans mon esprit. Cela commençait à m’agacer. Je repris alors ma baguette entre les doigts de la main droite et prononçais durement Occlumens. Je me levais en même temps.

« Qu’as-tu vu ? »

Alors que nous venions à peine de terminer une première tentative, je le harcelais directement. Je voulais savoir ce qu’il connaissait désormais de moi.

Severus essaya de me rassurer en m'expliquant, non pas en détails, ce qu'il avait vu. Bon, mon admission chez les mangemorts, ça pouvait passer. Mais la petite phrase pleine de sous-entendus, comme le fait qu'il aurait pu voir plus, ce n'était pas quelque chose qui me rassurait. Je lui lançais un regard noir et me levais du fauteuil, pour me replacer devant la fenêtre. Je regardais les contrées envahies par l’obscur. D’une part, il faisait nuit, c’était alors tout à fait normal de n’apercevoir que l’obscurité. Mais d’un autre côté, l’obscur était présent par mon être. Je ne fis plus attention à Severus pendant quelques instants. Je ne voulais pas qu’il sache. Il y avait tellement de choses qu’il ne devait pas savoir. A commencer par Krystel. Les images qu’il verrait sont ma propriété. Je n’ai pas envie de les partager.
J’entendis Rogue croiser ses jambes. Je me retournais à moitié, le visage presque caché par la cape et regarder Severus. Il me posa ensuite la question. Cette fameuse question. Je n’avais qu’une partie de la réponse.

Je me tournais complètement et revins sur mes pas, faisant claquer le plus possible les petits talons de mes chaussures. L’épais tapis et la petitesse de la pièce rendait sourd le son. Peu importe. Je marchais doucement et me plantais devant mon ami.

« Aucune idée »

Avec une petite pointe de sarcasme et un sourire amusé, j’avais répondu au mangemort. Je fis venir le livre à moi et avec une simple pensée la bonne page s’ouvrit sous mes yeux. Je lus la réponse, et renvoyai le livre sur la table. Severus avait l’air de me questionner du regard. Je m’empressais alors de lui dévoiler ce que je venais d’apprendre.

« C’est possible. A un niveau très avancé de Légilimencie ou d’Occlumencie »

J’espérais lui avoir répondu le mieux possible. Je le regardais dans les yeux. Je voulais savoir si son niveau était digne d’être pratiqué. D’un signe de tête, je lui fis comprendre qu’il pouvait faire une tentative. Mais dans mon regard, j’espérais qu’il comprenne que c’était le dernier essai auquel il aurait droit cette soirée là.

Severus me provoquait. Oui. Lorsqu'il avait compris que je lui laissais sa dernière chance, il se contenta de rire et de me demander si c'était la peur qu'il voit Krystel dans son intimité qui me bloquait. En partie, oui. Je n'avais pas envie que ces images aussi privées soient-elles circulent dans toute la communauté. Non pas que je ne fis pas confiance au mangemort, mais je préfèrerai garder ces photos inédites pour moi.
Je le regardai alors avec un regard noir et un sourire sarcastique apparut sur mon visage.

" Vraiment hilarant ! "

Je le brimais et le laissais pénétrer mes esprits, essayant de l'empêcher de voir ce qu'il souhaitait voir, ce pervers. Je pensais au Quidditch, une seule fois je m'autorisais à penser à Krystel, lorsqu'elle tua mes parents de sang-froid. Une image qui pourrait en choquer plus d'un, mais qui ne créé aucune réaction sur moi. En même temps, c'était un peu moi qui lui avait demandé cette requête...
Je levais ma baguette pour contrer le sort. Hélàs, je ne maîtrisais pas parfaitement le sortilège, et par conséquent n'osait le prononcer. Je lançais un sort de dépossession, pour que Severus se trouve sans baguette, et ainsi sortir de mon esprit. Je fis voler la baguette jusqu'à moi et l'attrapais du bout des doigts.

Je m'approchais de mon ami et lui tendis sa baguette, un sourire plein de sacarmes sur les lèvres. Mon regard interrogateur lui demandait de m'avouer ce qu'il avait vu.
Mais un bruit à l'extérieur me déconcentra. Je me tournais vers la fenêtre, et perçais du regard les flots d'eau qui se laissaient tomber sur la terre. Un Moldu qui s'amusait avec un objet qui produisait un drôle de bruit. Je jetais un regard malicieux vers Severus. Et si je l'attrapais. Après tout, ma demeure était invisible aux Moldus. Du bout des doigts, je pointais ma baguette sur l'individu dépourvu de pouvoir, ouvrais la fenêtre, et chuchotais la formule. Le garçon vint à moi. Il passa par la fenêtre qui s'agrandit pour le laisser passer. De la main gauche, je poussais les carreaux et la fenêtre se referma, comme mon piège sur l'enfant. Un sourire mauvais s'afficha sur mon visage.

" Endoloris ! "

Pour commencer, avant qu'il essaye de se défendre. Son allure, son visage, ses vêtements, tout me laissait croire qu'il avait l'intention de se rebeller. Pas de rebellion chez moi ! Je relâchais la pression, laissant l'adolescent reprendre son souffle à terre. Je me tournais vers Severus.

" Tu me raconteras ce que tu as vu après. Ce Moldu me dérange. Il faut le supprimer, mais amusons nous un instant, tu veux ? Lis dans son esprit. Au moins, tu n'auras aucun élément qui te contrera, et ta magie sera libre d'agir. "

Je jetais un nouveau sortilège Doloris sur l'enfant, et le fit voler jusque sur un tabouret. C'était désormais à Severus d'agir.

Severus avait l'air outragé que je puisse utiliser un enfant Moldu pour des "expériences" purement sorcières. Il nous fallait des cobayes. Je n'avais plus envie qu'il apprenne de nouvelles choses, sur mon passé, sur Krystel, sur rien du tout en fait. Le strict nécessaire devait lui suffire. Le reste n'était que du détail.
Alors cet adolescent était arrivé au bon moment. Etant donné que je m'emportais, et d'ailleurs cela n'a pas changé, très facilement, je ne contrôlais pas toujours mes actes, et le mangemort qui se trouvait avec moi en avait fait les frais environ une heure auparavant. Néanmoins, Severus mit son étonnement de côté et se concentra sur l'esprit du gamin. Je le surveillais toujours d'un oeil, baguette tendue, prêt à agir. Le Moldu donna d'ailleurs un coup de pied à mon ami. Je m'apprêtais à lui donner une leçon mais Severus pointa sa baguette. Il allait s'en charger. Je souris malgré moi, content de ce geste.
Mon bonheur fut vite déçu. En effet, le mangemort se releva et me toisa pour m'affirmait que le gosse ne faisait que jouer. Stupidité ! Il m'avait dérangé, et son air hautain ne me plaisait guère. Dans ses yeux, je devais certainement pouvoir lire de l'incompréhension, de la rancoeur envers nos pratiques, mais je n'y prêtais pas attention.

Voyant que Severus n'avait pas l'intention de punir l'enfant pour le coup qu'il lui avait porté, je décidai alors de m'en charger.
D'un coup de baguette, je fis venir plusieurs cordes qui s'enroulèrent autour de ses poignets, de ses chevilles et de sa taille.

" Ne te crois pas supérieur. Ton prochain coup sera fatal ! ... Endoloris ! "

Le Moldu se plia sous l'effet de la douleur. Et mon sourire devint de plus en plus démoniaque. Je ne faisais plus attention à ce que je faisais, mon but premier apparaisssant plus qu'autre chose dans ma tête.
Severus me demanda de ramener l'enfant et d'effacer ses souvenirs. Un Moldu ! Comme si j'allais laisser un Moldu en vie ! Foutaises, mensonges ! Il en était hors de question, et je lançais un regard à Severus.
Je me concentrais de nouveau sur le corps de l'enfant. Inutile de le faire souffrir plus longtemps.

" Avada Kedavra ! "

Je lançais le sortilège d'une voix vive, mais sans sentiment. Je regardais le corps de l'enfant, puis avec un regard et un sourire vainqueur, le visage de Severus. Avec de nombreux sorts je décomposais peu à peu le corps et envoyais ses morceaux un peu partout à l'aide d'un sortilège de déplacement. Je ne connaissais ni sa famille, ni ce qu'il faisait là. Mais une chose était sûre, il fallair absolument que je supprime l'identité du garçon dans la tête des Moldus qui vivaient aux alentours. Par la fenêtre, je pointais de la baguette la maison de Moldus la plus proche. Je lançais un sort d'oubliette, pour l'adolescent.
Je retournais ensuite auprès de Severus, et m'assayais dans mon fauteuil, l'air de rien.

" Alors, tu me racontes ce que tu as vu dans mon esprit ? "

J'avais la nette impression d'avoir choqué Severus. Lorsque j'avais tué le Moldu, mon ami était assis sur le fauteuil. Il avait l'air d'observer la scène, impuisssant. Et quand l'enfant fut tué de ma propre baguette, il avait eu l'air de se détendre. Peut être Severus était-il trop jeune pour assister à un meutre commis par plaisir. Je n'en savais rien.
Lorsque je démembrais le garçonnet, j'entendis un soupir, ou un murmure, provenant du mangemort. Je m'étais alors tourné très légèrement, pour regarder ce qui se passait, mais je ne pus reprendre ce qu'il venait de dire.

Le travail achevé, je fis mon ami se lever et sortir de la pièce. Un peu surpris par son attitude, je décidais de le suivre. J'arrivais à sa hauteur, qu'il était déjà dans l'escalier. J'attendais alors qu'il se décide à se relever, plutôt que de rester planter à regarder le sol du haut des marches.
Je ne comprenais pas ce virement d'attitude. Qu'avait-il ? Refusait-il mes pratiques, alors qu'il était lui même un mangemort ? J'avais des questions à lui poser. S'il s'attendait à un changement d'avis, des remords, une excuse de ma part, il se trompait complètement. Je n'avais pas honte de mes actes. Le Maître avait fait pire. Krystel et Torben avait fait pire. On ne les blâmait pas pour autant dans notre communauté. On approuvait leur courage, leurs méthodes. On souhaitait faire mieux qu'eux.
Ce n'était pas mon but cette soirée. J'avais été dérangé, et la colère que j'avais accumulé en laissant mon esprit s'ouvrir à Severus n'avait pas arrangé mon état d'esprit. Je remarquais tout de même l'état de calme qui m'habitait. Comme si tuer cet enfant m'avait apaisé, ce qui, en soit, n'avait rien d'étonnant.
Severus ne bougeant pas, je me décidai à poser mes questions.

" Serais-tu choqué, Severus ? "

Le ton que j'avais employé aurait pu être comique. Et d'ailleurs pour moi il l'était. En effet, j'avais un sourire moqueur sur les lèvres, car le simple fait qu'un mangemort puisse être choqué par la torture était inconcevable à mes yeux. Surtout s'il s'agissait de Severus. Si jeune et déjà dans notre camp. Courageux. C'était comme ça que je le voyais, ou du moins que je l'avais vu.
Cependant, je n'arrivais pas à le blâmer pour son manque de bravoure. Quelque part, une partie de moi arrivait à le comprendre. Aurais-je vécu pareille situation ? Possible, toutefois je ne m'en souvenais pas.

J'attrapais Severus par les épaules et le forcer à descendre les dernières marches. Je l'emmenais au salon, et l'intimais de s'asseoir. Je remarquais alors sa cape que je fis voler à lui d'un coup sec de baguette. Je fis également un petit moulinet, et un verre de Whisky Pur Feu apparut. Je l'attrapais et le plaçais dans les mains du mangemort. Un bon remontant, voilà ce dont il avait besoin.
J'attendais qu'il ait terminé son breuvage pour reprendre la discussion.

" Tu sais que tu ne m'as toujours pas raconté ce que tu avais vu dans mon esprit, lors de ta dernière tentative. Mais je ne t'en veux pas. D'ailleurs, j'ai quelque chose à te dire. Si c'est la première fois que tu assistes à un meutre commis par plaisir, tu verras que les autres fois te paraîtrons moins horribles. C'est impressionnant au début, mais on y prend vite goût. Bien sûr, tu n'es pas obligé de tuer ni de torturer pour faire un bon mangemort, mais c'est un plus qui feront de toi un homme respectable dans notre communauté Severus. Souviens-t-en. "

Je m'étais assis en même temps que je prononçais mon petit discours que j'espérais convainquant. Désormais, c'était à Severus de choisir.

Il ne parlait guère, désormais. Le temps entre réponse s'allongeait. J'avais peut être touché un point sensible, chez Severus. Un souvenir, ou une inaptitude.
Lorsque l'on s'installa dans le salon, au rez-de-chaussée, il but son alcool d'un trait. Il ne disait aucun mot. D'ailleurs, il venait de finir son verre, alors que je n'avais pas encore commencé le mien. D'un coup de baguette, le verre du mangemort se remplit à nouveau. Je reposais l'instrument dans ma poche et attrapai le mien. Je m'installais plus confortablement dans mon fauteuil, et Severus commença à parler. Capacité à tuer, j'en doutais fort. Après tout, je ne l'avais jamais vu à l'acte.
Le mangemort s'autorisa même une petite plaisanterie à la fin de sa justification, que je ne trouvais guère convaincante. Et sa petite blague sur les ballets, peu fine. Severus s'autorisa également un sourire. Pitoyable. En temps normal, s’il n’avait pas eu l’air d’être écœuré par ce que j’avais fait, j’aurais certainement rigolé et souris à sa blague. Mais juste l’idée qu’il puisse avoir du mal à regarder une souffrance, c’était ça qui m’écœuré, moi. Je lui lançais un regard noir.

Il n’avait pas l’air d’avoir remarqué. Severus enchaîna même sur le meurtre de ma famille par Krystel. Je m’autorisais un large sourire, bien qu’intérieurement, je savais pertinemment que ce meurtre avait été assez simple, sans ornement. Alors que le Moldu que je venais tout juste de découper, c’était un chef d’œuvre. Un enfant en plus. D’autant plus drôle.
Je bus quelques gorgées de mon Whisky Pur Feu et reposais mon verre sur la table basse.

Severus me parla ensuite du Quidditch. Sa plus grande phobie, on dirait. Hilarant ! Comment peut-on avoir peur de voler dans les airs, tel un hippogriffe ? Non, vraiment je ne pouvais pas comprendre. Et je dus cacher mon rire en souriant d’avantage. Le mangemort devait bien se douter que je me fichais de lui.
Je savais très bien qu’il détournait la situation, pour ne pas montrer sa défaite. Enfin, si on peut appeler ça comme cela. Dans tous les cas, le Maître l’obligerait à faire ses preuves, un jour ou l’autre. Il était jeune, tout juste sorti de Poudlard. Peu d’année de pratique, donc peu de mort à son actif.
L’homme qui se tenait devant moi n’avait pas l’air d’un homme qui tuait juste parce qu’il était énervé. Pas comme moi, ou comme plusieurs des mangemorts.

« Le Quidditch, vraiment ? Et de quelles images parles-tu ? »

Je laissais du répit sur la question du meurtre à Severus. Après tout, il n’était pas venu pour repartir traumatisé. Quelqu’un d’autre, s’en chargerait à ma place, de toute manière.