• Contexte ᴥ
  30 septembre 1978, Godric Hollow. On se presse de plus en plus vers la mairie de la ville moldue et sorcière. Et pour cause ! Le mariage de James et Lily va enfin avoir lieux. Repoussé à cause d’un décès dans la famille de la future mariée, ce dernier va enfin pouvoir se dérouler. Enfin si toute cette harmonie n’est pas gâchée par quelques présences non prévus, tant adultes qu’étudiantes. Ils se murmurent cependant que des Aurors se seraient glissés dans la foule pour assurer la sécurité, mais le ministère n’a pas voulu se prononcer sur ce sujet. En attendant, les étudiants de Poudlard ont reçu l’autorisation de se rendre au village, mais aucune différence n’a été faite entre les invités et les non invités. Pourvu que rien ne viennent perturber la cérémonie… Surtout que dans l’ombre se trame des enjeux qui dépassent la plupart des sorciers…
  
• Ordre de passage ᴥ
  Tout le monde a une semaine pour poster dans cet ordre de passage. Les instructions sont donc les suivantes : les invités officiaux comme « intrus » s’installent dans la grande salle de la mairie ; Les témoins des futurs époux sont avec ses derniers, se préparant pour James chez ses parents, et pour Lily, dans leur demeure à Godric Hollow. Cette dernière conclura l’ordre de passage par son arrivée, avec Marlène sa demoiselle d’honneur, dans une salle où tous seront déjà présent, y compris celui qu’elle compte prendre en mariage. A savoir que les parents de James se trouveront aux premiers rangs, ainsi que les maraudeurs, une place pour Marlène, et une autre vide réservé. Les autres places n’ont pas été attribuées, prise de manière aléatoire par les membres de la famille de James, les membres de l’ordre, et des amis. Aucune personne moldue ou appartenant à la famille de la mariée n’est présent.

Aujourd'hui, c'était le grand jour. Le jour où il ne fallait surtout pas se rater. Evey avait quitté tôt le dortoir comme pour éviter que je m'acharne sur elle pour qu'elle soit la plus belle, mais ce que la rouquine ignorait, c'est que moi aussi, j'avais bien la ferme intention de m'inviter au mariage le plus important de l'année. Elle m'avait dit au revoir, en me souhaitant un bon week-end. J'avais failli éclater de rire... Si seulement elle savait... Si seulement elle savait qu'Hécube et moi avions fait le pari le plus fou de l'année. On avait tous eu le droit de sortir ce week-end, sans exception. Tous les élèves de Poudlard. C'était vraiment très agréable de pouvoir s'évader un peu du château. Je ne faisais pas partie des invités officiels du mariage de James et Lily, mais bon, cela n'avait pas d'importance. Je voulais y aller, et j'y irais. J'avais envoyé un hibou à mes parents pour les prévenir que je passerais me préparer à la maison. On pouvait dire que ma mère avait été enchanté de savoir qu'on allait pouvoir se revoir avant les vacances. Elle avait commandé pour moi la tenue idéale m'avait-elle dit, et je lui faisais entièrement confiance. Ma chère maman avait toujours eu bon goût et connaissait les miens sur le bout des doigts, elle savait comment m'habiller pour de tels événements, je le savais. Je voyais déjà la jolie robe qui m'attendait chez moi, avec sans doute une paire d'escarpins aux talons si vertigineux que j'allais avoir du mal à marcher avec, même si depuis ma sortie avec Sirius, j'avais essayé de m'améliorer. J'en portais tous les jours, pendant quelques heures, et je m'en sortais pas si mal que cela, finalement. Je chassai le fils Black de mes pensées. Je n'avais pas le temps de laisser mes pensées dériver. J'attrapais la plupart de mes affaires, les instruments de musique dans mon sac à main, devenus minuscules grâce à un sort, et sortis de Poudlard accompagnée d'Hécube. Je courus jusqu'à la grille, et une fois sortie du château, je transplanai avec elle à Godric Hollow. Elle avait appris par Remus où se trouvait la salle où allait se passer le mariage et nous installâmes nos instruments sur l'estrade ! Nous les rendîmes invisibles à l'aide d'un sort, et je lui tapai dans la main en signe de victoire et lui dit : « Cube ! J'en suis certaine, ça va être génial ! » J'étais ravie de cette surprise. J’espérais faire plaisir à James, qui m'avait tant aidé et tant soutenu quand il était encore à Poudlard. C'était principalement grâce à lui que je m'étais si améliorée au Quidditch. Je quittai Hécube pour aller me préparer dans la petite ville de Clacton-on-sea, sur le littoral Est de Grande Bretagne. Enfin, petite était un grand mot. Rien à voir avec Londres, c'était certain, mais j'aimais cette ville où j'étais née, où j'avais vécu avant de découvrir la magie. Je me rappelai encore des bons moments que j'avais passé ici, les bons, comme les mauvais... Mes pas me menèrent inconsciemment devant mon ancienne école, et m'y attardai quelques minutes. C'était ici même que j'avais eu la plus grosse crise de panique de toute ma vie. On m'avait fait monter sur l'estrade, pour chanter quelques cantons lors de la Kermesse annuelle de Noël.. J'avais eu si peur, le stress et l'angoisse s'étaient emparés de moi... En fait, j'étais presque certaine que mon esprit m'avait forcé à venir ici, pour que jamais cela ne se reproduise. Je devais chanter aujourd'hui, au mariage, et c'était la première fois depuis cet événement que j'allais devoir chanter devant une foule de gens. Chanter devant Cube, Evey, Harry, ou ma famille était une chose, chanter devant une centaine de personne dont je connaissais sans doute à peine la moitié en était une autre. J'avais huit ans, lorsque je provoquai un affolement général à l'école. J'avais fait sauter tout le réseau d’électricité. On me traita de folle et d'aliénée, j'étais encore jeune, pourtant, j'étais le bouc-émissaire de tous les autres élèves. Cet épisode m'avait fait grandir, et à partir de ce moment là, j'avais décidé de ne plus me laisser faire et de me prendre en charge. C'était fini la petite chanteuse insouciante. La nouvelle Sephora était née. Je pressai le pas et parcouru un petit kilomètre à pied avant de pénétrer dans ma maison, et de crier : « Maman, Papa, je suis là! »Les mots étaient à peine sortis de ma bouche qu'une furie blonde me serra dans ses bras, m'étouffant à moitié. Ma mère était folle, complètement folle. Elle me relâcha après quelques minutes, et mon père prit la relève mais fut plus bref. Elle me souhaita la bienvenue et m'attira vers le salon. Christopher était là, ainsi que mon oncle et ma tante. Je sautai dans les bras de mon cousin. Je ne l'avais pas vu depuis si longtemps ! Au moins depuis hier soir ! Je n'aimais pas être loin de lui, il était comme mon frère. Ses parents m'accueillirent comme les miens. Ma famille était vraiment... Il n'y avait pas de mots pour la décrire. Elle était tout simplement géniale ! Le sourire aux lèvres je leur dit : « Mais qu'est-ce que vous faites là ? » J'eus la réponse lorsque je vis sur la table tout un attirail de coiffeuse. Ma chère tante voulait donner un coup de main pour que je sois magnifique aujourd'hui, je leur souris en leur murmurant qu'ils étaient incorrigibles. Les deux femmes s'attelèrent à la tâche pendant que les trois autres s'affalèrent devant la télévision, regardant un match de football. Je leur criai que le Quidditch, c'était bien mieux, mais ma tante m'ordonna d'arrêter de bouger. Je fermai les yeux et la laissa me pomponner, me maquiller, me coiffer. J'ouvris les yeux après de longues minutes de préparation, et je me faillis pleurer tant j'étais satisfaite de l'apparence que me rendait le miroir. Les bras de ma tante m'accueillirent. Mes cheveux d'ordinaire si raides étaient désormais bouclés et retombaient sur mes épaules avec grâce. Je n'avais jamais été aussi belle de toute ma vie. Les cils courbés et les yeux maquillés, j'étais heureuse de ce que ma mère et ma tante avaient fait. Mais, je n'avais pas encore vu ma robe, cependant, lorsque je la découvris, je fus émerveillée. La gorge sèche, je ne savais plus quoi dire. D'un rose très clair, elle épousait parfaitement les formes de mon corps, et une bordure de paillettes la rendait encore plus belle. Elle était magnifique. J'enfilais avec rapidité mes escarpins de la même couleur que la robe, et fis quelques pas avec. C'était très bien comme ça. J'aimais bien paraître plus grande que je ne l'étais, Christopher vint se moquer en se plaçant près de moi. Même avec plus de dix centimètres de talons, il me dépassait, c'était frustrant. J'attrapai mon cadeau, je n'avais pas vraiment eu d'idée, c'était la première fois de ma vie que je participais à un mariage, alors, je ne savais pas vraiment ce qu'on offrait habituellement. Pour faire simple, j'avais décidé de prendre quelques photos de ma collection personnelle prise dans la Salle Commune, sur le terrain, et un peu partout dans le château, et je les avais mis dans un album, cela leur rappellerait sans doute leurs années à Poudlard. Emballé avec un petit mot de ma part, j'espèrais que cela leur ferait plaisir.

Avec Hécube, on avait convenu de se cacher. Remus nous avait montré les lieux, et dans la mairie, il y avait une sorte de petite pièce où nous pourrons tout voir sans être vu : il y avait une fenêtre, mais à l'aide d'un sort, les autres ne pouvaient nous voir. C'était super comme cachette ! Je m'y glissais en pénétrant pas une autre entrée, car l'entrée principale était déjà bondée de monde. Dans mon abri, je reconnus Evey qui était magnifique, il fallait absolument que je lui dise quand je pourrais sortir ! Il y avait James aussi, très classe dans son costume, et mes yeux croisèrent le visage de Sirius. Je savais qu'il avait demandé à ma petite rouquine préférée d'être sa cavalière, et pourtant, il ne semblait pas se soucier d'elle pour le moment. Quel goujat ! Il était hors de question qu'il m'approche aujourd'hui. Et puis tous les autres ! Marlène, Remus, Alice ! Ils étaient tous sur leur trente-et-un ! Mais où était donc la mariée ? Et Hécube ?

James allait se marier. James allait se marier. Il y avait des mois que Selena se répétait cela, et pourtant elle ne parvenait toujours pas à s'y faire. Il avait beau avoir quitté Poudlard pour travailler au ministère, il avait beau ne plus habiter chez Jack et elle depuis un moment déjà, il avait beau être sur le point de devenir papa à son tour, c'était plus fort qu'elle. Elle ne pouvait empêcher son cœur de se serrer à l'idée que cela allait enfin être officialisé : son petit garçon devenu grand allait réellement se marier. Elle finissait de remonter la fermeture éclair de sa robe bleu ciel lorsqu'elle entendit la porte de la chambre de James s'ouvrir à la volée. C'étaient ses amis qui venaient le rejoindre, sans doute : Peter, Remus, et Sirius. Dire qu'il n'y avait encore pas si longtemps, elle recevait tout ce monde pendant les vacances d'été. C'était fini, à présent. C'était probablement la dernière fois que James utilisait cette chambre. Une page se tournait.

Elle essuya d'un rapide coup de mouchoir les larmes qui commençaient à lui monter aux yeux et sourit en pensant à ce que dirait Jackson s'il la voyait. Il avait sans doute raison de la trouver trop émotive. Heureusement, il était déjà en bas pour accueillir les quelques membres de la famille à qui il prendrait l'envie de passer chez eux avant la cérémonie. Elle n'était pas encore prête : elle n'avait pas encore fini de se coiffer et de se maquiller. Comme si en quelque sorte elle comptait retarder l'instant où elle descendrait autant que possible. Mais quoi qu'elle fasse, cela ne changerait rien : le mariage aurait lieu, en date et lieu prévu, et elle serait juste en retard. Et le mariage avait d'ailleurs été suffisamment retardé comme ça... dire qu'il aurait dû se dérouler deux mois plus tôt, s'il n'était pas advenu cet évènement terrible, l'assassinat du père de Lily. La pauvre petite avait été bien courageuse après cette épreuve... d'autant plus qu'elle avait déjà perdu sa sœur dans ses circonstances similaires. Heureusement que cette journée serait-là pour mettre du baume au coeur à tous, pour tenter de leur faire oublier un instant cette époque d'horreur et de guerre qu'ils traversaient. Si tout se passait bien... L'angoisse à l'idée que quelque chose puisse aller de travers pendant la cérémonie tourmentait Selena depuis plusieurs jours déjà, un peu comme s'il s'agissait d'un mauvais pressentiment... Non, elle racontait n'importe quoi. Elle était juste inquiète à cause de tout ce qui passait ces temps-ci. Tout se passerait bien aujourd'hui, ils avaient pris toutes les dispositions pour cela. Aujourd'hui, ce ne serait rien d'autre qu'un jour de fête. Le jour du mariage de son fils. Et ce serait un beau mariage, il n'y avait pas intérêt qu'il en soit autrement.

Elle finit de nouer ses cheveux en chignon, enfila ses chaussures et descendit rejoindre Jackson. Elle salua les quelques personnes présente et s'inquiétait des derniers détails de la cérémonie lorsque James fit son apparition en haut des escaliers. Selena sentit l'émotion l'envahir. Il avait vraiment de l'allure, son garçon, dans son costume de marié. Et elle pouvait être fière d'être sa mère. Il vint vers elle et Jack, et l'embrassa sur la joue. Elle aurait voulu dire quelque chose, mais elle se sentait l'estomac beaucoup trop noué pour cela. Alors elle ne dit rien. De toute façon, il était l'heure de se rendre sur le lieu de la cérémonie. Ils y furent vite : la mairie de Godric's Hollow n'était pas bien loin. La plupart des invités étaient déjà là. Selena, s’efforçant d'afficher un sourire éclatant, les salua aussi bien qu'elle le put, avant de vérifier une énième fois que dans la salle tout était à sa place, arrangé exactement de la façon dont Lily et elle l'avaient décidé. Elle jeta un regard à son fils, qui se tenait à l'écart avec ses amis. Cela faisait drôle de les voir ainsi tous les quatre endimanchés de la sorte... Elle soupira. Elle n'avait pas à être triste. Après tout, c'était bien pour cela qu'elle l'avait élevé, pour qu'il épouse un jour une gentille fille avec qui il fonderait une famille à son tour. Et ce jour était arrivé. Tout ce qui lui restait à faire à présent, c'était de faire en sorte qu'il soit parfait.

On annonça que Lily arrivait. Selena, au bras de Jack, alla s'installer au premier rang. Lorsque James se retourna vers eux, elle lui adressa son plus beau sourire. Oui, elle était terriblement fière de lui, et lui souhaitait tout le bonheur du monde. La musique démarra, et tout le monde se leva. Alors que les portes s'ouvraient, Selena se retourna pour regarder l'entrée de la mariée...

30 septembre 1978. Cette date ne devait avoir aucune signification, et pourtant elle en avait pris une au niveau de mon invitation. Enfin, celle que m’avait donné Harry quand il m’avait demandé de l’accompagner au mariage de Lily et James. J’avais certes dit oui sur l’instant Parce que j’adore les mariages et parce qu’après les évènements de cet été j’avais bien besoin de voir un peu, autre chose, du genre de l’amour et du bonheur ! mais j’avais ensuite un peu hésité. Oui, on savait parfaitement combien James ne pouvait guère me sentir, sans parler de Lily, qui elle me détestait carrément. Alors j’avais hésité, et puis je m’étais mise à réfléchir, tu y vas avec un homme à qui tu tiens, fais pas attention à cette tigresse rousse, et puis si jamais elle avait ses hormones des petits lutins maléfiques qui la faisait tendre vers la folie et l’énervement, je me cacherais, derrière Sirius, ma foi, celui là il ne devait avoir aucun souci et j’étais certaine qu’il y serait à ce mariage. Mariage de l’année. Un de mes premiers mariages sorciers depuis que j’étais arrivée en Angleterre. J’adorais ça quand j’étais petite, je me souvenais notamment du mariage de l’une de mes cousines dans notre village. Bon étant donné notre famille, ok c’était plutôt cousine au troisième degré mais bon, vous connaissez la généalogie dans la famille de sorciers depuis des générations. Bref, maman m’avait habillé avec une des plus jolies robes, puis elle m’avait fait mon joli chignon, j’avais jalousé les deux petites qui étaient les petites demoiselles d’honneur. Oh pour me venger j’avais été deux ans plus tard à un autre mariage la petite demoiselle d’honneur.

Vêtue d’une robe de sorcière de couleur rouge, le dos qui apparaissait jusque son milieu, puis elle descendait jusqu’en bas de mes chevilles. Mes chaussures noires à talon, je remettais doucement ma cape au dessus de mes épaules. Un sac, un maquillage léger, une longue tresse qui reposait sur mon épaule droite « Allez ! Tout va bien se passer Badenov » Tu vas juste te faire tuer par Evans qui va devenir tout à l’heure Mrs Potter. Ah OH MON DIEU, Mrs Potter, ça faisait drôlement bizarre de se dire ça intérieurement. Je la trouvais encore jeune pour le mariage, même s’il était vrai que c’était plus ou moins normal. Transplanant jusque Godrics Hollow, Harry n’y était pas encore quand j’arrivais. Cherchant rapidement des yeux quelqu’un que je connaissais, Sirius peut être ? La Mairie de Godrics’ Hollow ressemblait certainement à toutes les mairies qui pouvaient se trouver, mais en plus, elle avait un charme particulier donné à l’occasion de ce mariage. Je m’avançais à l’intérieur un peu plus quand je vis Evey et Sephora. Je me sentais pire qu’étrangère à ce moment là, je ne trouvais pas Harry à ce moment là, un peu perdue, dans le genre seule. Je me dirigeais alors vers Evey, qui semblait tout aussi perdue que moi, et pourtant elle les connaissait mieux que moi les Maraudeurs ! Respirant un bon coup, je lui dis :

« Evey… Comment vas-tu ? Je suis heureuse de te voir à ce mariage. » Dis quelque chose, Lyra pour aller t’asseoir, peut être, je ne fis qu’un joli sourire. Tout irait bien, mais où se trouvait mon cavalier ? Allons donc ! Tous étaient magnifiques. J’avais encore l’impression d’être une petite fille, toutes ces choses me dépassaient, mariage, engagement… Trop de choses pour la petite fille que je restais. « Souhaites tu trouver une place avant que la mariée arrive peut être ? » Tout en gardant une place pour nos cavaliers, je ne pouvais imaginer Evey venir seule.

[HJ : Désolé, plutôt nul --']

30 septembre 1978. On était le 30 septembre 1978. Je fixai un instant le carton d'invitation qui m'avait été envoyé quelques semaines plus tôt, bien que cela ne serve pas à grand chose. Je l'avais collé au mur de ma chambre chez Andro à l'aide d'un sort. Je relis pour la cinquantième fois au moins les quelques lignes qui m'annonçaient que j'étais convié au mariage de James et Lily le 30 septembre 1978.

Ca y est, on y était. J'allais assister au mariage de James et Lily. Bientôt, Lily deviendrait Mrs Potter. Bientôt, James se ferait passer la corde au cou. Dans quelques heures. Seulement quelques heures. Ca me faisait tout drôle. Mrs Potter ... Héhé. Je savais à quel point mon frangin était fier que Lily porte bientôt son nom. Et dire qu'il allait se marier. Non sérieusement, se marier ! Y'a trois ans, on aurait parlé de ça, on se serait pris un énorme fou rire. James marié à 19 ans. Ouais, et McGonagall est la prof la plus sexy de Poudlard aussi, qu'on aurait dit. Et pourtant ... James allait se marier, et j'étais son témoin.

A cette pensée, je sortis de mon lit, et je filai prendre une douche en faisant le moins de bruit possible pour ne pas réveiller ma cousine, son mari et sa fille. Après une douche bien froide pour me réveiller totalement et pour finir de réaliser que j'allais assister au mariage de James et Lily dans quelques heures, ce qui n'était pas une mince affaire, j'enfilai un peignoir et je me rendis à la cuisine. Là, je fis réchauffer du café et j'en bus un grand bol, en vitesse. Je voulais rejoindre James dans sa chambre avec Remus et Peter. C'était ce qu'on avait prévu. Je devais arriver un peu avant le début du mariage et je ne voulais surtout pas être en retard. Je retournai donc dans ma chambre pour enfiler mon costume, celui que Selena m'avait choisi en tant que témoin. Il était sobre, noir, mais élégant. C'était un costume moldu, pas une robe de sorcier mais à vrai dire, ça m'allait très bien. Il était plutôt classe et je ne m'étais pas habillé aussi élégamment depuis quoi ... le bal de noël de Poudlard je crois. Je nouais ma cravate avec précaution, pas question que quelque chose soit de travers, Lily me tuerait. Je me passai un coup de peigne dans les cheveux puis je m'approchai du bureau qui se trouvait dans ma chambre. Il y avait plusieurs parchemins, tous raturés de nombreuses fois. La veille, avant que je n'entraîne Remus, Peter et James dans l'enterrement de vie de garçon de ce dernier, j'avais relu le discours que j'avais préparé et je l'avais trouvé absolument nul. J'avais brûlé le parchemin d'un incendio et j'avais tenté en vain de réécrire un discours. Mais finalement c'était peut-être mieux d'y aller comme ça. Enfin, non à vrai dire, il ne fallait pas que j'avoue à James et à Lily que je n'avais pas préparé mon discours. Mais je savais ce que je voulais dire, et je savais que je saurais trouver le mot au moment venu. Du moins je l'espérai.

Je terminai de me préparer puis je quittai la maison d'Andromeda, et je transplanai chez les Potter Senior, à Godric Hollow, où James avait dormi pour la dernière fois cette nuit. Cette maison qui m'avait hébergé deux étés consécutifs était la gardienne d'un nombre incalculable de souvenirs avec mon frangin, et aussi avec les autres Maraudeurs. Chaque pièce de cette maison, chaque recoin du jardin me rappelait un instant passé avec eux, un coup foireux que l'on avait préparé ou un fou rire que l'on avait partagé.

J'entendis du bruit dans la cuisine, et la voix de Jackson. Il devait s'occuper des premiers invités. Selena quand à elle devait être dans sa chambre en train de se préparer. Et James ... James devait lui aussi être dans sa chambre. Alors que je m'apprêtai à monter le rejoindre, Remus et Peter entrèrent dans le hall de la maison Potter. Je souris et vint donner une tape sur l'épaule de Remus. Je me montrai plus réservé avec Peter, ne le touchant pas. Même si je faisais des efforts pour l'intégrer au groupe sachant très bien que l'exclure ne ferait qu'envenimer la situation, je ne pouvais me sortir de l'esprit que ce sale rat était un traître, et que dans un futur proche, il pourrait trahir James et Lily et m'envoyer pourrir 12 ans à Azkaban.

»» Hey les mecs ! Pile à l'heure ! Pas trop crevés après la soirée d'hier ? On rejoint James ?

Nous montâmes donc tous les trois les escaliers qui menaient au premier étage. Remus frappa trois coups à la porte de la chambre de notre ami, et je levai les yeux au ciel devant tant de politesse. Sans attendre le "entrez" qui allait suivre, je poussai la porte et j'entrai dans la chambre de Cornedrue.

»» Alors Corny, ça y est ? Prêt à sauter le pas ?!

James me répondit en me demandant si j'arrivai à croire qu'il allait se marier. Hum, sérieusement ? Non, j'arrivai pas à réaliser. Je jetai un coup d'oeil à la photo que regardait mon frangin, et je souris. Merlin, c'était le bon temps. Je m'approchai alors de James pour lui nouer sa cravate comme il me l'avait demandé.

»» Ecoute, Corny, je crois que aucun de nous n'arrive vraiment à réaliser que tu vas te marier. Parce que pour nous, tu es toujours le Cornedrue de 11 ans qui a formé les maraudeurs avec ses trois amis, celui de 13 ans qui s'efforçait de devenir animagus pour aider Remus, ou encore celui de 15 ans qui courrait après Lily comme un idiot et qui passait sa vie à embêter Servilus. J'esquissai un sourire à ces souvenirs, tout en finissant de nouer la cravate de mon frangin. »» Mais si on oublie tout ça, si on regarde seulement l'homme que t'es maintenant ... Ca devient évident que tu es prêt à te marier. Alors profites de ce jour, et n'abuse pas du champagne, hein ! Je suis pas sûr que Lily apprécierait que tu prononces tes vœux à moitié saoul.

Finalement, on sortit de la chambre de James pour descendre au rez-de-chaussée. On était tous les quatre fin prêt, habillés de pied en cape, sur notre 31, James encore plus élégant que Remus, Peter et moi. James embrassa ses parents et je les saluai moi aussi, puis nous rejoignîmes les invités. Lily n'était pas là bien sûr, pas encore.

James dût faire face aux étreintes et embrassades de tous les invités ou presque. Peter nous faussa bien vite compagnie pour aller je-ne-sais-trop-où et je restai donc avec Remus, observant James en riant de le voir ainsi aux prises avec des vieilles tantes qu'il ne voyait jamais. Je pris un ton faussement éploré :

»» Regarde-le, Lunard ! Notre petit Cornedrue prend son envol aujourd'hui ! Il devient grand !

C'était pourtant bien vrai. Aujourd'hui, James sautait le pas. Il grandissait et j'avais un peu l'impression de grandir avec lui. C'était étrange de se dire que ça y est, on était des adultes maintenant. Et que bientôt, James serait papa. J'avais pourtant eu des mois pour m'y habituer, mais ... C'était toujours étrange.

James revint finalement vers nous quand on annonça que Lily allait arriver. Il nous recommanda quelques trucs, nous rappela ce qu'on devait faire. Je posai ma main sur son épaule et je le rassurai :

»» T'inquiètes Corny, on va assurer, comme toujours ! Allez, va retrouver la future Mrs Potter !

Il fila prendre place sur l'autel. Alors que nous nous apprêtions à nous installer à nos places, je vis une silhouette aux cheveux roux, et je faussai compagnie à Remus pour la rejoindre. Evey. Je l'avais invité, elle était ma cavalière. J'aurai bien invité Sephora à vrai dire, mais de un, je n'étais pas certain qu'elle accepte, de deux, j'avais essayé de faire un choix qui ne gênerai aucunement James et Lily. Or, ils appréciaient tous les deux Evey. Je la rejoignis tandis qu'elle parlait avec Lyra, et remarquai qu'elle était vraiment magnifique dans sa robe. Je la saluai, tout sourire.

»» Evey ... Cette robe te va vraiment à ravir, tu es splendide. Lui fis-je en souriant. Je me tournai vers la Serdaigle. »» Toi aussi Lyra, d'ailleurs. Evey, je suis désolé de ne pas t'avoir rejoint plus tôt, disons que je ... je m'occupai de déstresser James, si tu vois ce que je veux dire. expliquai-je avec un clin d'oeil. Puis je proposai aux deux filles : »» Lily va sans doute bientôt arrivée, ça vous dit que l'on aille s'asseoir ? Je suis au premier rang, en tant que témoin, mais tu n'as qu'à te mettre juste derrière, Evey. Lyra aussi. Je ne sais pas où est Harry, j'espère ... Je me mordis les lèvres, retenant de justesse un "j'espère qu'il ne va pas tout gâcher" parce que j'avais peur de ce que pourrait faire mon filleul. »» J'espère qu'il ne sera pas en retard.

J'entrainai alors les filles vers leurs places, et je m’asseyais juste devant elles, à côté de Remus. Je discutai avec mon ami quelques instants tout en fixant James, devant nous, lorsque les premières notes de piano s'élevèrent. Je me levai, comme tout le monde, et me retournai pour voir apparaître Lily, resplendissante, plus rayonnante que jamais, son ventre rond ressortant sous sa robe blanche. Je souris, heureux pour elle et pour James.

30 septembre 1978. C'était le grand jour. Oh, pardon... C'était Le Grand Jour. Le mariage de son meilleur ami avec Lily Evans. Lily qui deviendrait d'ailleurs bientôt Lily Potter et non plus Lily Evans. Et la veille voilà qu'ils avaient fêté cette événement comme il se devait. Enterrement de vie de garçon que voulez-vous, Remus s'était trouvé embarqué évidemment ! Pour rien au monde il n'aurait raté cela...

Cela lui faisait penser que malgré les épreuves, malgré les pertes subites, et bien une seule chose survivra jamais à tout. C'était l'Amour. C'est ainsi que Remus pensait tandis qu'il se préparait chez lui et qu'il s'apprêtait à partir chez le marié où il devait retrouver ses amis. Il était nerveux. Très nerveux. Il espérait être à la hauteur des attentes de son meilleur ami. Il ne voulait rien gâcher. Dans ses poches, il vérifia par dix fois au moins qu'il avait bien les alliances. Lorsqu'il en fut rassuré, il sortit de l’appartement déjà vide – Marlène l'avait déjà quittée et devait déjà être avec Lily étant donné qu'elle était sa demoiselle d'honneur... D'ailleurs, il avait bien hâte de la voir. Il ne savait même pas comment elle était habillée. Elle avait voulu lui laisser la surprise... Le lycan avait respecté son silence. Il serait patient et la verrait seulement le jour même, même s'il s'attendait à en avoir le souffle coupé...

Lorsqu'il arriva chez lui, il y retrouva Peter ainsi que Sirius qui lui donna une tape sur l'épaule mais rien à Peter. Depuis qu'ils savaient que dans un futur proche, Peter pouvaient les trahit, Remus savait que ce n'était pas une solution d'agir envers lui car justement... S'ils étaient venus en connaissance du futur, il fallait faire en sorte de ne pas recommencer les mêmes erreurs. Néanmoins, il ne pouvait pas les blâmer... Alors ce fut pour ces raisons que Remus salua Peter tout aussi cordialement que les autres. Comme pour rattraper les actions de ses amis...

Ils rejoignirent ensuite la chambre de James et poli comme à son habitude, Remus frappa d'abord à la porte. Ne laissant pas le temps à James de répondre, Sirius passa devant lui et poussa la porte. Oui, ben quoi... Il n'y avait pas de mal à être poli ! Hey, imaginez qu'il ne soit pas encore prêt et qu'il était encore en caleçon dans sa chambre ! C'était plus poli de frapper... Laissant ses amis entrer en premier, le lycan se contenta d'un haussement d'épaules impuissant sans pouvoir s'empêcher d'esquisser un sourire amusé.

Il trouva évidemment un James Potter stressé à bloc mais heureux … Il y avait tant d'émotions contradictoires en lui-même finalement qu'il était en peine de voir en extirper une seule. Au final, elles restaient cependant toutes positives. Chez lui, tandis qu'il essayait tant bien que mal de nouer sa cravate, le lycan aperçut une photo et ne put s'empêcher de s'en approcher. Sur celle-ci, ils avaient quatorze ans et elle était prise dans le parc. L'époque état insouciante. Ils n'avaient à se préoccuper de rien d'autres hormis de leurs études... Et des filles. Pour ce qui concernait en tous cas James et Sirius. Pour Remus, il s'agissait des études. En d'autres termes, ils ne pensaient qu'à s'amuser. Aujourd'hui, le monde avait changé. Ils avaient grandi. Une époque était terminée, et une autre s'apprêtait à commencer... L'autre lui manquait déjà ; Poudlard lui manquait. Il ne disait pas ne pas aimer vivre dans un appartement avec Marlène ou ne pas aimer son actuelle formation, mais Poudlard lui manquait. C'était un autre monde. Remus retint un sourire nostalgique en observant la photo. Il ne put s'empêcher de s'en approcher pour la tenir dans sa main un instant. La reposant ensuite à sa place, il hocha lentement la tête. Ses propos ne l'étonnèrent pas au fond. James était et resterait un éternel gamin, comme Sirius. Remus était le seul qui avait mûri le plus vite. A six ans, il n'était déjà plus un enfant d'ailleurs...

Enfin, ils avaient tous grandi mais le fait était que James ne savait toujours pas faire sa cravate puisqu'il venait de le demander à Sirius. Remus retint un éclat de rire. Il observa ensuite son reflet dans la glace pour constater que ses cheveux demeureraient sans doute toujours aussi indomptables. Il y avait des choses qui ne changeaient jamais. Tiens, d'ailleurs, Remus aussi se décala juste un peu histoire de vérifier qu'un pan de sa chemise ne dépassait de son pantalon par exemple ou qu'il n'avait pas boutonné mardi avec jeudi. Cela pouvait arriver... Dernières vérifications avant de partir pour la mairie quoi ! Heureusement, tout était bon. Une ultime fois, il vérifia - comme un réflexe – que les alliances n'avaient pas bougé de sa poche. Il se sentait vraiment fier d'un côté de porter leurs alliances. Il ne s'agissait « que porter » les alliances des mariés mais pour lui, cela représentait beaucoup. Il considérait cela comme une immense responsabilité et à n'en pas douter, il prenait bien soin de ne pas décevoir son ami. Lorsque James lui demanda s'il n'avait pas oublié les alliances, Remus esquissa un sourire amusé. Croyait-il vraiment qu'il aurait vraiment oublié une telle chose ! Sans doute pas. D'ailleurs, son ironie était discernable dans sa voix.

Même s'il avait été dans ses pensées ; une lueur de douce mélancolie au fond des yeux, cela ne l'avait empêché d'entendre le discours que tint Sirius à James et l'apprenti médicomage approuva tout à fait ses propos. Ils étaient grands aujourd'hui. Il n'était plus un enfant, il n'était plus le James qui avait 13 ou 14 ans... Il allait bientôt se marier et même il allait devenir père. Aujourd'hui serait l'un des plus beaux jours de sa vie – hormis la naissance de son fils -.

Ils descendirent ensuite en bas où le reste de sa famille attendait et Remus les salua volontiers gentiment. Puis, il fut l'heure de partir pour la mairie. Tandis qu'ils marchait aux côtés de ses meilleurs amis – une fois encore comme lorsqu'ils étaient à Poudlard sauf qu'en cet instant l'un d'eux s'apprêtaient à se marier, et bien il se sentait angoissé. Il ne pouvait s'empêcher de jeter quelques coups d'oeil autour de lui, comme s'il s'attendait d'un moment à l'autre à voir apparaître quelqu'un d'hostile. Mais ils parvinrent à la salle louée par les soins des futurs mariés sans encombres. Son premier réflexe fut de regarder partout pour voir si Marlène n'était pas déjà présente mais l'instant d'après il se raisonna. La mariée arrivait en dernier donc Marlène aussi, sois logique Remus voyons. Les mariages ont tendance à te faire tourner la tête !

Alors que pleins de membres de la famille se précipitaient pour saluer et féliciter James, Remus demeura en retrait avec Sirius. Il aurait tant aimé avoir une famille aussi nombreuse, mais lui, si jamais il se mariait .. Il n'y aurait personne de sa famille hormis sa mère. Il se reprit cependant bien vite. Il aurait ses amis à ses côtés et c'était le plus important au final. Il s'empêcha d'éclater de rire lorsque des vieilles femmes de sa famille vinrent lui pincer les jours en lui répétant combien il était beau garçon dans son costume. (A croire qu'elles étaient en manque...).

Il tourna la tête vers Sirius lorsque ce dernier lui dit encore que leur Cornedrue prenait son envol aujourd'hui, qu'il devenait grand... Avec un léger sourire, Remus acquiesça de nouveau. « Il est déjà grand. » Il reporta son regard sur James en continuant de l'observer serrer toutes les mains devant lui. « … Même s'il ne le sait pas encore. » C'était vrai. C'était ainsi qu'il le voyait.

Lorsque James les eus ensuite rejoints, ils remontèrent l'allée centrale jusqu'au premier rang de bancs où leurs places se trouvaient. Ils seraient aux premières loges. Remus sursauta alors en entendant subitement quelqu'un annoncer à James l'arrivée de la mariée. Machinalement, le lycan se mit à regarder partout autour de lui. Son cœur battait très fort dans sa poitrine. Pour un peu, il serait encore plus stressé que le marié ! A moins que ce soit le fait qu'il savait Marlène plus très loin... ? Lorsque James revint vers eux pour leur annoncer que Lily n'allait pas tarder, Sirius lui tint un discours et de nouveau Remus hocha doucement la tête.

«  Allez courage Cornedrue. Et évites de t'évanouir... Quand tu verras la mariée. Lily risque de t'en vouloir. » ajouta t-il avec un sourire amusé mais toutefois à moitié sérieux. Ce serait franchement problématique.

Lorsque James leur rappela à tous deux que Lily avait promis de leur arracher la tête s'ils avaient oublié quelque chose, Remus eut un léger sourire amusé. Cela ne l'étonnait guère de la part de la jeune femme mais de toutes les façons, pour ce qui était de Remus il ne risquait pas d'avoir oublié quelque chose. Ces deux dernières semaines, il avait vérifié au moins cent cinquante fois qu'il n'avait rien oublié et depuis ce matin il avait vérifié quinze fois qu'il avait bien les alliances en poche. De ce côté-là, il ne pouvait pas les avoir oubliées. Elle ne pouvait donc pas avoir d'inquiétudes là-dessus et James non plus.

Le lycan ne fut pas surprit de ne pas voir Hécube ou encore Sephora puisqu'il savait qu'elles avaient préparé une surprise aux mariés et qu'ainsi elles devaient déjà être cachés dans le coin qu’elles avaient choisi. Il leur avait personnellement servi de guide. Tandis que lui et Sirius avaient rejoint leur place au premier rang, Sirius lui faussa compagnie. Il le suivit des yeux un instant et vit que c'était Evey qu'il était allé voir. Il échangea quelques mots avec elle et Lyra avant de leur proposa de venir les rejoindre au rang derrière eux... Lorsqu'elles furent installées, Remus salua chaleureusement la Gryffondor et adressa un léger sourire à la seconde qu'il connaissait bien moins.

Alors que les portes de la mairie s'ouvraient, laissant apparaître la mariée ainsi que sa demoiselle d'honneur, Remus sentit son cœur se mettre à battre plus fort en prenant conscience que ça y était, c'était bientôt !! Son meilleur ami seraient bientôt marié ! La tête du jeune homme se tourna – comme les autres – vers l'entrée de la mairie. Aussitôt que les premières notes de musiques s'élevèrent dans la salle, Remus s'était levé comme tous les autres.

Sans surprise, ce ne fut pas sur Lily que ses yeux s'accrochèrent en premier, mais sur celle qui l'accompagnait... Etonnant, n'est-ce pas ? Se forçant à détacher son regard de la jolie femme qui avait ravit son cœur, il parvint à regarder également Lily-jolie (comme on aimait à l'appelait quand elle était encore à Poudlard...). Elle était resplendissante... Absolument sublime et le lycan ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil à l'expression de James quand sa future femme apparut. Resplendissante, oui et son ventre arrondi sous sa robe semblait même la faire encore plus belle... Mais pas autant que Marlène. Question de point de vue bien entendu. Et sans pouvoir s'en empêcher, Remus reporta les yeux sur Marlène, incapable de s'en détacher.

Un sourire s'étala sur son visage. Il était heureux. Heureux pour James et Lily. Aucun mot ne pouvaient décrire son état actuel. En fin de compte, heureusement que ce n'était pas lui qui n'était pas le témoin et qui devait faire un discours parce qu'il aurait été incapable de pouvoir dire un seul mot tellement ému se sentirait-il.

Spoiler:

J’avais le ventre noué. Et un visage on ne peut plus pale que Marly maquillait. Je n’étais pas arrivée à lui décrocher autre chose qu’un simple « bonjour ». Mes mains se tordaient l’une dans l’autre, montrant mon mal aise. On m’avait fait livrer ma robe blanche ce matin, et heureusement que ma meilleure amie s’était levée aux aurores pour venir m’épauler sinon je ne m’en serais pas sortie. Tout d’abord parce que j’avais une affreuse mine, et que mes doigts étaient trop peu sur d’eux pour que je puisse faire quelque chose. Egalement, j’avais eu de belles nausées, liées à ma grossesse et mon stress si bien que j’aurais été incapable de réceptionner le colis de la couturière. Elle m’avait même fait couler ensuite un bain, m’obligeant à y rester, une sorte de crème sur le visage et des concombres sur les yeux. Je n’étais pas franchement convaincu, mais elle m’avait demandé de lui faire confiance alors j’avais fini par me trainer dans ma baignoire, me berçant dans l’eau, avec une douce musique. Pour sur cette détente d’une demi-heure sans rien à penser me fit le plus grand bien. Je ne pouvais cependant pas y rester plus longtemps, sinon nous n’aurions jamais le temps de tout faire, et les minutes défilaient très très très très vite. En cet instant, ma demoiselle d’honneur ressemblait à une vraie maman avec moi et je ne pouvais que lui en être reconnaissante. Je serais seule aujourd’hui. En dehors de mes amis, il n’y aurait personne d’autre. Ma mère n’avait plus aucun souvenir de moi et mon père s’en était allé rejoindre ma sœur. Pensez ce que vous voulez mais cette situation était loin d’être facile à gérer, et ne faisait que monter des doutes en moi. Et si je n’étais pas assez bien pour James ? Avais-je le droit de l’obliger à se marier avec une jeune femme sans argent, sans famille, sans pureté de sang alors que lui était tout le contraire ? Je ne m’étais jamais posée ses questions avant cette nuit, et elles me hantaient continuellement.

Mais heureusement j’avais Marlène. Elle qui n’était pourtant pas très bavarde me fit la conversation à chaque fois que je commençais à me répéter que je n’étais pas assez bien pour James. Comme je vous l’ai dit le temps passa très vite, si bien que j’avais l’impression, avoir être habillée, coiffée et maquillée qu’il ne s’était écoulé que deux minutes depuis l’arrivée de ma soeur de cœur. Elle s’était préparée ensuite et était ravissante. Je voulu lui faire la réflexion, mais ma gorge était nouée et j’avais l’impression que si j’ouvrais la bouche j’allais vomir tout mon petit déjeuné – ou du moins, ce qu’il en restait -. Pour vous dire, je n’avais même pas eu le courage de me poster devant un miroir et de regarder quelle allure j’avais. C’est bête pas vrai ? J’allais avancer vers James sans savoir à quoi je ressemblais. Je n’avais de toute façon plus le temps. Je m’étais déjà vue en robe de mariée, plusieurs fois pendant les essayages. Il m’avait fallu plusieurs passages en cabine pour trouver celle qui était pour moi, qui était à mo image. Il n’y avait pas de fioriture inutile. Elle était blanche, dénuée sur mes épaules, centrée sous ma poitrine, juste au-dessus de mon ventre, qui par sa présence, me permettait de me passer de jupon. Le bas retombait en volupté, et le haut était orné de quelques strates. C’était un modèle plutôt simple, à mon image. Alors oui, je la connaissais mais je ne m’étais jamais vue la portant en étant maquillée et coiffée. Déjà mon avocamage me tendait mon bouquet et m’informait qu’il nous fallait y aller pour ne pas arriver en retard. Mon estomac se noua un peu plus à mesure que la distance avec la mairie se réduisait.

Je n’ai pas peur… Non je suis terrifiée, terrifiée d’affronter tout ce monde, terrifiée à l’idée de ne pas être à la hauteur, de ne pas arriver à rendre heureux James. On dit que les gryffondors sont des personnes courageuses ? En cet instant, je n’avais pas l’impression d’avoir eu ma place dans cette maison. Si Marly n’aurait pas été là… Je sais pas ce que j’aurais fait. Ce n’est pas que je n’aime pas James. C’est juste que… D’une part, je ne le méritais pas, et d’autre part, j’étais triste de ne pas avoir mes parents avec moi, une mère rassurante qui saurait trouver les mots, un père ému, qui remonterait l’allée avec moi. Là… J’allais être toute seule. Et cette pensée me glaçait le sang, alors que mon cœur n’arrêtait pas de battre très fort. Arrivée devant la porte, j’hésitais à ouvrir mais déjà une musique s’élevait, et les battants s’ouvrirent, sans doute programmé magiquement. Je lançais un regard un peu désespéré à Marlène qui se trouvait devant moi, avant de faire un premier pas, un tout premier pas. Puis j’en fis un autre, fixant un point en avançant « invisible », ne regardant personne, pas même mon fiancé. Ma gorge se noua lorsque j’entendis des chuchotements et quelque part ne firent un peu plus peur.

Et puis un bras vint prendre le mien. Pour sûr, je ne m’y étais pas attendu. Je tournais la tête pour regarder l’homme à la longue barbe et chevelure blanche me faire un sourire rassurant, tout en avançant doucement avec moi. Il me chuchota quelques mots sans que personne ne s’en rendent compte, des mots que j’avais finalement besoin d’entendre pour dénouer la boule au ventre que j’avais et retrouvais un véritable sourire, et non un sourire forcé. Il me demanda si j’aimais James pour la pureté de son sang, pour sa fortune, m’informant qu’on me ferait ce reproche très souvent, mais que je n’avais qu’à laisser les personnes penser ce qu’elles veulent. Il m’informa aussi que si cela n’avait que très peu d’importance pour moi, je n’allais pas laisser ses broutilles m’obséder et me rendre malheureuse alors que j’avais la chance de connaitre ce que tous recherchent : un amour inconditionnel et sans limite. Il ajouta que tout père serait fier d’avoir une fille telle que moi, et finit par me dire de regarder le visage rayonnant que mon Auror en formation posé sur moi. J’avais toujours écouté ce grand homme qu’est Dumbledore, et aujourd’hui ne serait pas l’exception. Alors qu’il nous fit avancer toujours d’un pas lent, pour ne rien laisser paraitre, me guidant, je tournais le regard vers celui que j’aimais, et mon cœur manqua un battement. Il était magnifique. Non bien plus que magnifique. Je ne trouvais pas en cet instant les mots pour le décrire. Il semblait si heureux, si rayonnant que je ne pus m’empêcher de l’être moi aussi. Plus rien ne comptait. Je ne voyais plus personne d’autre que James, et je n’eus avoir qu’une seule envie : le rejoindre, lui dire combien je l’aimais et que j’étais fière qu’il m’ait choisi moi et non une autre, que ma vie sans lui serait bien vide et triste. Finalement la distance qui me séparait de lui était trop longue, et me parut interminable alors que je n’avais finalement mis que deux ou trois minutes pour le rejoindre. Albus Dumbledore releva mon voile et m’embrassa sur la joue comme un père l’aurait fait, avant de poser ma main sur celle de James. Je lui fis le plus tendre sourire que je pouvais lui donner, quittant finalement son regard pour me tourner vers le sorcier qui allait nous marier.

• Contexte ᴥ
  30 septembre 1978, Godric Hollow. Les portes de la mairie se sont refermées derrière Lily, alors que cette dernière remontée l’allée, en compagnie de sa demoiselle d’honneur Marlène McKinnon, et d’un certain Albus Dumbledore, venu la guider jusqu’à celui qu’elle s’apprête à épouser. Dès lors, tous les regards se portent vers l’autel, et les murmurent se font de plus en plus discrets. Certains sorciers sortent leur baguette magique pour la mettre à côté de leur oreille et entendre ce qui est en train de se dire. « Le maitre de cérémonie » lui vêtu de manière sorcière, joint les mains des deux fiancés et commence un discours. Il parlera d’amour pouvant renverser des montagnes, sentiment porteur d’espoir, qui ne connait pas de limite. Il enchaine sur l’importance de l’honnêteté, et de la confiance, que sans ses dernières les rêves de chacun ne peuvent s’épanouir. Selon lui l’amour c’est un épanouissement de deux êtres, qui doivent toujours avec à cœur les intérêts de l’autre, sans pour autant se perdre et garder du temps pour soi. Et alors que le discours se poursuit, une ombre avance, se faisant menaçante… Enfin se promettant d’être menaçante parce que pour l’heure, tous ignorent son existence. Dix minutes se sont déjà écoulés et avant de poursuivre la cérémonie, le marieur se tourne vers la salle et prononce alors ses mots « Si un sorcier s’oppose à l’union de ces deux êtres, qu’il se manifeste maintenant, avant que leur destin ne soit à jamais sceller magiquement »
  
  
• Ordre de passage ᴥ
  Tout le monde a une semaine pour poster dans cet ordre de passage. Vous n’avez pas vraiment d’instruction pour cet ordre de passage. Vous pouvez interagir par deux fois pendant ce dernier si vous le souhaitez

« L’homme que tu es maintenant ». C’était les mots exacts de Sirius, qui nouait la cravate du futur marié. Et si son petit discours avait relativement rassuré James, ce dernier n’avait pu s’empêcher de tiquer sur cette simple phrase. Etait-il vraiment devenu un homme ? Quand avait-il donc cessé d’être un enfant pour devenir un adulte ? Quand avait-il cessé d’être un garçon pour devenir un homme ? Lorsqu’il avait rejoint l’Ordre du Phénix ? Lorsqu’il s’était agenouillé sous la Tour Eiffel pour demander Lily en mariage ? Lorsqu’il avait appris qu’il allait être papa ? Il n’en savait fichtrement rien, et à cet instant précis il ne se sentait pas adulte pour deux sous. A vrai dire, il était un petit garçon complètement terrifié par l’engagement qu’il prenait aujourd’hui. Non pas parce qu’il aurait « la corde au cou » comme disait si bien Patmol, simplement parce qu’être un époux impliquait d’autrement plus grandes responsabilités que de n’être qu’un simple petit ami.

-Tu oublies le génie de 17 ans qui te mettait la raclée au Quidditch et donnait des retenues à toutes les personnes que tu me désignais !

Il n’allait pas reculer maintenant, même s’il crevait de trouille ! S’il n’était pas de taille à épouser Lily, il emploierait toutes les années qu’il lui restait à s’efforcer de le devenir. Peut-être qu’il n’était effectivement pas tout à fait prêt, mais ça n’avait plus d’importance maintenant. Il allait se marier, un point c’est tout. Il apprécia cependant grandement les paroles réconfortantes de son frère de cœur, ainsi que la présence rassurante des Maraudeurs. Sans eux, il serait probablement resté planté sur son lit à contempler ses vieilles photos avec nostalgie. Le jeune Potter eut un sourire lorsque Sirius lui conseilla de ne pas noyer son stress dans le champagne. En effet, ça risquait de ne pas plaire du tout à Lily, et James aurait préféré ne pas être assassiné le jour de son mariage.

-Oh mais mon cher Patmol, si je n’abuse pas du champagne je ne serai jamais assez saoul pour te désigner lesquelles de mes cousines sont célibataires ! A moins que tu n’aies décidé de ne pas profiter de ton rôle de témoin pour séduire les demoiselles en robe longue ?

Il n’y avait pas à dire, la présence des Maraudeurs avait un effet on ne peut plus bénéfique sur James. Déjà, il se sentait d’humeur à plaisanter, lancer des piques… Il quittait son air sérieux d’adulte pour retrouver l’adolescent quelques instants encore. Il dû se faire violence pour ne pas attraper Sirius et lui ébouriffer les cheveux comme il avait l’habitude de le faire à Poudlard lorsqu’ils se chamaillaient. Les quatre compères descendirent ensuite dans le salon retrouver une partie de la famille Potter, et ils se mirent en route tous ensemble vers la salle qu’ils avaient louée. James sentait sa mère au bord de la crise de larmes, et faisait son possible pour ne pas trop s’approcher d’elle. Si elle se mettait à pleurer contre lui, nul doute qu’il risquait lui aussi d’y aller de sa petite larme… Et il n’avait vraiment pas besoin de ça. Ils arrivèrent rapidement à bon port, et Cornedrue se plia aux salutations et félicitations de membres de sa famille qu’il ne connaissait même pas. Leurs visages souriants et leurs tenues du dimanche mettaient le Maraudeur très mal à l’aise, et il s’extirpa de la foule aussi vite qu’il le pu. Il retrouva ses amis un peu à l’écart, et ensemble ils se dirigèrent jusqu’au premier rang. Ils devaient à présent attendre l’arrivée de Lily, qui ne tarderait plus. On l’annonça d’ailleurs rapidement, et James cru que son cœur allait percer un trou dans sa cage thoracique tellement il battait fort.

Sirius lui promit qu’ils allaient assurer, et Remus lui demanda de ne pas s’évanouir. Ca se voyait tant que ça qu’il stressait ? Le jeune Potter eut un rire sincère, et fit une grimace à ses deux amis.

-Fais ton malin, Mumus ! J’ai hâte de voir ta tête quand Marlène arrivera !

Retrouvant son sérieux, et à la recherche d’un soutien tangible, Cornedrue attrapa l’épaule de Patmol. Il la serra brièvement, et échangea un regard avec son frère de toujours. Qu’est-ce qu’il avait pu en rêver, de ce jour, et voila qu’il y était. Aujourd’hui se tournait véritablement une page de leur histoire, et James avait besoin de lire le soutien et l’approbation de son jumeau dans ses yeux. Il stressait comme un malade, il voulait que Sirius lui dise qu’il faisait les bons choix, que tout allait bien se passer et qu’il l’épaulerait quoi qu’il arrive. Un instant plus tard, le futur marié se plaçait devant les marches de l’autel, face à la porte dont les battants ne tarderaient pas à laisser place à la mariée. Terrifié, avec une envie grandissante de prendre ses jambes à son cou alors que l’attention de toute l’assemblée était concentrée sur lui, le jeune homme croisa le regard de sa mère. Elle eut à son égard un sourire resplendissant, tandis que son père lui lança un regard d’approbation.

Puis la musique débuta, et Lily fit son entrée. Elle était tout bonnement magnifique. Aussitôt, tous les doutes et toute l’angoisse de James s’envolèrent, et son cœur se gonfla de joie. De fierté aussi. Parce qu’aujourd’hui, il épousait la fille la plus belle de tout l’univers. Son ventre rond apparaissait sous sa robe blanche, et cela tira un sourire au jeune homme ; dans quelques mois, ils seraient trois. Une véritable famille. Marlène se tenait derrière Lily, mais James n’avait d’yeux que pour sa fiancée. Soudainement, Albus Dumbledore attrapa le bras de la jeune femme, et entreprit de la mener jusqu’à l’autel. Cette scène provoqua des émotions contraires chez notre Maraudeur qui n’en menait déjà pas large. Il réalisa soudain qu’il n’y avait aucun membre de la famille de sa fiancée dans l’audience. Il le savait, qu’il n’y aurait personne, mais il l’avait oublié jusqu’à cet instant. Mais il était également terriblement heureux de voir l’homme qu’il avait toujours admiré prendre la place du père de Lily. Terriblement heureux de le compter parmi les invités du mariage.

L’ancienne Gryffondor ne semblait pas très à l’aise, et James ne pouvait pas la blâmer. N’avait-il pas lui-même songé à s’enfuir quelques minutes plus tôt ? Mais maintenant qu’il la regardait remonter l’allée, il ne pouvait s’empêcher de sourire comme un idiot. Comme le mec le plus heureux de la Terre, ce qu’il était probablement. La jeune femme releva la tête et croisa son regard, et le temps sembla prendre un malin plaisir à s’allonger. James n’avait plus qu’une envie : prononcer ses vœux, dire à Lily qu’elle était la plus belle fille qu’il n’avait jamais vu, la remercier de le rendre si heureux, et lui promettre de l’aimer à tout jamais. Pourtant, la salle semblait soudainement faire des kilomètres, et Dumbledore marchait vraiment à deux à l’heure. La future mariée finit cependant par le rejoindre, tandis que le Directeur unissait leurs mains. James adressa un sourire au vieil homme, puis se tourna vers sa fiancée. Il lui lança le sourire le plus éclatant qu’il avait en réserve, en réponse à la tendresse qu’il avait pu lire dans le sien.

Le sorcier qui allait les marier fit alors son apparition, et James se tourna vers lui en même temps que Lily. Il prit grand soin de garder leurs mains jointes, alors qu’ils écoutaient le discours sur l’amour que l’homme leur faisait. Le jeune Auror ne parvenait à se défaire de son sourire, heureux qu’il était d’être là entouré des personnes qu’il aimait. Tandis que le sorcier expliquait en quoi consistait l’amour véritable, le jeune homme entrelaça ses doigts avec ceux de sa fiancée, et coula un regard plein de promesses dans sa direction. L’amour véritable, il savait ce que c’était, parce qu’il le vivait chaque jour. Et alors qu’il se tenait là, à écouter cet inconnu parler de ce qu’il avait déjà trouvé, il se rendit compte de la chance qu’il avait. Lily était à la fois sa meilleure amie, sa confidente, et son âme sœur. Pour elle il aurait tout fait, tout osé. Combien pouvait se targuer de ressentir la même chose envers quelqu’un ?

Le maître de cérémonie prononça alors les mots que James craignait : Quelqu’un s’opposait-il à leur union ? Un silence ensuivit cette question, silence que Cornedrue trouva durer une éternité. Tellement de personnes auraient pu débarquer et crier « Je m’y oppose » ! Il pouvait en nommer deux, sans même réfléchir : Servilus et Harry. A ces deux là venaient s’ajouter les prétendants de Lily… Ou cette fille complètement tarée qui n’avait pas arrêté de lui envoyer des hiboux lui promettant que c’était elle la femme de sa vie… Par Merlin, faites que ce maudit sorcier reprenne la parole avant que quelqu’un ne dise quelque chose de stupide ! James se tenait face au « marieur », tournant résolument le dos à la foule des invités. Il s’était légèrement crispé tandis que le silence semblait s’éterniser.

Un mariage... C'était l'une des plus belles choses qui pouvaient vous arriver dans la vie. Sous peu, deux êtres seront à tout jamais liés par les liens du mariage. Ces deux personnes n'étaient autre que deux de ses amis. L'un d'eux était l'un des Maraudeurs, l'un de ses meilleurs amis. Quelqu'un avec qui il avait partagé son dortoir, l'une des personnes qui l'avait le plus soutenu durant sept ans et depuis qu'il savait qui il était. Et en voyant avancer la mariée, accompagnée derrière par sa demoiselle d'honneur, Remus ressentit presque le désir de connaître lui aussi un jour les joies d'un mariage. Ils avaient tous l'air si heureux. Pas seulement les mariés – les mariés avaient plus l'air stressé d'ailleurs ! Même si dans leurs yeux, se lisaient sans peine leur émotion et leur amour réciproque. Et aussi une certaine peur. Tout le monde étaient émus, certaines personnes jusqu'aux larmes. Les plus émotifs. En les voyant d'ailleurs aussi émus, Remus sentit lui-même les larmes se nouer dans sa gorge. C'était contagieux, l'émotion.

En entendant la musique envahir le lieu à l'entrée de la mariée et de sa demoiselle d'honneur, Remus sentit sa vision se troubler tandis que son cœur se mettait à battre plus fort. Il n'avait jamais été à un mariage. Ses parents s'étaient mariés il y a longtemps, mais c'était avant même son mariage et au mariage de sa tante – la tante de son père, et bien il était encore trop jeune pour s'en souvenir : il n'avait que deux ans et il n'avait fait que dormir la plupart du temps. Il se souvenait uniquement qu'un de ses cousins particulièrement turbulent n'arrêtait pas de l'embêter en voulant jouer avec lui. D'accord, cela partait d'une bonne intention mais il avait l'impression d'être soudain un jouet. Lucas avait six ans. Il courrait partout, revenait se pencher sur le petit Remus et si sa mère ne l'avait pas empêché et pris sur ses genoux, il aurait certainement essayé de le sortir de son berceau pour aller jouer avec le bébé dehors. Jouer avec SON bébé ?! Trop dangereux ! Ce jour-là, Remus avait échappé belle. A deux ans hein, allez vous défendre contre un grand de six ans...

Par la suite, il l'avait revu et ils avaient joué ensemble. Il se souvenait par exemple quand il avait cinq ans et Lucas, neuf ans. Ils étaient en train de jouer dans le jardin des Lupin. Leurs mères discutaient sur la terrasse en prenant le thé, et sa tante avait sur ses genoux un bébé d'à peine six mois. Son troisième enfant. L'année d'après, sa tante avait coupé les ponts d'avec les Lupin lorsque les rumeurs selon lesquelles Remus était probablement « malade » s'étaient propagées. De plus, la cicatrice qu'il garderait à vie sur le visage leur donnait une mauvaise intuition...

Le seule mariage auquel il avait donc été était il y avait fort longtemps. Aujourd'hui, il avait dix-huit ans passés et il était aussi ému qu'un enfant de huit ans devant l'union de deux de ses meilleurs amis. Il avait toujours un sourire presque béat lorsque Marlène le rejoignit près des bancs et instinctivement, il lia ses doigts aux siens et les garda tout du long que le discours fut prononcé par le maître de cérémonie. Le lycan se sentit bercé par les paroles dîtes par le maître de cérémonie.

L'amour pour lequel l'on pouvait renverser des montagnes, l'espoir que ce seul sentiment portait en lui-même. Honnêteté, confiance... Une relation saine se repose sur tout cela. L'épanouissement de deux êtres... Deux êtres qui s'écoutent, qui se complètent, qui veuillent aller plus loin tout en restant ensembles. Il savait tout cela, mais même s'il le savait, cela faisait du bien d'y repenser encore et encore. Ou de l'entendre dire. L'amour, c'était ce qui nous permettait d'aller plus loin encore, de prendre confiance en nous et en un avenir surtout lorsque pendant des années, la seule idée d'avenir était restée bien discrète. L'amour, c'était de regarder ensembles dans la même direction. On avait l'impression que rien ne pouvait nous toucher, qu'on était en sécurité et que toujours ce sentiment serait là pour prendre soin de nous. Parfois cependant, il pouvait trop vite s'envoler... C'est pour cela qu'il fallait en chérir chaque instant. Tout ceci lui alla droit au cœur. Ce discours l'émut vraiment. Il était peut-être trop sensible à ce genre de choses... ?

Il resta silencieux, écoutant, guettant les expressions s'étalant sur les visages des invités ou sur ceux des mariés et s'en réjouissant jusqu'au plus profond de lui-même. Pourtant, brusquement, il eut une mauvaise impression... Comme s'il croyait sentir quelque chose. Un danger... Comme une ombre menaçante se profilant au-dessus d'eux. Il avait toujours eu un sixième sens pour détecter les mauvaises ondes, le danger…

Tandis que le maître de cérémonie avait annoncé ses derniers mots et qu'on attendait de savoir s'il y aurait ou non quelqu'un « pour s'opposer à l'union de ces deux êtres », Remus jetait des coups d'oeils d'un côté de l'autre dans la salle. Tout le monde semblait rester suspendus, attendant en silence que l'union soit enfin prononcée. Qui donc pourrait-on s'opposer au mariage ? A part Harry, ou Severus, il ne voyait pas... Il espérait sincèrement que personne n'allait subitement débarquer pour venir empêcher ce mariage de se conclure. Ce serait vraiment injuste. Un coup très dur porté aux mariés. Oui... Maintenant, James et Lily seraient bientôt mariés. Ce n'était qu'une question de temps. James était un homme à présent ; il n'était plus l'adolescent qu'il avait connu. Du moins, l'adolescent qu'il était était sûrement caché sous l'homme aujourd'hui qu'il était.

Il tourna le visage vers Marlène qui était un peu plus loin, croisa son regard et ne put s'empêcher de lui sourire. Il avait subitement envie de la serrer contre lui et de l'embrasser mais il y avait trop de monde. Ils n'étaient pas seuls... Qu'aille aux enfers ceux qui avaient été incapables de les avaient empêchés de se mettre côte à côte ! Remus portait quand même les alliances des mariés, ils auraient pu faire un effort ! Au lieu de cela, ils se retrouvaient séparés de plusieurs places. La vie est trop mal faîte. Remus était de toutes façons encore trop gêné de manifester son émotion trop ouvertement. Il se contenta de continuer de lui adresser un sourire. Si emblématique pour lui...

Voilà, c'était partie pour une journée de folie. C'était toujours des journées de folie, pour Hécube, quand il y avait un concert dans l'air... En général, elle se levait tôt, elle vérifiait une douzaine de fois que tout allait bien et qu'elle n'avait pas la moindre faille dans ses plans. Pour ce qui était du sortilège à jeter sur les instruments, ça allait marcher, elle en était sûre... Et Remus s'occupait de la cachette, il n'y aurait pas le moindre problème pour cela non plus. Elle vit Sephora dans la matinée avant de partir pour le mariage. Elle avait l'air confiante... tant mieux ! Hécube était moins sûre d'elle. Les choses allaient vite, changer heureusement. Elles avaient bien répété, après tout ? A part les quelques incidents qui étaient venus se rajouter... Hécube s'habilla pour l'occasion. C'était bien le dernier de ses soucis, pourtant elle savait que la tenue y était pour beaucoup. Si elle arrivait belle et bien habillée, son apparence cacherait les derniers petits défauts. Elle était prête à ensorceler les instruments, elle avait les partitions dans son sac, sa guitare sur le dos... Oui, c'était prêt pour la fête ! Alors, c'était parti, il fallait sortir désormais. Elle descendit de son dortoir jusqu'au hall, s'apprêtant à partir. Elle n'allait pas passer chez elle, à Manchester, de toute façon c'était trop loin: et elle devait arriver en avance à Godric's Hollow, pour être sûr. En plus, son grand frérot l'attendait là-bas. ♫ Mon petit Hamlet, je reviens ce soir. tard. Très tard. Ou demain matin. Ca dépend combien de temps dure la fête, et s'ils en veulent encore. Mais ils en voudront certainement ! ♫ Oui, elle allait offrir un super mariage pour son James préféré, et même la mère Potter finirait par l'apprécier, elle était obligée ! Sa chanson déchirait un max.

Godric's Hollow. La salle était prête. Les instruments furent mis sur l'estrade, invisibles. Ensuite, il fallait qu'elles se cachent, elle et Sephora. Comme souvent, elle commença à se parler à elle-même: ♫ Bon, on va où ? Derrière ce rideau, là-bas ? On entrera par surprise dès que le moment sera venu. ♫ D'ailleurs, quel serait ce moment ? Pas pour l'instant, en tout cas ! Elle vit quelqu'un entrer et se précipita pour se cacher, dans une petite pièce que Remus leur avait montré et où son amie l'attendait. Elles s'enfermèrent à l'intérieur. Et voilà, maintenant, il ne leur restait plus qu'à attendre. Hécube vérifiait encore, en comptant sur ses doigts, qu'elle n'avait rien oublié. Mais que pourrait-elle y faire, maintenant, de toute façon ? Elle avait gardé sa guitare et lui jeta un sort pour couper le son, après quoi elle s'entraîna à jouer une dernière fois. oui, elle stressait, mais ce stress partirait vite une fois qu'elle serait sur scène. Et Sephora, pendant ce temps, observait les invités. En jetant un coup d'oeil derrière elle, elle aperçut Evey. Qu'est-ce qu'elle était belle ! Brusquement, elle en oublia son stress et se contenta de la regarder. Le temps passait beaucoup plus vite, brusquement. Bientôt, la mariée entrait, alors qu'Hécube n'avait cessé de regarder Evey. Ils s'installèrent tous. On parla. Puis, la phrase fatidique arriva: « Si un sorcier s’oppose à l’union de ces deux êtres, qu’il se manifeste maintenant, avant que leur destin ne soit à jamais sceller magiquement » Hécube attendit, cachée, que personne ne dise rien et que la cérémonie reprenne. C'était toujours dur, comme moment, toujours angoissant.

Ca y est ! C'était le jour J ! Et même s'il ne s'agissait pas de son propre mariage, Marlène était totalement stressée, le ventre noué. Malheureusement, elle ne pouvait rien laisser paraitre, au risque d'empirer l'état de la vraie mariée. Lily était dans un état second. C'est à peine si elle ouvrait la bouche, ou prenait la peine de bouger totalement. Marly comprenait parfaitement les raisons de ce comportement, et s'efforçait donc de la rassurer, l'accompagner, et surtout, l'aider à se préparer. Elle osait à peine imaginer la cérémonie si elle avait laissé Lily se préparait toute seule. Le mariage aurait probablement été annulé, ou décalé de trois heures. Sachant parfaitement que la mariée se posait des questions existentiels, Marly s'efforça de faire la conversation toute seule, sur le ton détaché et joyeux qu'on accordait à ce genre de cérémonie, essayant de façon détournée de lui remonter le moral, et effacer ses doutes.

Intérieurement, cependant, Marlène était effrayée. Sa meilleure amie allait se marier. Ca y est! Ils avaient vraiment passé un cap, ils avaient vraiment quitté Poudlard, et étaient vraiment devenu un doute. Si jusqu'à maintenant, le doute persistait dans l'esprit de la jeune femme, malgré sa prise de fonction au Ministère, elle réalisait aujourd'hui pleinement à quel point le temps était passé vite. Lily était une femme. Une femme enceinte, bientôt mariée. Lily Potter. Et avec cet évenement, toute sa vie allait être bouleversé. De façon positive, il fallait l'espérer. Mais même si Marlène n'avait jamais porté James dans son coeur, elle était persuadée qu'il allait faire tout son possible pour rendre Lily heureuse et la protéger... et c'était le principal n'est-ce pas ?

Le temps passait, et Lily était à présent prête. Marlène avait pris soin de l'habiller, la coiffer, et la maquiller. Elle lui avait d'abord demandé son avis sur certains détails, et devant le manque de réaction de Lily, elle avait fini par prendre des initiatives, prenant en compte les goûts de la rousse, et les circonstances. La jeune femme s'attacha ensuite à se préparer elle même, car le temps passait et la cérémonie n'allait pas tarder à commencer. Elle prit soin de sa tenue, son maquillage et sa coiffure, sans pour autant chercher à éclipser la mariée, qui était censée être la plus belle femme de la journée. Après quelques détails de dernière minute, Marlène tourna autour de sa meilleure amie afin de vérifier que tout était parfait. Cette dernière était magnifique, sa robe la mettait vraiment en valeur et lui correspondait parfaitement.

"Tu es parfaite, ma Lily... James va en être bouche bée..."

Elle lui offrit un sourire rassurant avant de lui tendre le bouquet de marié, signifiant ainsi qu'elles devaient se lancer. En piste ! A l'aventure ! Le jour J était enfin arrivé. Le chemin vers la mairie parut durer des lustres. Marlène était angoissée, et le silence de Lily n'arrangeait rien. Elle tenta quelques plaisanteries afin de détendre l'atmosphère, en vain. C'est tout juste si Lily lui accorda un sourire crispé. Finalement, les deux gryffondors arrivèrent à la mairie. Marlène se crispa avant de se secouer, et prendre une attitude qui se voulait plus décontractée. Lily allait se marier. Ca y est ! Sa Lily, sa meilleure amie, allait se donner à James Potter. Déjà, la marche nuptiale retentissait, et leur indiquait que c'était le moment d'entrer en scène. Alors qu'elles s'avançaient pour rejoindre les invités, et le marié qui les attendaient avec impatience, elles furent rejoint par Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard. Sa présence rassura immédiatement Marlène, qui craignait encore que Lily tourne de l'oeil ou fasse demi tour au dernier moment. Soulagée de savoir son amie entre de bonnes mains, Marlène prit une grande inspiration, et se lança devant la mariée pour ouvrir la danse. Elle n'était pas particulièrement à l'aise, d'autant qu'en étant toute seule à avancer, devant la mariée, elle avait l'impression d'avoir tous les regards braqués sur elle. Mais elle s'insulta mentalement, se disant que c'était Lily la star de la journée, et que tout le monde devait se concentrer sur elle, et non sur Marly elle même. Elle croisa alors le regard de Remus, qui, debout à côté de James, les attendait, et les regardait s'avancer. Elle lui adressa un petit sourire timide. Arrivée près d'eux, malgré les ressentiments et les sentiments variés qu'elle avait envers James Potter, elle lui adressa un clin d'oeil complice, comme pour lui dire "Elle est magnifique non ? A présent, à toi de jouer !".

Elle s'écarta sur la gauche, à l'opposé du groupe formé par les maraudeurs, et attendit l'arrivée de Lily qui ne tarda pas à finir sa course. Les paroles de Dumbledore avaient fait leur effet, la jeune femme était nettement plus décontractée et sure d'elle, et Marlène retint un soupire de soulagement. A présent, James et Lily faisaient tous les deux faces à l'homme qui allait les marier. Et à cette vue, Marlène ne put s'empêcher d'avoir quelques larmes à l'oeil. Elle battit plusieurs fois des cils pour les en chasser, mais c'était plus fort qu'elle. L'émotion qu'elle ressentait à présent était trop forte. Ce mariage n'était pas rien. Il signifiait beaucoup de choses, pour sa meilleure amie, comme pour elle. Il marquait surtout le début d'une nouvelle vie. Et l'amour fou que ces deux gryffondors avaient l'un pour l'autre. La maître de cérémonie débuta son discours, mais c'est à peine si Marlène en comprenait le moindre mot. Ses yeux passaient de Lily, à James, puis de leurs mains liés, puis à Remus, pour revenir à Lily, et ensuite le reste des invités. Tout semblait aller au ralentis, comme dans un film. Marlène avait l'impression d'en être que spectatrice, mais non ! Elle était la demoiselle d'honneur, et elle s'enquit de son rôle avec sérieux, et cérémonie. Quand enfin l'homme qui mariait Lily et James posa la question fatidique, de savoir si quelqu'un s'opposait à ce mariage, Marlène sentit son ventre se nouer quelque peu, et elle se tourna vers le reste de la salle pour vérifier que personne ne commettrait cet affront. Elle n'était pas naïf au point de se dire que rien ne pourrait troubler cet instant de bonheur. Entre leurs ennemis mangemorts, ou les personnes de Poudlard qui ne les portait pas dans leur coeur, nombreux étaient ceux qui auraient pu venir contester cette union. Mais Marly espérait sincèrement qu'il n'en serait rien. Et que tout se terminerait comme il le fallait.

Y avait-il jamais rien eu de plus beau qu'un mariage ? Une bouffée de joie, d'espérance de bonheur... C'était exactement ce dont tout le monde avait besoin en cette période sombre. Et celui-là était sans aucun doute le plus beau mariage que Selena ait jamais vu. Et pourtant elle en avait vu des mariages, entre celui de son père, tous ceux de ses amis de Poudlard, et même le sien, près de vingt ans plus tôt. Bon, elle était peut-être un peu partiale, parce qu'elle était la mère du marié, cete fois, mais tout de même. James était resplendissant, et Lily était jolie comme un coeur, lorsqu'elle traversa l'allée dans sa belle robe de mariée. Selena sentit les larmes lui monter aux yeux et elle ressentit le besoin de mettre sa main dans celle de Jack. Tout cela lui rappelait terriblement leur propre mariage. Lorsqu'elle était encore la petite Selena Waben, qui s'avançait au bras de son père, tout de blanc vêtue, vers son fiancé. Mais Lily n'avait plus son père pour lui tenir le bras - vu les termes dans lesquels ils étaient, l'aurait-il d'ailleurs fait s'il était encore en vie ? Et le reste de sa famille n'était pas là non plus... C'était sans doute la seule fausse note de cette journée, et Selena regrettait vraiment que sa belle-fille ne puisse partager ce moment magique avec les siens. La vie était parfois bien compliquée. Mais dans tous les cas, Jack et elle la considéraient comme leur fille, et seraient toujours là si elle en avait besoin ; elle espérait que la jeune fille le savait. Elle haussa les sourcils en reconnaissant Albus Dumbledore au bras de Lily. En voilà une surprise... Mais au moins, c'était une bonne surprise, qui fit naître un nouveau sourire sur le visage de Selena. Elle ne s'attendait pas à voir son vieux professeur ici, mais elle était ravie de l'y voir, d'autant plus que Lily affichait un véritable sourire radieux. Une larme perla sur la joue de Selena lorsque le vieux mage joignit les mains de James et Lily. Oui, c'était vraiment un beau mariage. Le maître de cérémonie se lança dans un magnifique discours que Selena écouta avec beaucoup d'émotion, posant sa tête sur l'épaule de Jack. Puissent James et Lily être aussi heureux ensemble qu'ils l'étaient encore même après tout ce temps... Elle jeta un regard en coin sur Sirius, qui se tenait près d'eux. Un jour, ce serait son tour, à lui aussi, de se marier. Ce ne serait sans doute pas pour tout de suite - c'était bien une idée de James, ça, de se marier si jeune! - ce ne serait peut-être pas avec la charmante jeune fille qui l'accompagnait aujourd'hui, mais le jour viendrait où Selena se retrouverait dans les préparatifs d'un nouveau mariage, et cette perspective la consolait un peu de voir la conclusion imminente de celui-ci.

Le maître de cérémonie demanda alors si quelqu'un souhaitait s'opposer à ce mariage. Selena ne put s'empêcher de se retourner pour lancer un regard menaçant en direction de la foule, destiné à quiconque s'aviserait de se manifester à ce moment là. Elle s'était donné du mal, avec Lily pour que cette cérémonie soit parfaite, et tout allait pour le mieux ; son fils et sa belle-fille étaient prêts à être heureux ensemble. Il était hors de question que quelqu'un mettte là son grain de sel pour tout gâcher.

Cela me faisait bizarre de me retrouver là, parce qu'au fond, même si j'étais amie avec la plupart des ex-gryffondor qui avaient été invité, moi, on ne m'avait pas demandé de venir. Pourtant, mon amitié pour James était sincère. Il avait été vraiment très gentil avec moi, depuis toujours, prenant sur son temps personnel pour m'aider, à la manière d'un grand frère. Mais ombre au tableau... C'était sans doute Lily qui n'avait pas voulu que je vienne. Je comptais bien lui faire voir aujourd'hui que malgré tout, je faisais partie de la vie de James, Evey, Remus, Alice, Marlène, et même Sirius. Je savais qu'elle ne m'appréciait pas, soit disant parce que je manipulais Sirius - d'ailleurs, je n'avais jamais vraiment compris pourquoi - mais intérieurement, je souhaitais qu'elle voie que j'étais aussi venue pour qu'elle vive le meilleur mariage qu'il soit donné d'avoir, en chantant une chanson d'amour devant elle, devant toute la famille de James, et leurs amis. J'étais cachée depuis quelques minutes lorsque je vis Hécube me rejoindre discrètement. Je lui adressai un bref sourire. Cela allait être une journée de malade. J'avais bien l'intention de m'amuser comme une folle après avoir chanté. Moi, je n'avais pas l'intention de partir une fois la chanson terminée. J'avais envie de danser, danser, danser jusqu'à ce que je ne puisse plus marcher, jusqu'à ce que mes pieds me supplient d'arrêter ! J'avais envie de m'évader un peu, de ne plus penser à Poudlard, et de m'amuser. Je tournai mon regard vers mon acolyte chanteuse, et je vis dans son regard qu'elle stressait. Soudain, à sa vue, je sentis une boule de panique traverser ma gorge à la vitesse d'un Cognard. Oh non ! Voilà ! Elle m'avait communiqué son stress ! Elle commença même à répéter une dernière fois. Rien de tel pour faire monter la tension en moi ! J'avais envie de taper Hécube, et je suppliais :

« Arrête Cube, tu m'angoisses ! On est prête ! »

Mais elle ne m'écoutait pas vraiment. Je me reconcentrai vers la foule d'invités qui commençaient à affluer. Il y avait beaucoup de monde. Soudain, mes yeux croisèrent de nouveau ce visage qui me poursuivait même dans mes rêves, et qui avait rejoint la petite tignasse rousse d'Evey. Qu'est-ce que Sirius était sexy aujourd'hui... Et son sourire... Je me tapai moi-même la tête pour me réveiller ! Je ne devais pas me faire avoir ! Pas aujourd'hui. Rien ne devait me distraire ! Il fallait que je me concentre ! Je n'entendais plus rien, je me retournais de nouveau pour voir qu'Hécube regardait dans la même direction que moi, l'air dans la lune, presque dans ses rêves. Je ne pus m'empêcher de ressentir une légère pointe de jalousie. La Serdaigle n'avait pas le droit de regarder mon Sirius, enfin, ce n'était pas mon Sirius, mais bon, de cette manière-là. Pourtant, lorsque les deux compagnons se séparèrent pour aller s’asseoir, le regard d'Hécube resta sur celui de la Gryffondor. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas, mais mes pensées furent bien vites remplacées quand je vis Lily remonter l'allée pour aller retrouver son futur mari.

La voyant ainsi, cela me fit un choc. Non pas qu'elle était laide, non au contraire, elle était très jolie, même plus que cela. Mais justement, cela me rappelait à quel point ma vie à moi était bien banale comparée à celle de Lily et James. Mais tout avait été si vite entre eux. Ils avaient à peine dix huit ans et pourtant, ils se mariaient, et la rouquine était enceinte... Moi, j'étais même pas en couple, je ne l'avais jamais vraiment été d'ailleurs, mais ça ne me manquait pas pour l'instant. S'engager dans la vie comme ça, c'était trop pour moi. J'étais encore sans doute bercée par mes douces insouciances. Je sortais à peine de l'enfance, et j'avais peur de me lancer dans la vie adulte. Devant tous les invités et devant le monde entier, le mage unit les deux époux, et mes yeux brillèrent tellement l'émotion se faisait ressentir dans la salle. Ma gorge n'était plus nouée à cause de la petite panique ressentie tout-à-l'heure, mais plutôt parce que ces deux là débordaient tant d'amour l'un pour l'autre que cela faisait presque mal de les regarder. J'étais si heureuse que James ait trouvé le bonheur - même si Lily était méchante des fois -, mais du moment qu'il nageait dans le bonheur, moi, cela m'allait. C'était tout ce qui m'importait.

Je me demandais si moi aussi, un jour, j'aurais l'occasion de monter la grande allée, et ce que j’espérais, c'est que l'homme qui m'attendrait me regarderait de la même façon que James regardait Lily. Perdue dans mes perspectives d'avenir, j'entendis tout de même le mage dire : « Si un sorcier s’oppose à l’union de ces deux êtres, qu’il se manifeste maintenant, avant que leur destin ne soit à jamais scellé magiquement. ». Ironiquement, je m'étais toujours demandée qui pourrait bien venir passer la porte de la mairie pour crier : « JE M'Y OPPOSE !»

Je regardais autour de moi, et je me sentais de plus en plus étrangère, Dieu merci, Sirius vint à mon secours, et à en croire l’attention particulière qu’il portait à Evey, ce devait être sa cavalière. Et moi le mien qui ne pointait pas son nez, je n’en pouvais plus. Je ne voulais pas me retrouver seule ici, sans Harry j’y avais encore moins ma place en y réfléchissant. Mais peu importe, il allait arriver, il viendrait, il avait plutôt intérêt à venir, sans quoi, il aurait un hibou acide de ma part. Evey avait toujours une fille charmante, et toujours, autant amicale avec moi. Quand je voyais mes relations avec certains Gryffondors, notamment les deux mariés, on était en droit de se poser la question qu’est ce que je faisais ici. Juste parce que je sortais avec Harry qui était un ami à James, et qui donc, m’avait invité pour ce mariage. Bref, de fil en aiguille j’étais arrivée à un mariage où je n’étais pas prédestinée, chanceuse n’était-il pas ? Oui, bah là d’un coup, je me sentais nettement moins chanceuse. J’avais vraiment l’impression d’être à la mauvaise place, au mauvais moment. Peu m’importe, je n’avais plus qu’à attendre Harry dans le but que… Ca aille mieux. « Bien ! Très bien même, merci beaucoup ta robe te va à ravir également, tu as fait un très bon choix. Je suis heureuse de t’avoir trouvé, je t’avouerai que je ne suis pas des plus à l’aise non plus » Elle ne put me répondre aussi rapidement que je l’aurais souhaité que donc, Sirius vint nous déranger. Pour d’ailleurs proposer la même chose que je venais de faire.

Je revins donc là où j’avais commencé. Sirius arriva enfin vers nous pour nous complimenter, et me couper donc dans mon élan de proposer une place à Evey. Chose déjà dite, je deviens une vieille folle qui radote à tout juste 17 ans, j’en deviendrai presque inquiétante au final. Je souris finalement quand il suggérait son espoir que mon petit-ami n’arrive pas en retard. Ce petit sourire gênée, l’air de dire, je suis sure qu’il sera en retard mais ce n’est pas grave. Cependant mes pensées restèrent cachées, et je ne dis juste qu’un « Merci, je suis d’accord avec Evey, ton costume te va très bien. Et j’espère également qu’il ne sera pas en retard. » Vite entrainées à nos places respectives, je posais donc mon sac sur la chaise, quelques instants, tout allait si vite, en tant que témoin Sirius était devant. Nous n’eûmes pas le temps de plus épiloguer une fois nos places rejointes, que Lily avançait déjà dans l’allée au bras de Dumbledore. J’étais d’une part surprise de ne voir personne de sa famille, et en me souvenant bien, Lily avait perdu son père récemment. Je ne la connaissais que trop peu, et je n’avais eu que vent de cet évènement par Sirius, un été un peu chamboulé, bref peu m’importe. Je regardais la jeune mariée dans une de ces robes pour le moins magnifique. Tout était si beau, si simple mais si beau d’une certaine manière. Certes la robe de Lily était simple mais au moins, elle était resplendissante, futur maman également. Une fois devant l’autel, les deux mains reliées des deux futurs mariés. Le discours commença sur l’amour et sa force. La musique s’était alors stoppée. L’amour pouvait soulever des montagnes, oui j’en étais certaine, mais parfois je me demandais comment il pouvait vraiment les soulever. Il fallait un amour si fort et si puissant pour pouvoir soulever tout cela. Dix bonnes minutes s’étaient alors écoulées à ce moment là. Jusqu’à ce qu’il prononce la phrase fatidique, non rien, personne ne s’y opposerait, car c’était le couple que nous ne pouvons jamais imaginer séparer. D’après ce que j’avais compris, en écoutant les rumeurs et ce qui avait trainé autour de nous ces quatre dernières semaines.

Finalement ce n’était pas aussi terrible que je me l’étais imaginée. Bien au contraire. J’avais l’impression que rien ne pouvait gâcher ce moment de grande joie. J’étais si bien en cet instant, main dans la main avec James, devant un homme qui nous parlait d’amour, de cet amour qui nous unissait mon gryffondor et moi-même. Je nous trouvais dans ses mots, et ces derniers étaient à mes yeux le reflet de mes sentiments pour mon fiancé. J’étais prête à tout pour lui, à lui épargner toute les peines du monde, à me tenir à ses côtés quand il en aurait besoin, même quand il n’en aurait pas besoin. J’étais forte avec lui, prête à dompter un dragon s’il le fallait ! Si cela pouvait me garantir l’amour éternel du jeune homme que je m’apprêtais à épouser, je décrocherais la lune, et je lui emballerais dans du papier cadeau. En cet instant je ne voulais pas être autre part qu’ici. Un mot résonnait dans ma tête « enfin ». Alors oui, je n’avais plus mes parents ni ma famille pour partager mon bonheur, pour me voir devenir femme, mais j’avais Marly, ma plus vieille amie et confidente. J’avais les maraudeurs, tous autant qu’ils étaient, même Peter, à qui je n’arrivais pas à en vouloir (comment lui reprocher quelque chose qui n’est pas encore arrivée ?). Il y avait également les parents de James, qui étaient des crèmes avec moi. Enfin il y avait tous mes amis de Poudlard, des membres de l’ordre du phénix, et le directeur de Poudlard. Non je ne pouvais pas me plaindre. De toute manière, je n’avais d’yeux que pour l’homme que je m’apprêtais à épouser. Je savais que je le faisais pour de bonnes raisons, parce que je l’aimais, parce que je n’étais entière qu’avec lui, parce que je voulais fonder une famille avec lui. J’étais consciente que l’on murmurerait sur notre union, que sans doute on me dirait opportuniste. Et alors ? Je ne le faisais pas parce que mon futur époux était riche, de bonne famille et de sang pur. Cela n’allait franchement aucune importance. Ainsi, je me noyais dans les paroles du marieur, ne pouvant m’empêcher de regarder régulièrement James. Il était vraiment magnifique dans son costume et j’espérais vraiment être belle à ses yeux aujourd’hui. Je voulais quelque part qu’il ne voit que moi, et qu’il puisse être fier de celle qu’il avait demandé en mariage et qui se tenait devant lui. Parce que moi j’étais fière de lui, et que je ne changerais pour rien au monde notre vie, notre histoire, notre amour.

Un doute… Comment ne pas l’avoir ? Toute l’assemblée d’ailleurs semblait le partager avec moi, lorsque, avant de continuer la cérémonie, le sorcier employé à la mairie magique de Godric Hollow demande s’il y a quelqu’un pour s’opposer à notre union solennelle. Mon ventre se noue une nouvelle fois et je ne peux pas m’empêcher de me tourner vers les grandes portes à présent fermées de la salle. Le silence de plomb se fait à la fois lourd et apaisant. Si personne ne parle alors nous pourrons reprendre là on nous nous étions arrêtés, on ne peut plus soulagés de voir qu’aucune groupie n’est venue interrompre la cérémonie. Ou alors… A l’instant où mon esprit pensa à lui, il apparut à l’autre bout de l’allé. Mon cœur se mit à battre fort et je ne pus m’empêcher un pas vers lui, tendre ma main dans sa direction avant de m’arrêter. Son regard… Ce regard je le connaissais et je savais qu’il annonçait un terrible châtiment. Je posais mes yeux émeraude sur lui, puis sur James, faisant la navette entre les deux. Et la sentence tomba bien vite, sans que personne ne puisse l’empêcher, me faisant reculer d’un pas, puis d’un deuxième et placer mes mains sur ma bouche, épouvantée par les propos dits, qui résonnaient dans la salle. Je me sentais défaillir, mes jambes me lâchaient et je me raccrochais à Marlène qui se tenait non loin de moi. Je restais muette, ma gorge on ne peut plus nouée, trop heurtée par ce qui était en train de se dérouler.

• Contexte ᴥ
  30 septembre 1978, Godric Hollow. Personne ne les avait vus, au fond de la salle. L’un assis au dernier rang derrière un grand homme afin qu’on ne puisse le voir, l’autre caché derrière l’une des fenêtres entrouvertes de la pièce. Ils attendaient leur l’heure, et pour le premier, il est temps de se lever. Hésitant un instant avant de faire ce qu’il s’apprête à faire, il finit par se donner du courage, se lève et va jusqu’à l’allée centrale. Il ne remonte pas cette dernière, et ne pose que des yeux brûlants de colère sur la jeune femme habillée toute en blanc qui s’apprête à épouser James. Non il ne peut pas laisser faire ça. Il se doit d’intervenir, peu importe les conséquences. D’ailleurs il espère que d’autres se lèveront et le soutiendront. Parce qu’il sait ce qu’il sait et ce qu’il a vu. Non Harry ne peut pas laisser son père s’embarquer dans un mariage qui va lui briser le cœur, avec une femme qui va l’abandonner lui et son fils. C’est la seule personne sur qui il a toujours pu compter, ainsi que Marlène. Même Sirius l’a trahi. Il se doit de changer le cours de l’histoire car cela est dans ses moyens de le faire. Il se racle la gorge et, ne pouvant plus faire marche arrière s’exprime « Ne fait pas ça Pa… James. Elle ne t’aime pas. Je l’ai vu dire je t’aime à Sirius lorsque tu n’étais pas là. Elle l’a même embrassé. Je peux le prouver, il suffit d’avoir une pensine pour que tu puisses le constater toi aussi. Je sais ce que j’ai vu. Je ne mens pas ! Soumets-moi au véritaserum si tu penses que je mens ! Elle va t’abandonner ! Elle va te briser le cœur et détruire ta vie en s’en allant. Sirius aussi ! Tu ne peux pas compter sur eux, ils vont te trahir ! Je t’en supplie crois-moi ! Je veux simplement te protéger, comme tu l’as toujours fait pour moi ! Je veux simplement ton bonheur ! Ouvre les yeux sur elle avant qu’il ne soit trop tard. S’il te plait Pa… James ! »
  
  Et alors que le jeune homme essaye désespérément de mettre en garde celui qui compte le plus pour lui, toutes les lumières s’éteignent, les fenêtres se voilent. Harry se retrouve à genou, mais personne ne peut le voir lutter contre l’intrusion que l’on fait dans son esprit. La pièce se plonge quelques secondes dans le noir. Deux fumées argentées sortent de nulle part et prennent la forme de Lily Evans et de Sirius Black. Reflet parfait des souvenirs de l’ancien gryffondor, on voit la jeune femme approcher Patmol assis sur un fauteuil, lui dire son affection avant de l’embrasser sur la bouche. On les voit ensuite se lever et commencer à passer chacun leur main sur le corps de l’autre, se dévêtir. Il ne s’agit plus du souvenir d’Harry, mais ça, personne ne peut le savoir, personne ne peut s’en douter. Lily rejette la tête en arrière alors que le joueur de quiddicth l’embrasse dans le cou, la bascule sur le sol et…
  
  Deux claquements de mains se font entendre et tout disparait, pour laisser place de nouveau à de la lumière. Un peu partout dans la pièce des hommes et des femmes se sont levées, baguette toute sortie. De la magie noire est à l’œuvre, sans aucun doute mangemoresque. Mais il est trop tard. Le bras droit créateur de cette mise en scène est déjà bien loin, et a rejoint son maitre après avoir lancé son néfaste sort. Trop tard pour que les aurors infiltrés dans la pièce, et l’ordre du Phénix puissent agir et l’arrêter. Le mal est déjà fait, et des regards on ne peut plus accusateurs et outrés se posent sur la jeune femme vêtue de blanc et le garçon d’honneur de celui qu'on s'apprêtait à marier
  
  
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Paraitrait-il que tout le monde pleure à un mariage, et en voyant la majorité des filles de l'assemblée, en particulier les proches de James et Lily, essuyer quelques larmes, je commençais à le croire. Enfin, c'était vrai pour la gente féminine quoi. Parce que, bien qu'assister au mariage de James et Lily provoquait en moi pas mal de sentiments contradictoires, mais surtout de la joie, du bonheur, et de l'émotion, je me voyais très mal fondre en larme ! Mais je devais avouer que le spectacle de Lily remontant l'allée jusqu'à l'autel où l'attendait James était émouvant, d'autant plus que mon amie était tout simplement magnifique. Sa robe, bien que simple, était somptueuse et lui allait à ravir, et son ventre gonflé ne la rendait que plus resplendissante. Je pouvais imaginer la joie de James à sa vue, et en regardant mon meilleur ami, je compris que toutes ses inquiétudes s'étaient évaporées.

Lily était vraiment splendide, rayonnante, pourtant, elle aussi paraissait tracassées, inquiète. Marlène l'accompagnait, magnifique également, et je devinai que Remus, à mes côtés, n'avait d'yeux que pour elle. Soudain, alors que personne ne s'y attendait, Dumbledore intervint. Le vieil homme sortit des rangs des invités pour prendre la place du père de Lily, et l'accompagner jusqu'à l'autel. Je sentis une bouffée de bonheur pour mes amis m'envahir. Dumbledore n'aurait pu agir mieux que cela. Un père, une famille, c'était la seule chose qu'il manquait à Lily pendant ce mariage, et bien que Dumbledore ne pouvait pas remplacer cela, je voyais sur le visage de Lily que la présence du vieil homme à ses côtés lui faisait du bien.

Il la conduisit jusqu'à l'autel, et on la suivit tous des yeux, tous les regards de l'assemblée fixés sur elle. Puis elle rejoignit James, et Dumbledore enlaça leurs mains. Tandis que Marlène rejoignait sa place, les deux fiancés se tournèrent vers le mage-marieur, qui commença à parler. Longtemps, il parla, puis ce fut le moment des vœux, et enfin, celui du redouté "Si un sorcier s’oppose à l’union de ces deux êtres, qu’il se manifeste maintenant, avant que leur destin ne soit à jamais sceller magiquement". La célèbre formule, à laquelle on répondait "je m'y oppose", ce qu'on voyait d'ailleurs fréquemment dans les romans sorciers. Mais là, c'était la réalité, et j'espérais de tout mon cœur, de toute mon âme, que personne n'interviendrait. Je suppliai le mage-marieur du regard pour qu'il reprenne la parole.

Depuis des mois que je songeais à ce mariage, j'avais imaginé des milliers de façons qu'il soit gâché. Des milliers de façons que je ne voulais surtout pas qu'elle se réalisent. Mais pas ça. Tout sauf ça. Oh bien sûr je m'étais imaginé que Harry viendrait gueuler "je m'y oppose". Mais ... Ca ! Qu'il fasse, qu'il dise ça ! Non. Parce que même dans mes pires cauchemars, ce n'était pas possible. Comme dans un rêve, j'avais vu mon filleul apparaître. Je l'avais fixé, pressentant qu'il allait faire une bêtise, le suppliant du regard de ne rien dire, de ne pas intervenir. Et puis ... Et puis Harry ouvrit la bouche et parla. Au début, je ne compris pas. Puis très vite, chacun de ses mots résonnèrent en mois, lourds de sens. Et quand il eut terminé sa tirade, alors que je n'arrivais pas vraiment à assimiler l'énormité des révélations de Harry, ce ne furent plus les mots, mais des images qui m'envahirent. Les images projetées dans le ciel par Harry, ses soit-disant souvenirs. Ce n'était pas possible. CE N'ETAIT PAS POSSIBLE ! Jamais je n'avais fait cela, jamais, jamais je n'avais ainsi touché à Lily, la seule fois où je l'avais embrassé, c'était quand elle s'était jetée sur moi, saoule, à la fête des Gryffondors ! D'où Harry tirait donc ses images ? Les avaient-ils truquées, exprès ? Aurait-il pu aller jusque là ? A vrai dire, je n'arrivais pas à réfléchir, je regardai le ciel, abasourdi, ahuri, sur le cul, pour tout vous dire. Puis les images disparurent, et tous les regards se tournèrent vers moi et vers la mariée, accusateurs, parfois haineux. Je n'y fis pas gaffe. Non, je ne prêtais pas attention au visage de Remus, celui de Marlène, ceux de Jack et Selena. Non, à vrai dire, à ce moment-là, la seule chose qui m'importait c'était James. James était la chose la plus précieuse que j'avais à perdre. Mon frère, mon meilleur ami, je sacrifierai tout pour lui. Et après avoir assimilé les paroles de Harry, après avoir réalisé l'absurdité de la situation, la première chose qu'il m'était venu à l'esprit était que James avait tout vu. Tout entendu. Et je réalisai alors que je n'avais jamais été aussi prêt de le perdre. De perdre Cornedrue. Je me tournai alors vers lui et je hurlai :

»» NON C'EST FAUX ! Jamais je n'aurais fait ça, il ment ! JAMES ! Je t'en supplie crois-moi, C'EST FAUX ! Je sais pas comment il a fait, mais c'est un menteur, ces images, ces souvenirs, quoiqu'il en soit, sont truqués ! Jamais ... Jamais ce n'est arrivé ! CORNEDRUE, JE T'EN SUPPLIE, CROIS-MOI ! Jamais je n'ai touché à Lily, JAMAIS J'AURAIS PU TE FAIRE CA ! SUR CE QUE J'AI DE PLUS CHER AU MONDE, JE TE JURE QUE C'EST UN MENSONGE ! UN MENSONGE JAMES ! Je t'en supplie, crois-moi !

Pour moi, tout allait se rétablir très vite. Parce que c'était évident que c'était un mensonge. Jamais, jamais je n'aurais pu faire cela, jamais Lily n'aurait pu faire cela ! Malgré les images, je ne pouvais pas penser que tous les invités puissent croire à cette version des faits. Jamais je n'aurais pu ainsi trahir James, jamais. C'était tellement ahurissant que je n'arrivais pas à réaliser...

Seulement, quand je tournai mon regard vers l'assemblée, les regards accusateurs, haineux, fixés sur Lily et moi me firent revenir à la réalité. J'étais devenu l'ennemi n°1 de toutes ces personnes, celle qui nuisait à ce mariage. J'avais envie de leur hurler qu'ils ne pouvaient tout de même pas croire cela, que c'était absurde. Mais une petite voix me souffla que ça ne servirait à rien. De nouveau, je me tournai vers James, lui lançait un regard suppliant. Il était le seul, le seul avec Remus dont l'avis comptait vraiment. Et maintenant, il croyait que j'avais couché avec sa fiancée.

C'était un véritable cauchemar.

Quoi de plus qu’un mariage, franchement. Tout était si beau, si parfait, presque trop parfait. Oui mais en même temps, c’était un mariage, c’était normal que tout semble parfait. Tout était prêt pour qu’ils se présentent leur vœux, quand soudain une voix que je connaissais plus que toutes celles présentes, Harry. Non, non, pas le droit de t’y opposer, pas le droit, pas le droit, louper. Non pour être honnête, je m’y attendais, c’était trop beau que ce couple que tout le monde veut voir marier, il aurait été trop beau, qu’il n’arrive pas un pépin au cours de la cérémonie. Mais j’avouai que celle là, ce truc, cette nouvelle ce n’était pas au programme, enfin je pense pour aucun. Tous les regards se tournèrent vers le jeune homme qui s’avançait dans l’allée principale. Les paroles étaient sincères, vraiment, j’avais même eu un peu de compassion. Oui bah ça va, j’ai un cœur quand même un peu. Non, ce qui me surpris je savais Harry proche de James, mais tout ça, dire cela le jour du mariage pour le protéger. Tout était bizarre, mais il était tellement sur de lui. Sirius, Lily, les deux personnes qui semblaient compter le plus pour James, les deux qui d’après Harry allait le trahir. Rien ne semblait réaliste, vraiment absolument rien. C’était limite impossible, qu’un truc comme ça se passe, digne d’un vieux film sorcier de mélodrame, sauf que cette fois, ce n’était pas un mélodrame fictif, mais bien réel. D’ailleurs plus réel on meure.

Je ne savais pas trop où j’étais, déjà que je ne me sentais pas à ma place, après ces images, digne d’une pensine, vraiment les souvenirs de Harry ? Non, ce n’était pas possible. Mais en même temps truqué une chose pareille. D’ailleurs, vu le réalisme, je ne pus ne pas croire Harry, c’était quelque chose d’invraisemblable, d’impossible. On voyait Lily et Sirius, non ce n’était pas possible, faire ça à son meilleur ami, je savais que les garçons manquaient un peu de jugeotte d’accord, embrasser par mégarde, ça allait, mais là ? Je ne pouvais pas croire qu’il eut osé faire ça. Sirius, enfin, lui qui était « le gentil des deux Black », et Lily, la « petite sainte » d’une certaine manière. Bon d’accord, niveau sainteté on avait vu plus pur, mais, quand même. Là, ce n’était pas des scrupules ou de la culpabilité qu’on devait ressentir. Pire devant cette assemblée, le jour même de son mariage. Qui devons-nous blâmer ? L’incompréhension, les chuchotements autour de moi, je tournai les yeux vers Evey, voyant la même incompréhension. Je ne savais que penser de tout ce qui venait de se passer. Se rendait-on compte vraiment de l’impact qu’il pouvait y avoir ? Non, je ne pense pas qu’Harry avait réfléchi à son acte au premier degré, quoique. Peut être bien après tout. Pire, j’étais pire que mal à l’aise, à ce moment là. Déjà que je me sentais déjà tellement mal à l’aise, là à ce moment là, c’était pire encore, mais je crois qu’il y avait un grand mixte de sentiment.

Lorsque le souvenir s’estompa, j’entendis les murmures, les reproches, la lumière revint, les regards qui se tournent vers les deux. Tout était noir, tout est revenu. L’agitation autour de moi. Mon regard se posa sur Sirius l’incompréhension totale, et celui-ci réagit au quart de tour. Tout pour se défendre, tout. Il criait pour aller vers James, James lui qui envoyait sur les roses Harry. Je ne comprenais pas, en fait je ne savais pas qui était le pire dans l’histoire. Harry qui venait de révéler la pire des choses. Montrer ce qu’il ne fallait pas montrer. Lily et Sirius qui étaient vraiment des ordures et on ne pouvait pas user d’un autre nom pour désigner ce qu’ils venaient de faire, et Sirius qui tentait de faire encore des excuses alors que tout était sous les yeux. Ou alors James, aveuglé par son amour quand il s’adressait à sa future (ex) femme, ou je ne savais pas comment ce mariage allait finir, mais ça tournait très très mal dans tous les cas. Je tentais de faire le clair dans mon esprit, pour comprendre, cherchant des yeux Harry alors que James lui lançait tout à la figure. Je restais sur ma chaise en fait pire qu’abasourdie, franchement digne d’un film de mauvais gout vraiment.

Apportant la touche finale à son nœud de cravate, Harry repassait en reboucle les détails de son plan « échec du mariage ». Oui, il comptait bien faire capoter cet évènement, il était hors de question que son père épouse cette femme. Il n’allait pas rester les bras croisés alors que James scellait son destin de façon si cruelle. Le jeune Auror en serait peut-être heureux dans les premiers temps mais le jeune Over savait que l’idylle ne perdurait pas. Il l’avait vu. Elle allait le briser et Harry voulait à tout prix empêcher cela. Pourtant, cela n’allait pas être une mince affaire et le jeune sorcier n’était pas convaincu de réussir son œuvre. James lui avait bien fait comprendre qu’il portait Evans en très haute estime… Mais l’avenir de son père (et surtout son bonheur) valait la peine de prendre le risque. Après tout, il lui avait dit qu’il resterait à ses côtés, même si James décidait de l’éloigner de lui pour son comportement. Alors, il allait tenter le tout pour le tout, quitte à ne plus voir James jusqu’à ce qu’elle l’abandonne. Il était prêt au sacrifice, tant qu’il essayait d’agir. Il ne serait pas spectateur du drame, il en était hors de question.

C’était fort de cette idée qu’il avait quitté son appartement du Chemin de Traverse avant de se rendre à Godric’s Hollow grâce à un Portoloin. Il aurait dû normalement retrouver la jeune Lyra et ensemble ils auraient assisté à la cérémonie mais… Harry ne pouvait pas, il avait quelque chose à faire. Il se faufila parmi les invités et s’installa au fond de la pièce, observant de loin la jeune serdaigle. Il lui avait proposé de l’accompagner à ce mariage bien avant que l’idée de tout faire capoter ne germe dans son esprit et maintenant, il regrettait de l’avoir invité. Non pas parce qu’il ne voulait pas de sa présence à ses côtés, loin de là, la jeune femme lui manquait plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Non, il s’en voulait de l’avoir invité car il allait se faire remarquer, peut-être même virer de la cérémonie qui sait, et il ne voulait pas la laisser seule avec les autres invités. Harry espérait qu’elle ne lui en tiendrait pas trop rigueur. Il y a des personnes qu’on ne veut pas perdre et Lyra en faisait partie. Elle était l’une des rares personnes qui lui restait alors le jeune homme comptait bien la chérir de tout son cœur.

Lorsque tous furent installés, la mariée fit son entrée et toutes les têtes se tournèrent de concert pour l’observer. Toutes sauf une, Harry s’en moquait éperdument. Elle n’avait aucune valeur à ses yeux, elle n’en avait plus, pour être plus exact. Le jeune Over regardait sans ciller James alors que ce dernier souriait à sa future épouse. Il ne put s’empêcher de crisper ses mains contre son costume lorsqu’il avisa Sirius aux côtés de son père. Traître. Ils ne méritaient plus d’être aux côtés de James. Non… Il serait bientôt temps que tout s’arrête… Son heure allait bientôt arriver. Il suffisait de faire encore preuve d’un peu de patience. Harry tapait du pied, agacé de la lenteur de la cérémonie, s’attirant par la même quelques regards courroucés de la part de ses voisins mais il s’en moquait. C’était pour bientôt… Oui… Bientôt… « Si un sorcier s’oppose à l’union de ces deux êtres, qu’il se manifeste maintenant, avant que leur destin ne soit à jamais sceller magiquement ». On y était, enfin !!! Alors que tous se taisaient, attendant avec impatience la fin de la cérémonie, le jeune homme se leva et se dirigea lentement dans l’allée centrale.

| Ne fais pas ça pa… James. Elle ne t’aime pas. Je l’ai vu dire je t’aime à Sirius lorsque tu n’étais pas là. Elle l’a même embrassé. Je peux le prouver, il suffit d’avoir une pensine pour que tu puisses le constater toi aussi. Je sais ce que j’ai vu. Je ne mens pas ! Soumets-moi au véritaserum si tu penses que je mens ! Elle va t’abandonner ! Elle va te briser le cœur et détruire ta vie en s’en allant. Sirius aussi ! Tu ne peux pas compter sur eux, ils vont te trahir ! Je t’en supplie crois-moi ! Je veux simplement te protéger, comme tu l’as toujours fait pour moi ! Je veux simplement ton bonheur ! Ouvre les yeux sur elle avant qu’il ne soit trop tard. S’il te plait Pa… James ! |

Il aurait continué son petit monologue s’il n’avait pas senti qu’on tentait d’introduire son esprit. La douleur était caractéristique, il la connaissait. Il ne savait plus dire pourquoi il avait déjà vécu cela mais il connaissait ce sentiment. Sous l’effort, il finit par tomber à genoux mais personne n’y fit attention. Non, l’intrus plongeait la salle dans la pénombre, amenant toute l’assemblée à admirer un spectacle qu’il avait inventé. Harry ne reconnaissait pas ces images. Elles n’étaient pas réelles. Il devait lutter, il devait empêcher cette mascarade sinon James allait, à coup sûr, le haïr et choisir le camp d’Evans et de Black. Il fallait que cela stoppe… Il luttait mais ne parvenait pas à se défaire de cette emprise alors que les images devenaient de plus en plus obscènes, lui donnant la nausée. Il tremblait comme une feuille et puis soudain, tout s’arrêta. La lumière revint et tous les regards se portèrent sur les accusés. Lily Evans et Sirius Black. C’est alors qu’une voix autrefois aimé (et ô combien détesté désormais) retentit. Sirius tentait de se défendre et même si ces images n’étaient pas vraies, Harry n’éprouvait aucune compassion envers son parrain. Il le méritait selon lui…

« Il ment ! » Au moins, Harry savait désormais à quoi s’en tenir. Il allait se débrouiller pour rayer Sirius de sa vie, aussi simplement qu’un bête coup de baguette magique. Il était peut-être têtu, Sirius le lui avait maintes fois répété, il était peut-être borné mais il ne se voilait pas la face. Ce rêve et ce qu’il avait vu cette nuit-là dans la salle comme des rouges et ors, il ne l’avait pas rêvé. Oh que non… Mais le jeune homme n’eut guère le temps de réfléchir à cette trahison puisque James se dirigeait d’un pas rapide dans sa direction. L’heure de vérité était arrivée. Il allait savoir quelle serait la position de son père. Le relevant sans ménagement, James approcha son visage de celui de son fils, le regard empli de colère. Harry n’avait même pas besoin d’écouter ce que son vis-à-vis lui disait pour connaître sa réponse. Je la choisis, elle. Le jeune homme me silla pas, il ne lui ferait pas ce plaisir. James déversa sa colère et Harry inspira profondément pour contenir les larmes qu’il se refusait à verser devant l’assemblée. Les mots de son père étaient durs, incisifs, et même si Harry s’y attendait, cela ne rendait pas la tâche plus aisée pour autant. Mais qu’importait, il tiendrait le coup. Il le lui avait promis. Il resterait là pour lui… Avant que l’autre ne l’abandonne pour retourner dans les bras de sa traîtresse, Harry lui adressa la parole. Il aurait pu s’adresser à son père sur le même ton murmuré mais l’émotion qu’il contenait en lui l’en empêchait. Il ne réfléchissait pas vraiment aux conséquences et parla à cœur ouvert.

| Je ne viendrai plus t’importuner puisque c’est ce que tu désires. Mais sache que ma position, jamais, ne changera. Ni même mon amour pour toi. Même si tu m’éloignes, je ne t’abandonnerai pas. Je veillerai sur toi de loin, tu es la seule personne qui compte à mes yeux James. Peu importe le temps qu’il te faudra pour le comprendre. J’attendrai. Et lorsque tu subiras une nouvelle trahison de sa part, je t’attendrai et serai là pour t’épauler. Comme je te l’ai promis. Je ne reviendrai pas sur ma parole, James. Tu es et resteras la personne la plus importante à mes yeux, celui pour qui je suis là ici aujourd’hui. Je ne regrette nullement mes choix, ni mes mots acides, ils étaient dits pour tenter de t’ouvrir les yeux. Tu refuses de voir la vérité en face, soit, je suppose que c’est compréhensible. Le gallion est dur à faire passer quand on est trahi par ceux qu’on aime, je le sais, je l’ai vécu. Mais j’accepte ton refus et ton envie de m’éloigner de ta vie. J’assume mes actes en adulte et j’attendrai. Et le jour où tu me reviendras, je t’accueillerai comme il se doit. Sans moqueries, sans tous ces « je te l’avais pourtant bien dit ». Je t’accueillerai, tout simplement. Parce que c’est toi… |

Harry finit par fermer les yeux afin de se calmer. Il voulait pleurer mais il ne pouvait pas. Il refusait d’offrir ce spectacle à Evans. Pourtant, c’était tellement dur… Une vilaine goutte salée finit par s’enfuir de son regard émeraude et Harry ne l’empêcha pas d’apparaître aux yeux de tous. Qu’importait si les autres savaient ce qu’il ressentait ? Il n’avait plus personne vers qui se tourner en cette salle après tout, n’est-ce pas ? C’est alors qu’une voix retentit au fond de son âme, accompagnée d’un sourire qu’il n’avait plus vu depuis près d’un mois. Celle de Lyra. Harry savait que son acte avait dû lui paraître bizarre et ce n’était que maintenant qu’il comprenait que cette larme, ainsi que ses paroles, pouvaient porter à confusion. Il espérait juste qu’elle comprendrait. Il ne pouvait pas lui avouer toute la vérité, n’est-ce pas ? Peut-être qu’il le faudrait, tôt ou tard… Mais Harry ne voulait pas y réfléchir pour l’instant. Il scruta l’assemblée et finit par accrocher un regard chocolat. Lyra l’observait abasourdie, tétanisée pour ainsi dire. Tout ceci finissait par se retourner contre lui… Il n’avait pourtant dit que la vérité. Certes, celle-ci avait été édulcorée par les images qu’on avait tenté d’infiltrer dans son esprit mais la base était vraie !

Harry se mit à trembler et ferma les yeux pour faire le vide. La déception et l’horreur se partageaient son cœur bourdonnant. Il avait tenté de garder James à ses côtés, il avait échoué. Il avait parlé sans réfléchir et il allait peut-être aussi perdre Lyra. Qui lui resterait-il après cette cérémonie ? Sans doute plus personne… Harry n’était plus sûr de rien. Tout partait à veau l’eau, il perdait petit à petit tout ce qui lui était le plus cher… Mais une chose était sûre, il continuerait de se battre. Pour James. Car même si son père le rejetait, il était sa boue de secours, son unique point d’ancrage dans ce monde hostile. Alors oui, il continuerait à protéger son père de loin, il lutterait contre les forces de Voldemort et ce, même si on le chassait du monde sorcier. Même si son petit numéro amenait les autres à le détester, à le rejeter, même s’il ne gardait plus contact avec personne, même s’il perdait son job et son appartement, Harry continuerait de lutter. Car il était revenu dans le passé pour une seule chose : sauver son père. Alors James valait bien tous les sacrifices du monde. C’est fort de cette idée que le jeune Auror rouvrit les yeux pour affronter la suite des évènements. Il resterait fier et fort, comme son père. Qu’importe les circonstances.

Un mariage sans rebondissement c’est ennuyant, n’est-il pas ? Mais quand le rebondissement semble directement vous être adressé, franchement vous vous en passerez bien. Tout était allé si vite, mais ces mots retentirent encore dans mon esprit, « refus », « aimer », « protéger » et bien d’autres choses de la voix d’Harry. Je ne pouvais pas y croire, mon regard se fixa quelques instants sur lui abasourdie, ses yeux émeraude et mes yeux noisette vinrent à se croiser, et je détournais du regard d’un coup, en fermant les yeux et lui en tournant la tête vers James. Désolé ? L’était-il juste, désolé ? Avait-il de la compassion, du remord pour ce qu’il venait de faire devant une assemblée. Une déclaration d’amour, le jour d’un mariage et en plus pour compléter le tout à un homme. Alors, oui je veux bien avoir plein de compréhension, d’indulgence, ou de je ne sais pas quoi, mais nom d’une gargouille mal rasée, mince quoi ! Y avait qu’à moi que ça pouvait arriver un truc pareil, non mais franchement ? Je refusais de tourner mon regard vers Evey, je ne voulais même pas savoir ce qu’elle pensait, je sentais juste mes yeux brillaient de blessure pour tout dire, oui parce que pour la première fois, je pouvais dire que j’avais été blessée. Et par un homme, bravo Harry tu as réussi à me briser le cœur en 3minutes, chose que personne n’avait su faire.

Je ne me fis pas prier, attrapant mon sac, mon châle, et hop, j’étais déjà en direction vers l’extérieur, fermant les yeux tentant difficilement de retenir mes larmes. Si c’était un moyen de me plaquer face à tout le monde, de se venger, je ne savais pas. Mais en tout cas il avait réussi son coup, là pour cette fois-ci, il m’avait blessé, et même s’il avait été soulagé, je ne sais même pas comment je devais me sentir. Trahie ? Oui, je pense que c’était la meilleure des choses, j’avais fini par me faire prendre aux piège par ce gigolo qui m’en avait fait voir de toutes les couleurs, et aujourd’hui je me retrouvais ce qu’il y avait de plus seules au monde. Cela faisait plus d’un mois que je m’attendais à le voir, un mois que je me réjouissais de me jeter dans ses bras. Un mois que j’attendais ce moment. Et voilà ce qu’on me réservait comme surprise. Un mois d’attente pour ça. Une fois sortie, les rues étaient désertes, je défis mon chignon, à quoi bon maintenant faire semblant de sourire, je n’eus qu’une envie c’était pour la première fois depuis que j’étais en Angleterre, vraiment le désir même plus que l’envie, rentrer en Moldavie. Torben avait raison finalement de me dire que le seul endroit où l’on était bien c’était la Moldavie. C’était le seul endroit où finalement nous aurions du rester, rien de tout ça ne se serait passé. Jamais je ne les aurai tous connu, et même avec le décès et le massacre au village, finalement n’étions nous pas là où nos origines nous rappelaient souvent. Mon grand-père devait avoir raison finalement, on n’est jamais mieux que chez soi.

Le coup de trop, oui cette fois-ci, je voulais bien être forte, montrer un visage de dame de fer, je ne savais pas, face à Regulus et Lux pour les assurer que la voie des Ténèbres était la meilleure, alors qu’elle venait juste de me prendre mon frère. Je voulais bien tout faire. Mais être de glace alors qu’on vient juste d’avouer devant mes yeux que mon petit ami aimait James Potter, homme on ne peut plus populaire, on ne peut plus aimé, et qui plus est le jour même de son mariage, y en a qui ont du culot, là ça le dépasse quand même. Je me laissais glisser contre le mur, les larmes qui coulaient sur mes joues. Je crois que oui, pour la première fois de ma vie je venais de moi-même me faire prendre au jeu. Celui de ne jamais aimer plus que l’autre ne vous aime. Jeu difficile, et jeu que je venais juste de perdre. Ce devait être le coup de maitre pour cloturer la fin de l’été au sens large. Le départ de ma sœur pour le nouveau monde, la disparition de mon frère après qu’on ait failli se faire carboniser par mon ex-tutrice, la lettre de Krystel qui me préconise de lui livrer mon frère, sans quoi les mangemorts le tuent, et pour conclure, mon petit ami, enfin ex-petit ami, enfin je ne sais même pas moi-même qui se révèlent pencher du côté des garçons. Non franchement, ces évènements peuvent être pris les uns après les autres, ça va avec 6mois d’écart tu te dis que finalement c’est juste ta mauvaise étoile, pour le coup, là, la déclaration d’Harry et même si je comprenais parfaitement qu’il ne veuille pas que James fasse une erreur en épousant Evans, alors qu’elle l’a trompé avec son meilleur ami. Bref, digne d’un truc tordu au plus haut souhait, non là c’est la goutte de potion qui fait déborder le Chaudron ! Goutte qui était en train de me dire, tiens t’étais trop heureuse dans ton petit monde d’elfe et de fée ! On t’offre maintenant des trolls et des ogres, c’est tellement plus drôle. Pour le coup, pas de mariage sans larmes, ça se tient pire que tout.