Après avoir dicté la liste des affaires à acheter, le parchemin en poche, j'étais parti pour le chemin de traverse. Un magasin vendait des articles de Quidditch, et j'avais effectivement besoin d'une nouvelle tenue, et de produits d'entretien pour mon balai. Je consultais la montre à gousset qui traînait dans une poche intérieure. Il me restait plusieurs heures avant mon rendez-vous.

Une fois sur le chemin de traverse, je regardais rapidement toute la population qui circulait sur le passage. Qu'est ce que cela pouvait m'énerver de traîner dans des lieux où tout le monde pouvait me reconnaître. Soudain, j'entendis un grand cri à quelques mètres de moi. Je me retournais et vis quatre jeunes filles arriver en courant à mes côtés. Elles me supplièrent pour avoir un autographe et une photo avec chacune. Quoi de moi pour ma couverture ..
Je sortis mon sourire charmeur qui les faisait toutes craquer et pris la plume et le parchemin qu'elles me tendaient, signant pour chacune d'elles, en prenant garde à bien noter leurs prénoms avant. Puis, ce fut la petite séance photo. Enfin, au bout d'un quart d'heure, elles repartirent, visiblement satisfaites. Je pris garde à marcher la tête baissée, les yeux également tournés vers le sol pour limiter ces pertes de temps.

Je marchais assez rapidement, tamponnant parfois certaines personnes, m'excusant rapidement. J'entrais alors dans le magasin de Quidditch. Je saluais le vendeur qui me servit tout ce dont j'avais besoin. Je le payai et sortis, mon sac à la main.
Mais puisque j'étais sur le chemin de traverse, je décidais d'aller faire un petit tour dans un magasin bien connu. C'est alors que je percutais de plein fouet une personne. Un homme d'après mes yeux.

L'homme d'un certain âge s'accrocha à mes vêtements, et me demanda de l'aide pour l'aider à se remettre droit. Sa voix était enrouée, et j'eus peur qu'il ne la perde avant d'avoir finit de me parler. Une grimace se lut sur son visage.
Mais bien vite, sans que je n'ai le temps de lui faire remarquer mon agacement, le vieillard c'était relevé et s'approcha de mon oreille. C'est alors que je fus pris de court. Comment savait-il ma véritable idendité ? Serais-je désormais recherché ? Un court instant, je fus pris de panique, ne sachant que faire. Je n'avais pas fait très attention au reste de sa phrase, trop occupé à chercher qui aurait pu me trahir.
Mais le vieillard se releva et continua à marcher de son pas clopinant, vers les petites ruelles du chemin de boutiques. J'époussetais ma veste, avant de reprendre mes paquets, et de suivre le viel homme. C'est ce que j'avais compris. Je devais le suivre, il me donnerait certainement quelques informations pour retrouver le coupable, et lui faire subir quelques sortilèges impardonnables, avant de l'achever délibéremment.

Sans le perdre des yeux, mais pour ne pas montrer que je suivais cet homme, je fis semblant de m'arrêter devant quelques boutiques. Je sentais également quelques paires d'yeux me suivre, mais je n'y prêtais guère attention. Je levais la tête, et le regardais passer entre deux stands. Je repris alors la marche, cette fois plus rapidement. Je regardais que personne ne me suive, et tournais dans la même direction que lui. Puis je m'arrêtais et donnais un coup de baguette à mes affaires pour réduire leurs tailles et plaçais le tout dans mes poches. Je gardais ma baguette en main et me rapprochais du viel homme d'un air menaçant. Je parlais le plus bas possible, et restais près de son oreille pour qu'il puisse tout entendre, ma baguette restant tendue vers lui.

" Comment savez-vous qui je suis ? "

Je ne voulais rien savoir d'autre, pour le moment. Si j'étais découvert, le Lord me punirait à juste titre, et je savais que ce n'était pas une partie de plaisir. De plus, j'aurais été obligé de tuer cet homme, peu importe soit-il. Mais avant, il avait des réponses à mes questions, et je supposais qu'il en savait beaucoup plus que je ne pouvais l'imaginer.

Je ne lui faisais pas confiance, quoi qu'il dise, ou qu'il fasse. Plusieurs questions trottaient dans mes têtes. Comment un vieillard pouvait-il savoir tout cela ? Etait-ce un piège ? Mon expérience dans le dédoublement d'une personnalité, dont je faisais preuve chaque jour, m'indiquait de ne pas faire de faux mouvements. Autrement dit, je ne devais pas lui poser directement ses questions. Il se douterait de quelque chose. Il fallait que je me détente, que je lui fasse croire que je baissais ma vigilence. Mais je n'étais pas prêt à parler pour autant. S'il le fallait, je le tuerais d'un coup de baguette magique. Même pas besoin de prononcer cette fameuse formule. Poudlard m'aura au moins appris à cacher mes futurs mouvements aux autres.

" Qui êtes vous ? "

Je n'avais rien d'autre à lui dire. J'avais parlé doucement et très calmement, toujours en gardant ma baguette tendue, mon regard noir, et mes lèvres un peu retroussées, comme un chien près à attaquer. Le petit vent qui s'était levé faisait voler ma cape dans mon dos.
Le vieillard commença alors un monologue que j'écoutais avec attention. Il parlait des rumeurs, et j'avais mon mot à dire là dessus.

" Les rumeurs se fondent sur des choses non concrètes, non prouvées. Croyez-vous qu'il existe une preuve, à part votre parole ? Vous n'êtes même pas certain de ce que je vous affirme "

J'avais gardé mes yeux ancrés dans les siens. Je n'avais pas cédé, et je ne cèderai pas. Il m'énervait, avec ses airs de comère. Je n'aimais pas cela du tout.
Il commença ensuite à essayer de faire pression sur moi, en me provoquant, en insinuant qu'il aurait pu parler. Je l'aurais su aussi vite, la Marque aurait brûlé car Il se serait mis en colère. Or, ce n'était pas le cas.
Le vieil homme parla de Severus, et d'un homme à l'accent étranger. Severus n'était pas reconnu en tant que mangemort. Quant au sorcier à l'accent étrange, je ne voyais absolument pas de qui il parlait. Il me posa ensuite la question, à savoir si j'étais prêt à l'écouter. Après tout, je n'avais rien à perdre. Je gagnerais peut être une vie en plus de prise.
Gardant les yeux toujours rivés sur l'homme, je jetais silencieusement un maléfice. Les autres ne pouvaient ni nous voir, ni nous entendre. Je lui fis un signe de tête, attendant son récit.

J’écoutais le récit du vieil homme avant de m’y mettre à mon tour. J'avais préparé ma réponse tout au long de ses explications.

J’allais m’appuyer nonchalamment contre le premier mur s’offrant à mon dos, et posais un pied contre celui-ci, attendant les paroles du soit disant médicomage.
Mais avant que ce dernier n‘est le temps de placer quoi que ce soit dans sa future phrase, je l‘interrompis.

« Expliquez moi en quoi puis-je vous être utile. Je réfléchissais après quant à ma réponse »

Le vieil homme, dont je ne connaissais toujours pas le véritable nom m’exposa le but de ses recherches. Il voulait également que je parle de lui à mon maître, qui était malheureusement peu joignable en ce moment. Et, je me rappelais très bien de la fois où je l’avais dérangé pour un marquage. Je ne voulais pas revivre cette aventure une nouvelle fois. Aussi, j’en informé mon interlocuteur, en parlant d'une voix neutre qui essayait de transmettre un frisson, une idée.

« Maître est très occupé en ce moment. Je ne peux me permettre de le déranger, même pour ces circonstances. En revanche, je peux lui en glisser quelques mots après une réunion. Je tâcherais de le faire le plus rapidement possible. »

Je ne percevais aucune réaction, d'inquiétude ou quelque chose d'autre, de la part du vieillard. Et cela m'énervait plus que s'il montrait une émotion quelconque. Je n'aimais pas du tout cette indifférence, et montrais les dents. Ou plutôt, je pointais d'avantage ma baguette, prête à réagir à chacune de mes paroles, vers son buste.
Enfin, je bougeais, tournant le dos à cet inconnu qui ne mesurait pas les conséquences de ses paroles. Néanmoins, une question tournait toujours entre mes autres pensées. Comment savait-il que j’étais au service du plus puissant mage de tous les temps ? Qu’est-ce qui aurait pu me trahir ? Paroles, gestes ? Je ne savais pas et cela me troublais. Mais je ne voulais pas lui montrer ce signe que je prenais pour le la faiblesse. Après tout, pourquoi lui montrer que certaines choses m’échappaient ? Il n’avait pas besoin d’en savoir plus sur moi. En revanche, moi je me devais d’en savoir plus.

« Il n’acceptera votre «candidature» que si un dossier suffisamment consistant l’y amène. »

J’espérais que le vieil homme comprendrait rapidement le sens de ces paroles. Je n’avais pas envie de m’y éterniser. Et puis, c’était à lui, aussi, de me fournir toutes les informations.

Le vieil homme me donna alors tous les renseignements dont j’avais besoin. D’une part, toutes les choses qu’il savait faire pourrait effectivement nous être utiles. Il avait raison, nous ne pouvions pas aller à Ste Mangouste si nous étions blessés. Chacun doit se débrouiller.
Il parla ensuite des enchantements. C’était dans son projet, et je savais qu’il rechignait à en parler, aussi je laisserai le soin à mon maître d’en apprendre d’avantage. Après avoir fait une pause, il m’expliqua qu’il avait très envie de nous rejoindre.

Mais je n’étais pas convaincu entièrement. Quelque chose de louche se cachait derrière tout cela. Je voulais le sonder, mais c’était préférable d’attendre. Une intuition me dictait de ne pas faire de faux pas, en lançant une attaque. Je gardais tout de même un œil sur l’individu, le toisant avec dureté. En réalité, je réfléchissais, et dans son regard, je vis qu’il comprenait.
Je prends généralement le temps de réflexion que l’on m’accorde, pour envisager toutes les possibilités. Mais là, il n’y avait rien à discuter. Je lui donnais alors ma réponse.

« Tout est bon. Je retiens le tout et je vous contacte dès que possible. »

Je n’attendais pas de réponse, puisque je brisais la bulle de protection, repris mes sacs et sortais avant lui de l’endroit où nous étions.
Je ne tenais pas à être vu. Non pas parce que j'avais discuté avec le vieillard, mais parce qu'il fallait que je rentre chez moi, à présent. J'avais encore des choses à faire, et que je tenais à avoir ma soirée tranquille.