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Fin de journée au chemin de traverse. Angel Hell était assis depuis tôt le matin devant la boutique de Fleury & Bott. Pourquoi cette boutique me direz-vous? Et bien de part les ouvrages que l'on peut y trouver, bon nombre de personnes viennent ici. Des gens tels que le citoyen lambda, ou des membres du ministères et parfois même des personnes plus...libres d'esprit. L'ancien Médicomage après de longues heures immobile avait les articulations douloureuses, à son âge c'est normal après tout. Afin de se dégourdir les jambes, il entama une petite promenade dans le chemin de traverse.

Cela faisait quelques semaines qu'il leur avait laissé son message. Au première loge depuis son poste d'observation, il avait vu les aurors du ministère disperser au mieux les curieux. Ils avaient dû attendre deux bonnes heures avant de transplaner avec le cadavre. Angel espérait alors qu'au moins un des hommes de Lord Voldemort ait eut le temps de voir le corps inanimé ainsi que le message morbide y figurant.

* * Une fouine a attrapé un lapin et a bu son sang. Mais le lapin étant de sang-mêlé, la fouine l’a tué. * *

N'ayant toujours pas été contacté par un des mangemorts, ou un de leur intermédiaires, il réfléchissait. Peut-être était-il temps de leur envoyer un nouveau message. Aussitôt dit aussitôt prévu. Les ruelles du chemin de traverse se vidaient peu à peu, les évènements des derniers temps n'inspirant pas la sécurité aux sorciers. Angel lui avançait sans se sentir en danger, la rue étant son milieu depuis plusieurs années maintenant. Trouverait-il une victime adéquate ce soir? Peut-être devrait-il choisir une victime au hasard, afin de montrer qu'il était capable aussi de tuer un sorcier quel qu'il soit?

Il était prêt à tout pour pouvoir intégrer les rangs des mangemorts. En plus d'avoir des idées plus ou moins similaires de ceux-ci, il avait surtout besoin de l'aide qu'ils pourraient lui apporter afin d’atteindre son objectif; le sort de résurrection. Et s'il réussissait et mettait cela au service du Lord, ce dernier pourrait se montrer reconnaissant. De plus cela l'aiderait à mettre le chaos dans le monde magique, et c'est tout ce que souhaitait Angel.

Il n'y avait actuellement personne dans la rue, aussi l'ancien Médicomage s’arrêta quelques minutes devant une vitrine de magasin fermé. L'excitation de la chasse le gagnait. Il allait se mettre en quête de sa victime.

Ennui mortel enfin rompu. Une mission, un début de tâche à accomplir. J'avais reçu un pli confidentiel, que personne ne pourrait ouvrir sans avoir aucune idée de comment s'y prendre. S'entailler le poignet, et poser sa marque des ténèbres sur le sang qui coulait sur le cachet de la lettre. C'était le moyen le plus sûr élaboré par le Seigneur des Ténèbres pour communiquer avec ses agents, agents dont je faisais bien évidemment partie. Bien sûr, tout était tout de même codé à l'intérieur de la missive; on n'était jamais trop prudent. Je supposais sans doute que c'était cette expertise née d'une longue pratique de la clandestinité qui avait permis au seigneur noir de pouvoir s'élever si haut en partant de rien. Je ne savais rien de son existence, de fait, mais si je n'avais jamais entendu parler de lui avant, c'était bel et bien qu'il n'y avait rien de notable, ou alors que tout avait toujours été caché. Bien sûr, rien de bien fantastique ne m'aurait attendu ce jour si je n'avais pas eu cette mission à accomplir. Krystel était comme à son habitude en tournée européenne, et le moins que l'on puisse dire était que l'on se voyait encore moins souvent qu'à l'accoutumée, c'était dire la fréquence de nos discussions... Je n'avais jamais pu aborder plus avant les sentiments que je nourrissais pour elle, pas depuis cette fameuse dispute qui nous avait vus nous réconcilier ensuite. J'avais la tête un peu ailleurs en lisant le courrier. On me demandait d'aller voir un sorcier. Un grand, vieux, noir, observateur. Je pensais pouvoir le retrouver. Rares étaient les personnes à se déplacer de nos jours de péril. Aussi allais je m'habiller.

J'optais comme à mon habitude pour une tenue discrète et pratique avant toute autre chose. Le but était sans conteste d'être efficace sur le terrain. J'abandonnais mes vêtements préférés, qui étaient sur les avis de recherche me concernant. Pas de jean, pas de veste noire, par de chemise. J'enfilais une simple robe de sorcier noire, comme la portait la majorité de mes congénères. Je devrais recruter aujourd'hui, sans doute. En tous cas, prendre la mesure de l'homme, et faire mon rapport à mes supérieurs, dont faisait partie Krystel. Etait elle au courant que je rompais de plus en plus fréquemment l'isolement dans lequel j'avais été plongé depuis un moment maintenant? Je n'en savais rien. Cela ne devait pas lui plaire que je ne lui en parle pas, en tous cas. Je me permettais quoiqu'il en soit de prendre l'un de ses foulards, et de le fourrer dans la poche intérieure de ma cape noire. Je tenais à avoir un petit quelque chose d'elle sur moi, quand il y avait du danger. C'était toujours rassurant, et cela me donnait un peu moins envie de me confronter brutalement à mes ennemis.

Une fois que tout fut prêt, je quittais le manoir pour finir par transplaner. J'attéris brutalement dans le secteur prévu à cet effet à l'arrière du chemin de traverse, juste derrière l'établissement de TOM. Je rabattais mon capuchon sur mon visage, de sorte à éviter qu'un ancien client ou que mon ancien employeur ne me reconnaisse; je ne pouvais absolument pas me le permettre. Alors, j'avançais. Je n'évitais pas les regards, mais je devais surtout ressembler à un quelconque commerçant; tout le monde portait ce genre de tenue, maintenant. Je finis par arriver devant Fleury et Bott. Il était là, c'était lui. J'en étais sûr, mais pour en avoir la confirmation il n'y avait pas trente six solutions. Je devrais faire preuve de finesse. Un concept qui m'était bien étranger. Pourtant, je devrais m'y faire et m'y conformer, selon la volonté de mon maître. Ce n'était sûrement pas par hasard si c'était cette mission qui m'avait été confiée. Je m'avançais de deux pas, bien conscient que l'homme avait dû me voir, ou sentir ma présence. Je me souvins des paroles énoncées par mon maître.

| La fouine est dangereuse. Mais ne sait elle chasser que le lapin? |

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Avez-vous déjà chassé cher lecteur? Si non vous aurez du mal à vous rendre bien compte de ce que ressens à ce moment Angel Hell. L’excitation du chasseur. Cette sensation de picotement à l'idée de devoir affronter quelqu'un, le cœur qui s'accélère à cause de l'adrénaline envoyée dans les muscles. Cela peut facilement submerger quelqu'un, mais l'ancien médicomage savait se maîtriser. Comme pour chasser tout ça et garder l'esprit clair, il s’ébrouât comme un animal veut se sécher. Alors qu'il allait se remettre en marche, le vieil homme sentit une présence. Tournant le regard, il le vit. Une personne en cape noir, le visage caché par une longue capuche. Auraient-ils enfin décidé de répondre à son message? Il sourit intérieurement mais conserva un visage inexpressif. Il devait avant tout s'assurer qu'il avait bien en face de lui un homme de main du Lord.

Afin de rester discret quoi qu'il arrive par la suite, Angel se tint immobile face au sorcier incconu. Il se contenta de le fixer pendant un moment afin de bien lui signaler qu'il l'avait vu. Mais au lieu d'aller à sa rencontre, il s'éloigna de quelques pas et s'engouffra dans une ruelle déserte, à l'écart des rues principales. Ainsi il allait pouvoir mettre à l'épreuve celui qui venait au devant de lui. Bizarre me direz-vous, car d'habitude ce n'est pas celui qui veut être recruté qui teste. Mais Angel ne laissait rien au hasard, et il ne voulait pas se comprettre. Car si au lieu d'un mangemort, il avait à faire à quelqu'un du ministère, il s'attirerait des ennuis en énonçant son envie de rejoindre les mangemorts. Inspectant la ruelle une dernière fois, et ne détectant personne d'autre, il lança un sortilège d'assurdiatio afin que la suite des évènements reste privé. Son sortilège n'aurait pas d'effet sur toute la ruelle, mais au moins sur la zone où ils se tiendraient.

Il est bien tard pour se promener en ces lieux. Que peut donc faire un vieil homme tel que moi pour vous aider? C'est ainsi qu'il ouvrit la discussion, baguette en main.

L'homme me dévisagea un moment. Je n'étais pas d'un naturel particulièrement patient; il n'était donc pas étonnant que j'avais l'impression d'être un fauve en cage, pour la simple et bonne raison que je ne pouvais pas aller aussi vite dans l'accomplissement de ma mission que j'aurais pu le souhaiter de prime abord. Bien sûr, l'impression que j'avais d'être jaugé n'était pas malencontreuse; l'inconnu s'était tourné vers moi et me regardait. Je ne savais pas à quoi m'attendre. L'espace d'un instant, j'eus la crainte d'avoir été piégé et donc que le type ne soit un agent ennemi. Aux aguets, je faisais attention à tout ce qui constituait mon environnement immédiat. Je ne me retournerais pas pour voir si j'avais toujours le temps et la place pour me ménager une sortie de secours en cas de pépin. Il était trop tard pour ça, et il me semblait évident que maintenant que j'étais impliqué jusqu'au coup, je ne pouvais plus faire marche arrière. Je pris donc mon mal en patience alors que le type ne me répondait pas. Il me semblait évident qu'il me jaugeait pour la même raison que moi; il ne savait pas qui j'étais vraiment et si j'étais un ennemi potentiel. Dans ces conditions, il semblait donc difficile que nous en soyons amenés à faire preuve de confiance l'un envers l'autre, ce dont j'avais pourtant besoin pour être fixé sur le but de cette rencontre, but qui m'échappait toujours jusqu'ici.

Finalement, l'homme tourna les talons. Prenant cela comme une invitation muette, je me mis à le suivre discrètement quelques pas derrière, histoire de ne pas le perdre de vue alors qu'il s'engouffrait dans une petite ruelle attenante à la rue principale dans laquelle nous nous trouvions. Ce changement d'attitude ne pouvait traduire que deux choses. Ou bien l'homme me faisait suffisamment confiance pour entamer une discussion, ou alors il était convaincu que j'étais un adversaire et il s'esquivait de sorte à provoquer un guet apens un peu plus loin. Naturellement, je n'avais pas le choix. Grognant dans ma barbe de trois jours, je me repris à maudire le monde entier pour les raisons de ma présence dans ce trou perdu oublié de tous. L'homme lança un assurdiato à la ruelle; je le perçus plus que ne le vis le lancer. Il était de toute évidence habitué à une certaine pratique de la clandestinité, ce qui n'était pas pour me déplaire pour le coup. Alors, il commença sur un sujet faussement innocent, que je saisis au bond.

| Il se peut que je sois simplement intéressé par les fouines, et on m'a dit que vous étiez un expert dans ce domaine. N'est ce pas? Nous avons eu votre message. tranchais je d'une voix nette

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Les paroles de l'homme encapuchonné firent sourire intérieurement Angel. Ainsi le Lord avait eu son message. Une première étape de franchie. A présent il devait se montrer digne d'intérêt. Mais avant tout il voulait en savoir un peu plus.

Aimez-vous le lapin? Car si vous comptez adopter une fouine, il faut lui permettre d'en chasser. Plus qu'un loisir, c'est un besoin quasi vital pour son travail. Et ce quelque soit son sang.

Par ces mots l'ancien médicomage tentait d'obtenir quelques informations, et en distillait d'autres à son interlocuteur. Bien entendu lorsqu'il parlait d'adoption de fouine, il énonçait son envie de rejoindre les mangemorts. Quant au besoin de lapin de la fouine, il indiquait qu'il était prêt à tout, même au meurtre de tout type de sorcier, de sang pu ou de sang-mêlé. Mais aussi qu'il avait besoin de cadavres pour son travail. Il comptait ainsi que Lord Voldemort comprenne qu'il menait des expériences sur des morts, et en déduise qu'il travaillait sur un sortilège de résurrection. Il préférait parler par métaphores avec l'homme qui lui faisait face par souci de discrétion. Ce faisant, même si des oreilles indiscrètes les écoutaient, elles ne pourraient capter le véritable sens de leur discussion.

Bien qu'encourageant, cette entrevue ne signifiait pas forcément qu'il pourrait rejoindre les mangemorts de suite. Il se doutait bien qu'un groupe évoluant dans la clandestinité mettait à l'épreuve les candidats au recrutement. C'est donc pour savoir comment faire preuve de son envie de les rejoindre que le vieil homme s'exprima.

Comment puis-je vous convaincre d'adopter une fouine? Sachez avant tout que la fouine est un animal passé maître dans l'art de la discrétion et un excellent chasseur. De plus, vous ne trouverez pas compagnon plus fidèle.

Je n'aimais vraiment pas ça. Plonger dans l'inconnu n'était absolument pas dans mon habitude, j'étais d'ordinaire quelqu'un de plutôt prudent. Enfin... Pas tant que ça, mais j'aimais savoir où j'allais pouvoir mettre les pieds. Et là, je ne savais rien du tout, ni sur la situation, ni sur la personne que j'étais en train de rencontrer. Bien sûr, ce n'était pas la timidité qui me repoussait. Je ne pouvais guère dire que je n'étais pas un peu intimidé. L'homme était de toute évidence bien plus vieux que moi, et je savais qu'en magie plus qu'en toute autre chose, l'ancienneté signifiait expérience et sagesse. Je n'étais de mon côté qu'un jeune chien fou impétueux, dont le seul fait notable avait été de trahir les personnes que j'aimais en une seule occasion aussi violente que décisive. J'attendais donc de voir comment tournerait la conversation, que je sache comment me positionner, et surtout que je sache si tout était susceptible de bien se dérouler, contrairement à l'habitude fâcheuse que j'avais pris de toute évidence de tout foutre en l'air à chaque occasion possible et imaginable. L'homme me répondit par le langage codé que nous avions tous deux naturellement instauré entre nous. Un tueur, de toute évidence, et sans la moindre ambiguité. Bien entendu, cela soulevait de nouvelles questions, notamment celle de sa motivation. Qu'est ce qui pouvait pousser un homme à tuer d'autres gens, peu importe leur sang, comme il l'avait dit?

| Le lapin est un plat que nous aimons beaucoup cuisiner, par chez nous. Mais c'est plutôt des lapins sauvages, des créatures chêtives au sang affaibli. Je ne suis pas totalement certain que nous ayons besoin d'un chasseur supplémentaire. D'autant que vous me parlez de travail. Quel est il? |

Nous entrions maintenant dans le vif du sujet alors que le sujet du recrutement était abordé. Je ne savais pas comment cet homme nous avait contacté, enfin, pas clairement. Et je ne savais toujours pas ce qui le motivait. Il était donc primordial que je porte la plus grande attention à ce qu'il me dirait.

| Cependant, que ferions nous d'une fouine alors que nous avons besoin de chiens de chasse, des animaux féroces et sans pitié? Quelle preuve de votre volonté pourriez vous nous apporter? |

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Que d'informations ! Angel en apprenait d'avantage à chaque minute. La première réplique de l'homme lui confirmait plusieurs choses. Tout d'abord le sentiment de supériorité des membres de cette organisation vis à vis de leurs cibles. Ensuite, ils n'avaient pas besoin d'un simple tueur car son interlocuteur mentionnait le fait que les mangemorts comptaient déjà un nombre suffisant de chasseurs. Cela était bénéfique à la cause de l'ancien médicomage. Car s'il arrivait à les rejoindre, il ne serait pas uniquement attaché à des tâches ingrates. Pour répondre à la première question, le vieil homme choisit ses mots avec soin afin de maximiser l'impact de ses paroles sur le jeune homme.

Lorsqu'un groupe de prédateurs part en chasse, il arrive parfois des accidents. Une proie blessée qui devient incontrôlable, un groupe ennemi en surnombre, tout ceci peut avoir de lourdes conséquences telle que la mort d'un ou plusieurs des prédateurs. Dans ce cas le groupe devra trouver de nouveaux membres avant de pouvoir à nouveau chasser. Et je ne pense pas qu'il soit si aisé d'en trouver si facilement...

C'est pourquoi je travaille depuis plusieurs années sur un projet pouvant remédier à cela. Et pour ça j'ai besoin de sujets d'expérimentation, morts de préférence. Je ne vous en dirais pas plus sur mon champ d'étude, car je réserve cette information à votre "employeur" et à lui seul, sans vouloir vous offenser.

Angel espérait ne pas en avoir trop dit, ni trop peu. Il comptait ainsi attiser la curiosité du personnage, et par son biais Lord Voldemort. Lui comprendrait rapidement l'objectif de son travail, et le vieil homme ne doutait pas que cela ne le laisserait pas indifférent. La deuxième réplique du jeune inconnu était aussi de bonne augure. Il était bien en train de le jauger. Aussi le scientifique prit soin de se vendre.

Sachez tout d'abord qu'une fouine peut se montrer tout aussi féroce et impitoyable que le plus virulent des chiens de chasse. Je dirais que l’avantage d'une fouine est qu'elle peut tout aussi bien être un prédateur efficace, mais de plus elle sera bien plus discrète que n'importe quel autre animal. Elle saura se rendre invisible aux yeux de la faune environnante, et par exemple récolter bon nombre d'informations avec son ouïe bien plus aiguisée que celle du chien. Quant à ma volonté, je suis prêt à bien des choses comme l'a prouvé mon message à votre "employeur". Comme gage de ma bonne foi, je pourrais toujours vous montrer l'antre de la fouine, et partiellement son travail. Tout en disant cette dernière phrase, Angel ne put s'empêcher d'esquisser un sourire carnassier.

J'avais du mal à suivre ce concert d'énigmes, et cette manie perpétuelle d'éluder la question. Je n'avais pas l'habitude de pareille situation, aussi indirecte qu'inconfortable. Et plus le temps passait, plus le risque que je sois découvert augmentait avec la probabilité toujours plus forte que les aurors se bougent les fesses pour faire une ronde surprise dans les ruelles attenantes au chemin de traverse. Autant dire que je faisais tout pour cacher mon malaise à mon interlocuteur; je savais que le temps passant, je devrais probablement me dépêcher d'écourter l'entrevue, d'autant plus que je ne savais pas réellement si j'avais le droit de l'intégrer, de le repousser, de le mettre à l'épreuve. Les directives de Lord Voldemort étaient relativement peu claires sur le fond autrement que par la forme. Alors, je devrais faire preuve d'initiative. J'étais un grand garçon, et n'en était pas à mon coup d'essai en matière de choses abominables, de relations avec les ténèbres. Oui, je saurais y faire, et si je n'étais pas assuré de prendre la meilleure décision qui soit, il me semblait clair que j'étais à même de gérer la situation. L'homme me répondit qu'il y avait des nécéssités de recrutement dans toute meute de chasseur. Là, il avait raison. Mais nous n'étions pas assez désireux de recruter pour procéder à l'enrôlement massif d'individus que nous ne connaissions pas. D'autant plus que l'homme avait des secrets à mon encontre. Cela paraissait d'autant plus bizarre, et je n'étais absolument pas bien disposé à l'encontre de cet individu pour laisser passer ce genre d'informations. Je devais m'assurer qu'il était fiable avant de lui laisser l'opportunité d'approcher mon maître. Je pensais cependant avoir deviné en partie la nature des recherches que menait cet étrange individu.

| Oui, toute meute de chasseur doit renouveler ses effectifs. Et nous avons perdu un limier, il y a des mois de ça. Mais rien ni personne d'irremplaçable. Et vous ne m'avez pour l'instant pas du tout convaincu sur les aptitudes que vous mettez à notre disposition. Sachez également qu'il est hors de question que je vous laisse approcher de notre maître de chasse sans tout savoir au préalable. Je suis un de ses plus fervents serviteurs, et il m'a délégué cette mission; je la mène donc comme je l'entends. Et pas d'informations, pas d'accord, pas de rencontre. M'avez vous bien compris, fouine? |

L'homme continua de me faire l'étalage de ses compétences, toujours sous le signe de comparaisons flatteuses pour ce qu'il pouvait nous apporter. Je n'étais toujours pas convaincu, j'allais donc pouvoir le mettre à l'épreuve. Oui, l'idée me plaisait bien. Et puis, je n'avais pas grand chose à perdre dans ce genre de directive. Je devais cependant décliner sa seconde offre, bien qu'alléchante. Peut être pourrais je organiser cela ailleurs? J'étais toujours sur mes gardes, ne transgressant en rien les impératifs de sécurité, de prudence et de discrétion qui m'avaient été clairement imposées par mon maître et par sa voix, Krystel.

| Non, pour cela, cela se fera dans un endroit que j'aurais moi même choisit, à un moment que j'aurais moi même choisit. Une fouine talentueuse saura déplacer tout son barda, je suppose. Et concernant vos qualités, je compte les mettre à l'épreuve. Capturez un membre du ministère, torturez le, tuez le et arrangez vous que le corps soit retrouvé par les autorités compétentes, et alors je pourrais fixer un second rendez vous. Nous sommes nous bien compris? |

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La discussion se tendait entre les deux hommes. Angel se demanda s'i n'avait pas vexé son interlocuteur. Avait-il mal pris son envie de rencontrer au plus vite le Lord, le reléguant au simple rang de messager? Le fait qu'il le nomme directement de fouine pouvait indiquer cette vexation, comme pour lui rappeler que lui était mangemort et qu'Angel n'était qu'un candidat. Afin de ne pas s'en faire un ennemi, le médicomage s'excusa plus ou moins. Comme pour affirmer sa supposée supériorité, le jeune homme lui précisa les modalités de sa mise à l'épreuve, ainsi que de leur prochaine rencontre.

Vous n'avez pas besoin d'affirmer votre ascendant sur moi en tant que mangemort jeune homme. Ne doutez pas de mon respect pour vous. Dit-il avec un sourire discret. Puis il poursuivit ainsi, cette fois sans sourire. Cependant je ne suis pas de ceux qui se laissent impunément se faire marcher dessus. Je ne vous tiendrai pas rigueur de vos paroles car je suis conscient de votre rôle.

Par ces mots, l'ancien médicomage tenait à affirmer sa position. Car oui il n'était qu'un simple postulant, mais cela ne justifiait pas tout à ses yeux. Une pause s'impose pour que vous compreniez davantage le caractère du vieil homme. Depuis son ban de la société, Angel avait basculé. Autant auparavant il pouvait être aimable voire gentil, autant à présent cela lui était impossible. Non pas par choix, mais au fur et à mesure de sa descente au plus bas, il s'était peu à peu immunisé face aux sentiments des faibles. Car pour lui, seul comptait la vengeance. Pour lui et pour son amour, Gabrielle. Aussi il ne laissait plus personne lui manquer de respect. Et sachez que ceux qui s'y sont essayés ont fini disséqués. Revenons en à la discussion entre les deux hommes. Le mangemort ordonnait à Angel d'enlever un fonctionnaire ministériel, de le torturer puis de le tuer. Et enfin de l'exposer afin que que les autorités le trouvent. Il ne lui fixerait un autre rendez-vous qu'à cette condition. Pour le vieil homme cela ne posait aucun problème question éthique, quant au côté pratique, il lui faudrait seulement un peu d'organisation. Conscient que leur entrevue ne devait pas s'éterniser par souci de sécurité, il s'adressa au mangemort.

Il en sera fait ainsi. Je pense vous fournir le résultat attendu d'ici deux semaines maximum. Lorsque vous voudrez me contacter, envoyer un hiboux dans les environs, je me chargerai de le réceptionner. Sur ces paroles Angel salua le jeune homme d'un signe de tête puis transplana, laissant le mangemort seul dans la ruelle.

Je n’aimais pas du tout cet homme. Etait il utile de préciser qu’en fait, je n’en aimais aucun de ceux qui voulaient ou qui étaient des mangemorts ? Je n’avais aucune considération pour eux. La seule chose que je voulais bien leur accorder, était le courage d’assumer leurs actions. Ou plutôt, leurs exactions. Bande de petits enfoirés. Pour la plupart, des ambitieux et des vicieux, le plus souvent ces deux charmants traits totalement mélangés et imbriqués à quel point que l’on en vient même à douter de l’objet de motivation de ces êtres dérangés. Ne croyez pas que je me jugeais au dessus de ces êtres vils et cruels. Non, bien au contraire. J’étais même quelque part en dessous d’eux, car pour les rejoindre, même si mon but était honorable, j’avais dû m’avilir de la plus horrible des façons. Je ne savais pas le pire. Ce que l’honneur m’avait contraint à faire, ou ce que ma part d’ombre me poussait parfois à ressentir quand je faisais le mal, sous une forme ou sous une autre. Quoiqu’il en soit, le type qui se trouvait devant moi à cet instant n’était pas du genre que j’adorerais à l’avenir, mais je devais y aller doucement. Pour ne pas me faire piquer, mais aussi pour ne pas risquer de faire capoter mon plan à l’avenir. Trop de choses étaient en jeu, tout simplement. Je n’aimais pas pour autant le ton avec lequel cette enflure s’adressait à moi. Certes, il avait sans doute son rôle à jouer, et son statut à défendre, mais je n’en avais strictement rien à faire.

| Alors, n’oubliez pas ce respect qui m’est dû. Et je me fiche d’empiéter sur vos plantes bandes, vos états d’âme m’indiffèrent. Notre Seigneur a tous est d’une toute autre trempe que moi, et si vous ne savez déjà pas plier l’échine devant l’un de ses humbles subordonnés, le Maître aura bien du mal à vous garder en vie plus de quelques instants… |

L’homme me mit au courant des derniers détails, et s’en alla. Je soufflais doucement, me laissant aller au soupir. Tout s’était relativement bien passé. Que devais je faire maintenant ? M’enfuir ? non. Je devais profiter de cette liberté, aussi éphémère soit elle. Je savais pourtant que je ne devais pas… J’allais finalement boire un bock de bière, avant de rentrer me pieuter. Saleté de vie.

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